Les algues vertes, et en particulier Chlorella vulgaris, font parties des nouveaux ingrédients innovants en cosmétique. Riches en antioxydants et en vitamines, ces organismes présentent de nombreux bienfaits, notamment pour la peau. En voici quelques-uns.
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- Principes actifs
- Algues vertes en cosmétique : quelles sont les propriétés pour la peau ?
Algues vertes en cosmétique : quelles sont les propriétés pour la peau ?
- Bienfait n°1 : Les algues vertes ralentissent le vieillissement cutané
- Bienfait n°2 : Les algues vertes diminueraient les imperfections vasculaires
- Bienfait n°3 : Les algues vertes promeuvent et accélèrent la cicatrisation
- Bienfait n°4 : Les algues vertes augmentent l'hydratation de la peau
- Sources
Bienfait n°1 : Les algues vertes ralentissent le vieillissement cutané.
Dans le cadre d'une étude menée par Barbara OBERMAYER et Patrick STOLZ, un test a été utilisé pour évaluer l'influence des extraits de micro-algues, dont l'algue verte C. vulgaris à 15 μg/L, sur la teneur en collagène I des fibroblastes humains. L'extrait de C. vulgaris a exercé une influence positive sur la synthèse du collagène I en fonction de la concentration en micro-algues.
À 0,4% de concentration, on observe une augmentation de la synthèse de collagène d'environ 30% par rapport au contrôle. À 1,6% de concentration, la synthèse de collagène augmente de 50% par rapport au contrôle. L'extrait de C. vulgaris aurait donc une activité de renforcement du tissu conjonctif et freine alors le vieillissement cutané.
En outre, une étude menée par Indah RAYA visait à analyser l'activité antioxydante de la Chlorella vulgaris pour l'utiliser comme crème antioxydante. La crème contenant C. vulgaris a montré une activité antioxydante de 61,90%, alors que la crème sans algue avait une activité antioxydante de 3,46%. C. vulgaris aurait donc une activité antioxydante significative, permettant alors de contrer les effets du stress oxydatif sur la peau à savoir le vieillissement cutané.
L'extrait d'algue verte diminuerait l'expression de la métalloprotéinase-1 matricielle (MMP-1) chez des lignées cellulaires humaines. La MMP-1 est une enzyme qui dégrade le collagène et les facteurs de croissance associés. Inhiber l'expression de cette enzyme pourrait donc être un des mécanismes par lequel l'algue verte améliore l'élasticité de la peau.
C. vulgaris est capable aussi d'inhiber la peroxydation des lipides et interagit avec les systèmes antioxydants enzymatiques et non-enzymatiques, atténuant et résistant au stress oxydatif. Les niveaux élevés d'antioxydants trouvés dans C.vulgaris, tels que les caroténoïdes, l'astaxanthine, la canthaxanthine, la flavoxanthine, la loraxanthine et la néoxanthine, peuvent s'avérer être de bons agents pour prévenir les dommages, notamment cutanés, causés par l'oxydation. Lors d'un stress oxydatif (pollution, tabac, UV, etc.), des radicaux libres sont produits, qui accélèrent le processus de vieillissement de la peau. Les antioxydants vont alors capturer ces radicaux libres par le piégeage de l'oxygène singulet et limiter les dommages.
Bienfait n°2 : Les algues vertes diminueraient les imperfections vasculaires.
Pierre-Yves MORVAN souhaitait vérifier les effets de Chlorella vulgaris sur la microcirculation cutanée. Il souhaitait d'abord étudier les effets sur l'angiogenèse, soit la production de vaisseaux sanguins, en utilisant un modèle in vitro de cellules humaines. C. vulgaris à 0,1% a diminué la longueur des vaisseaux à -46% par rapport au témoin.
Le chercheur s'est ensuite concentré sur les imperfections vasculaires. Dix-sept femmes ont appliqué une crème à la Chlorella vulgaris à 1% deux fois par jour pendant 84 jours. Les volontaires présentaient des lésions apparentes : petites varices, petits angiomes stellaires et varicosités. C. vulgaris à 1% a visiblement diminué la rougeur des lésions vasculaires : jusqu'à -64% après 28 jours d'utilisation et jusqu'à -77% après 84 jours. Le traitement a amélioré la taille et la couleur des lésions vasculaires.
C. vulgaris serait donc intéressant pour les affections cutanées liées aux rougeurs et aux télangiectasies, comme la rosacée par exemple. Un des mécanismes impliqués serait potentiellement l'inhibition de l'angiogenèse, processus associé aux rougeurs de la rosacée. L'auteur suppose que cet effet pourrait être la conséquence d'une réduction de l'action du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF), responsable de l'angiogenèse, par la sur-expression de l'inhibiteur de métalloprotéinase-3 (TIMP3), étant un antagoniste du récepteur du VEGF.
De plus, nous avions vu précédemment que C. vulgaris augmentait la synthèse de collagène. Le collagène est une protéine qui aurait la capacité de renforcer la paroi des veines, et une carence a été liée au développement de varicosités. Des parois veineuses affaiblies et moins élastiques entraîneraient l'accumulation de sang dans la veine, ce qui l'élargit et la rend plus visible. On peut supposer que le collagène produit formerait une sorte de "gaine" autour des vaisseaux sanguins afin de réduire leur apparence, et donc les rougeurs par la même occasion.
Cependant, il faut prendre ces résultats avec des pincettes. Ces effets n'ont été démontrés qu'une fois, dans ce contexte uniquement. D'autres experiences sont nécessaires pour valider ces points.
Bienfait n°3 : Les algues vertes promeuvent et accélèrent la cicatrisation.
Une experience a été menée par Harun ACHMAD et ses collègues sur l'effet d'une application cutanée de C. vulgaris sur la cicatrisation. Pour ce faire, neuf porcs ont subi quatre incisions sur l'oreille droite sur lesquelles une pommade à base de C. vulgaris à trois concentrations (5%, 10% et 15%) a été appliquée. Le groupe témoin n'a rien reçu. Sur des coupes histologiques, on remarque une augmentation des cellules fibroblastiques qui recouvrent presque la totalité de la surface de la plaie à partir du septième jour de traitement. Au quatorzième jour, certaines cellules fibroblastiques ont été perdues et remplacées par du tissu collagène. Plus précisément, on constate une augmentation du nombre de fibroblastes dépendante de la concentration en C. vulgaris avec une efficacité marquée de la pommade à une concentration de 15%.
Concentration en extrait d'algue (%) | Nombre de fibroblastes au troisième jour de traitement | Nombre de fibroblastes au septième jour de traitement | Nombre de fibroblastes au quatorzième jour de traitement |
---|---|---|---|
5% | 69 | 67 | 4 |
10% | 120 | 128 | 2,5 |
15% | 68 | 173 | 2,92 |
Témoin (sans crème) | 31 | 89 | 2 |
En outre, il a été remarqué que dans le groupe qui a reçu l'application de la pommade, les fibroblastes ont augmenté puis ont diminué au quatorzième jour. Dans le groupe témoin, l'augmentation s'est poursuivie jusqu'au quatorzième jour, ce qui témoigne d'un temps de cicatrisation plus long et moins efficace, car les fibroblastes sont censés laisser place au collagène qu'ils produisent. C. vulgaris permettrait alors, en application topique, d'améliorer et d'accélérer la cicatrisation des plaies.
La prolifération des fibroblastes dans le processus de cicatrisation est naturellement stimulée par l'IL-1β, le facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF) et le facteur de croissance des fibroblastes (FGF). Le contenu de la pommade à base d'extrait de Chlorella vulgaris appliquée sur les plaies des animaux stimulerait la synthèse des facteurs de croissance, notamment le FGF, qui augmente l'activité des cellules fibroblastiques pour produire du collagène et former du tissu conjonctif afin que la plaie cicatrise rapidement.
Bienfait n°4 : Les algues vertes augmentent l'hydratation de la peau.
Indah RAYA et son équipe ont voulu vérifier l'efficacité de l'application de C. vulgaris sur la peau de rats, à travers la mesure de l'hydratation de la peau. L'application d'une crème contenant 20 g de C. vulgaris a été effectuée une fois par jour sur le dos des animaux testés. Avant et après le massage, l'humidité a été mesurée à l'aide d'un analyseur de peau.
Globalement, l'augmentation de la teneur en eau de la peau chez les rats enduits de crème de C. vulgaris était supérieure à celle de la crème sans ajout de C. vulgaris. La crème de C. vulgaris appliquée aux rats femelles, par exemple, a augmenté la teneur en eau cutanée de 14,6%, tandis que la crème sans ajout de C. vulgaris a augmenté la teneur en eau de 3,6%. Aucun mécanisme n'a pour l'instant été déterminé.
Sources
VERBEUREN T. J. & al. Chronic venous insufficiency: dysregulation of collagen synthesis. Angiology (2003).
STOLZ P. & al. Manufacturing microalgae for skin care. Cosmetics & Toiletries (2005).
MORVAN P. Y. Effect of Chlorella extract on skin. Personal Care (2007).
ACHMAD H. & al. Effect of the application of Chlorella vulgaris ointment to the number of fibroblast cells as an indicator of wound healing in the soft tissue of pig ears. Pesquisa Brasileira em Odontopediatria e Clínica Integrada (2020).
MORADI A. M. & al. Effect of microalga Chlorella vulgaris extract compared to vitamin C on collagen І and MMP-1 genes expression in human skin fibroblast cells. Journal of Animal Environment (2020).
RAYA I. & al. The effectiveness of Chlorella vulgaris cream applied to male and female rats. National Journal of Physiology, Pharmacy and Pharmacology (2020).
RAYA I. & al. Antioxidant activity of Chlorella vulgaris used as an antioxidant cream. Journal of Physics: Conference Series (2021).
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