Évaluation indice de comédogénicité.

Comment évaluer le niveau de comédogénicité d'un soin ?

Il existe différents niveaux de comédogénicité, correspondant au risque qu'un produit provoque l'obstruction des pores et le développement de comédons. Ces niveaux ou indices de comédogénicité sont évalués en laboratoire selon des tests spécifiques. Comment se déroule l'évaluation de la comédogénicité d'un produit cosmétique ? Tour d’horizon du sujet.

Sommaire
Publié le 8 février 2024, mis à jour le 6 novembre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 6 min de lecture

Comédogénicité : qu’est-ce que c’est ?

Le terme "comédogène" vient du mot "comédons" et fait référence à la propriété d'un ingrédient cosmétique ou d'un produit cosmétique à obstruer les glandes sébacées, à l'origine de la production du sébum. Les soins dits "comédogènes" ont tendance à former un film à la surface de la peau, assez similaire au film hydrolipidique naturellement présent.

En effet, cette nouvelle couche occlusive aide à préserver l'hydratation de l'épiderme et à limiter les pertes insensibles en eau (PIE). Si cette propriété est intéressante pour les peaux sèches, elle est au contraire préjudiciable pour les peaux mixtes à grasses, dont la production de sébum est naturellement élevée, et peut entraîner une dilatation des pores, des microkystes, ouverts (points noirs) ou fermés (points blancs), voire des boutons, plus ou moins rouges et gonflés.

La comédogénicité, ou potentiel occlusif, d'un ingrédient cosmétique s'évalue selon une échelle allant de 0 à 5. Un ingrédient obtenant un score de 0 est considéré comme non-comédogène. De 1 à 2, il est jugé peu comédogène. Un indice supérieur à 3 indique que l'ingrédient est comédogène. Ce score de comédogénicité se base, entre autres, sur sa vitesse de pénétration dans les couches superficielles de la peau et sa fragilité face à l'oxydation.

Comment se déroule l'évaluation de la comédogénicité d’un soin ?

Recrutement des volontaires.

Pour évaluer la comédogénicité d'un soin, les laboratoires font appel à une vingtaine de volontaires, âgés de 18 à 65 ans et n'ayant aucun antécédent d'intolérance ou d'allergie à un produit cosmétique. Par ailleurs, certains individus ne peuvent pas participer aux études de comédogénicité. Il s'agit des femmes enceintes, des personnes ayant une affection cutanée (acné, eczéma, psoriasis, vitiligo...), de celles suivant certains types de traitement médicamenteux depuis peu de temps (exemple : changement ou arrêt de traitement hormonal depuis moins de 5 semaines) et des personnes avec une pilosité importante, des taches de rousseur, des grains de beauté ou un tatouage au niveau de la zone d’expérience.`

Pendant l'étude.

Pendant 4 semaines, les participants doivent appliquer quotidiennement le produit cosmétique testé en remplissant des conditions précises fixées par le laboratoire. Par exemple, dans le cas d'une crème hydratante, il sera demandé aux volontaires de l'appliquer sur la peau du visage préalablement nettoyée et séchée. Après chaque utilisation, les participants doivent remplir un document d'observation détaillant l'état de leur peau et leurs ressentis à l'application (sensations de chaleur, rougeurs, démangeaisons, picotements, tiraillements...). En outre, pendant la durée de l’étude, l'utilisation d'un produit analogue à celui testé n'est pas autorisé. On demande également aux volontaires de ne pas modifier leurs autres habitudes d’hygiène et cosmétique.

Après l'étude.

À l'issue des quatre semaines, les volontaires reviennent au centre d'études où un examen clinique est pratiqué. Les lésions cutanées sont comptabilisées (comédons et microkystes) et le document d'observation des participants est étudié. Les données sont ensuite traitées informatiquement. L'apparition ou la non-apparition de lésions cutanées au cours de l'étude permet de conclure quant au potentiel occlusif du produit testé.

Comment reconnaître un produit comédogène ?

Lorsque l'on a une peau sujette aux imperfections, il est essentiel de pouvoir différencier les produits comédogènes des soins non-comédogènes. Pour ce faire, vous pouvez commencer par vérifier dans la liste INCI du produit qu'il ne contient pas d'ingrédient comédogène. Notons néanmoins que ce n'est pas parce qu'un ingrédient comédogène est présent dans un produit que ce produit provoquera des comédons. En effet, la comédogénicité d'un soin dépend aussi de la concentration de chaque ingrédient. Sur une liste INCI, les ingrédients sont classés par ordre décroissant de leur concentration dans le produit. Ainsi, prêtez particulièrement attention aux 3 à 4 premiers ingrédients, ceux dont la concentration est la plus importante. Le tableau ci-dessous regroupe les ingrédients comédogènes les plus souvent utilisés dans les cosmétiques.

Catégories d'ingrédients comédogènesExemples d'ingrédients
Cires animalesCera Alba, Lanolin, Copernicia Cerifera (Carnauba) Wax, Euphorbia Cerifera (Candelilla) Wax...
Huiles et cires minéralesParaffin, Petrolatum, Ceresin, Paraffinum liquidum, Cera microcristallina...
Certaines huiles végétalesHuiles de coco (Cocos Nucifera Oil), de bourrache (Borago Officinalis Seed Oil), de chia (Salvia Hispanica Seed Oil), de rose musquée (Rosa Canina Fruit Oil), de germes de blé (Triticum Vulgare Germ Oil)...
Les gommes et résinesCarrageenan, Algin, Xanthan Gum...
Certains esters grasIsopropyl Myristate, Squalane...

Sources

  • FULTON J. E. Comedogenicity and irritancy of commonly used ingredients in skin care products. Journal of the Society of Cosmetic Chemists (1989).

  • DiNARDO J. C. & al. A re-evaluation of the comedogenicity concept. Journal of the American Academy of Dermatology (2006).

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