Allaitement et cosmétiques : quels sont les changements ?

Il serait erroné de penser que les soins cosmétiques en application topique n'ont aucun effet sur le bébé une fois celui-ci sorti du ventre de sa mère. En effet, il faut considérer que, pendant les premiers mois, l'enfant a un fort besoin de contact physique avec sa mère. C'est encore plus vrai si la femme décide d'allaiter. Ce faisant, il est tout à fait possible pour le bébé d'ingérer les produits précédemment appliqués sur la peau de sa mère.

Notons aussi que certains soins pourraient se mélanger avec le lait maternel lorsqu'ils sont appliqués sur les seins. On peut notamment penser aux crèmes raffermissantes ou à destination des vergetures. C'est pourquoi il convient de prêter une grande attention aux cosmétiques que l'on choisit en période d'allaitement.

Remarque : ces recommandations concernent aussi le co-parent. En effet, même s'il n'allaite pas, celui-ci est aussi fortement en contact avec la peau de son bébé. Il doit ainsi également prêter attention à la composition de ses soins.

Par principe de précaution, les cosmétiques déconseillés lors d'une grossesse le sont aussi pendant la période d'allaitement.

Ainsi, afin d'éviter tout risque pour le bébé, l'utilisation de certains actifs est contre-indiquée. C'est notamment le cas des rétinoïdes, une famille de molécules possédant des propriétés anti-inflammatoires et lissantes. Parmi les rétinoïdes les plus employés, on retrouve notamment le rétinol, le rétinal et la trétinoïne. Ces composés sont déconseillés aux femmes enceintes ou allaitantes car ils sont tératogènes, c'est-à-dire qu'ils augmentent le risque de malformation chez l'enfant. En effet, d'après une étude, une faible proportion des rétinoïdes appliqués topiquement sont retrouvés dans le lait maternel.

De même, l'utilisation des huiles essentielles est contre-indiquée, par principe de précaution. En effet, certaines sont neurotoxiques et peuvent entraîner des troubles respiratoires et des nausées. Il faut toutefois relativiser ces informations qui ne concernent pas toutes les huiles essentielles. Les huiles de camomille romaine, d'eucalyptus citronné, de lavande vraie, de néroli ou d'arbre à thé ne présentent par exemple pas de risque.