Comment traiter les papules piézogéniques ?

Décrites pour la première fois en 1968, les papules piézogéniques sont des petites protubérances cutanées apparaissant généralement sur les talons ou la partie latérale des pieds. Ces papules sont molles au toucher, de forme arrondie ou légèrement ovale, et leur taille varie souvent de quelques millimètres à un centimètre de diamètre. Contrairement à d'autres types de boutons, elles sont asymptomatiques dans 90% des cas et sont généralement réversibles, disparaissant souvent spontanément avec du repos. Par ailleurs, les papules piézogéniques ne présentent aucun signe d'infection.

Les papules piézogéniques sont dues à un gonflement de la graisse sous-cutanée à travers le fascia, une membrane de tissu conjonctif qui enveloppe les muscles et maintient les tissus graisseux en place. Sous l’effet de la pression prolongée ou d’une contrainte mécanique répétée, le tissu adipeux des talons peut traverser cette barrière de protection et former ces petites bosses visibles sous la peau. Ce phénomène survient principalement chez les personnes qui passent de longues heures debout, les athlètes ou les individus souffrant d'obésité, des conditions favorisant une pression accrue sur les talons.

Remarque : Plus rarement, les papules perlées peuvent être dues à des pathologies génétiques, comme le syndrome de Prader-Willi, une maladie rare notamment caractérisée par une par une hypotonie musculaire sévère et un trouble de la croissance.

En cas de papules piézogéniques persistantes ou gênantes, plusieurs options thérapeutiques sont possibles.

• Des infiltrations de corticoïdes.

  Parfois associées à des anesthésiques, les infiltrations de corticoïdes permettent de réduire l'inconfort associé aux papules piézogéniques en diminuant les taux de cytokines pro-inflammatoires. Elles sont particulièrement bénéfiques pour les personnes dont les papules sont sources de douleurs chroniques. Il est toutefois important de noter que les infiltrations de corticoïdes sont contre-indiquées aux patients souffrant de diabète, de troubles osseux, tels que l’ostéoporose, ou de problèmes de cicatrisation car les corticoïdes peuvent perturber la régénération tissulaire.

• L'électro-acupuncture.

  Moins invasive, l'électro-acupuncture est une technique consistant à appliquer de fines aiguilles et à envoyer des impulsions électriques de faible intensité pour stimuler la circulation locale. Le but est de diminuer la congestion tissulaire et ainsi d'atténuer les douleurs et les papules piézogéniques. Bien que l'électro-acupuncture soit généralement bien tolérée, elle est déconseillée aux patients souffrant de troubles cardiaques, en particulier ceux porteurs de pacemakers, ou de troubles de coagulation, car elle peut entraîner des hématomes aux sites d'insertion des aiguilles.

• Le port de bas de contention.

  Lorsque les papules piézogéniques sont associées à une insuffisance veineuse, les médecins peuvent prescrire des bas de contention. Ces derniers exercent une pression dégressive, plus forte à la cheville et décroissante vers le haut de la jambe, ce qui favorise le retour veineux en facilitant la circulation sanguine depuis les pieds vers le cœur. Par ailleurs, en limitant la stase veineuse, les bas de contention réduisent la pression dans les veines des pieds et des chevilles, ce qui diminue les risques d'aggravation des papules piézogéniques. Prudence toutefois en ce qui concerne le bas de contention : il est important qu'ils soient ajustés individuellement car une pression inadaptée peut entraîner un inconfort et aggraver les problèmes de circulation.

• L'exérèse chirurgicale.

  Si les papules piézogéniques sont symptomatiques, une exérèse chirurgicale peut être envisagée. Cette intervention consiste à retirer chirurgicalement l'excroissance de tissu adipeux en excisant la partie touchée. L’opération nécessite une anesthésie locale et, bien qu’elle soit relativement peu invasive, elle peut entraîner des cicatrices, une hyperpigmentation, ou une sensibilité locale post-opératoire. Sa réussite dépend notamment de l’emplacement des papules piézogéniques et de la capacité de cicatrisation du patient, qui peut être plus délicate dans la région du talon.

• Le laser de basse intensité.

  Enfin, la laser de basse intensité pourrait être une solution aux papules piézogéniques. C'est en tout cas ce que suggère une étude menée avec deux volontaires présentant des papules piézogéniques douloureuses. Après dix séances de laser basse intensité étalées sur quinze jours, les scientifiques ont observé une disparition des papules des patients. Même si le faible nombre de participants invite à la prudence, ces résultats sont tout de même encourageants. Si l'on s'intéresse à son mode de fonctionnement, le laser de basse intensité agit en augmentant la circulation sanguine locale, ce qui réduit les œdèmes. Il stimule également le processus de réparation tissulaire les cellules et diminue les douleurs.

• GERSTEIN W. & al. Painful and Nonpainful Piezogenic Pedal Papules. Archives of Dermatology (1972).

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• DE OLIVEIRA PRATES F. & al. Piezogenic Pedal Papules. Anais Brasileiros de Dermatologia (2015).