Composition biochimique huile de carthame

Huile de carthame : quelle est sa composition biochimique ?

L'huile de carthame est une huile végétale peu connue originaire du Moyen-Orient. Elle est extraite du safran des teinturiers par pression à froid, une technique douce permettant de préserver ses molécules actives. Quelles sont-elles ? Voici un tour d'horizon de la composition biochimique de l'huile de carthame.

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Publié le 15 mars 2024, mis à jour le 4 octobre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 8 min de lecture

Quelles molécules actives retrouve-t-on dans l'huile de carthame ?

L'huile de carthame est une huile extraite du safran des teinturiers. Cette plante tient son nom de son utilisation ancestrale en tant que plante tinctoriale. Au XIXème siècle, elle fut l’une des plantes les plus utilisées en teinture avec l’indigo. Outre ses propriétés esthétiques, le safran des teinturiers est aussi cultivé pour l'huile précieuse renfermée dans ses graines. L'huile végétale de carthame apporte en effet de nombreux bienfaits pour la peau et est retrouvée dans divers produits cosmétiques sous son nom INCI Carthamus Tinctorius Seed Oil. Les propriétés cutanées de l'huile de carthame lui viennent de ses molécules actives. Il est intéressant de noter que sa composition biochimique varie légèrement selon sa variété et la zone géographique où elle est cultivée.

L'huile de carthame est riche en acide linoléique.

L'huile végétale de carthame renferme un haut pourcentage d'acides gras poly-insaturés, et plus précisément d'acide linoléique. On retrouve en effet 70 à 75% de cet oméga-6 dans l'huile de carthame. L'acide linoléique est l'un des ingrédients naturels à l'origine des propriétés nourrissantes, hydratantes et cicatrisantes de l'huile de carthame. Cette dernière est particulièrement appréciée des peaux sèches ou déshydratées et est notamment utilisée pour soulager la peau et réduire les sensations de tiraillement.

D'un point de vue biologique, l'acide linoléique participe à la formation de la barrière cutanée en déclenchant une cascade de réactions biochimiques menant à terme à la stimulation du renouvellement cellulaire. Par ailleurs, cet acide gras est impliqué dans le mécanisme de synthèse des acylcéramides. Il s'agit d'un type de céramide particulier résultant d'une réaction d'amidation entre une base sphingoïde et un acide linoléique. Les céramides sont des molécules essentielles pour la protection et l'hydratation de l'épiderme et assurent une bonne cohésion entre les cellules. Enfin, notons que l'acide linoléique est un précurseur dans les voies de synthèse de plusieurs médiateurs qui sont très actifs dans la néoangiogenèse et la régénération dermique.

L'huile de carthame renferme de l'acide oléique.

L'huile de carthame est également riche en acide oléique, un acide gras mono-insaturé. Selon les variétés de plante, on en retrouve entre 15 et 20% dans l'huile végétale. Cet oméga-9 assure l'hydratation de la peau et des études ont montré qu'il permet de stimuler la production de sébum par les glandes sébacées pour pallier entre autres la sécheresse cutanée. L'acide oléique joue ainsi un rôle de protection important pour la peau et l'aide à supporter les agressions extérieures comme le vent, le froid ou encore la pollution.

L'huile de carthame contient des acides gras saturés.

On retrouve également des acides gras saturés au sein de l'huile de carthame. Il est estimé qu'elle renferme en moyenne 6 à 8% d'acide palmitique et 2 à 3% d'acide stéarique. Ces acides gras contribuent eux aussi aux effets hydratants de l'huile de carthame car ils possèdent des propriétés filmogènes, c'est-à-dire qu'ils participent aux maintien du film hydrolipidique à la surface de l'épiderme. Pour rappel, ce film majoritairement constitué d'eau, de sébum et de sueur forme un voile protecteur pour protéger la peau des agressions extérieures et limiter les pertes en eau.

L'huile de carthame renferme des phytostérols.

L’huile de carthame contient aussi des stérols végétaux, appelés phytostérols. On peut notamment citer le campestérol, le stigmastérol et le β-sitostérol. Ces lipides ont une structure similaire au cholestérol et sont des composants essentiels des membranes cellulaires des végétaux. Lorsqu'ils sont appliqués sur la peau, les phytostérols ont des propriétés hydratantes, antioxydantes, anti-inflammatoires et antibactériennes.

Les phytostérols agissent notamment en inhibant l'activation de plusieurs facteurs de transcription pro-inflammatoires, tels que NF-κB et la protéine 1 activatrice (AP-1). Ils diminuent également l'activité de la collagénase, l'enzyme responsable de la rupture des liaisons peptidiques du collagène et de sa dégradation, et ont une activité bactéricide et bactériostatique contre certains micro-organismes comme Enterobacter cloacae et Escherichia coli. Enfin, des études ont montré que les phytostérols possèdent des capacités intéressantes de captage et de rétention d'eau, faisant d'eux de bons humectants.

Plusieurs vitamines sont présentes dans l'huile de carthame.

On retrouve enfin plusieurs vitamines dans l'huile de carthame, celles présentes en quantités majoritaires étant la vitamine E et la vitamine K. Les tocophérols, une classe de vitamine E, agissent notamment comme des piégeurs de radicaux libres. La fonction hydroxyle portée par leur cycle aromatique permet de capturer les radicaux libres et de les stabiliser en leur fournissant l'électron qui leur manque. En plus de protéger la peau et de ralentir son vieillissement, les propriétés antioxydantes des tocophérols aident à préserver la qualité de l'huile.

En ce qui concerne la vitamine K, cette molécule s'avère très utile pour accélérer la cicatrisation et réduire les rougeurs cutanées. En effet, elle augmente de manière significative le processus d'épithélialisation, la formation de fibroblastes, de fibres de collagène et de vaisseaux sanguins. Ces différents effets ont notamment été mis en évidence lors d'une étude en double-aveugle menée avec 63 personnes présentant des plaies. Pendant 14 jours, certains participants ont appliqué une crème hydratante "classique" tandis que d'autres ont utilisé cette même crème hydratante à laquelle 1% de vitamine K a été ajouté. À l'issue de l'étude, les scientifiques ont observé une meilleure cicatrisation chez les patients ayant appliqué la crème avec la vitamine K.

Sources

  • GURBUZ B. & al. Oil Content and Fatty Acid Composition of Some Safflower (Carthamus tinctorius L.) Varieties Sown in Spring and Winter. International Journal of Natural and Engineering Sciences (2007).

  • XIA Y. A Review of Fatty Acids and Genetic Characterization of Safflower (Carthamus Tinctorius L.) Seed Oil. World Journal of Traditional Chinese Medicine (2016).

  • Behnam G. & al. Wound healing effects of topical Vitamin K: A randomized controlled trial. Indian Journal of Pharmacology (2019).

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