La cryochirurgie : quels sont ses bienfaits sur les peaux sujettes à la rosacée ?

La cryochirurgie est une technique médicale qui consiste à utiliser des températures très basses, comprises entre -40° et -60°C, afin de détruire et de retirer les tissus hypertrophiés indésirables. Lors de la cryochirurgie, un agent cryogénique, tel que l'azote liquide ou le dioxyde de carbone solide, est appliqué sur la zone ciblée de la peau. Cela provoque le refroidissement instantané des tissus cutanés, entraînant la formation de microcristaux de glace à l'intérieur des cellules et leur destruction. La cryochirurgie est souvent utilisée comme alternative non-invasive à la chirurgie traditionnelle et est pratiquée dans de nombreux domaines, comme la dermatologie, mais aussi la chirurgie plastique, l'oncologie et la médecine sportive. La cryochirurgie est notamment intéressante pour les patients souffrant de rosacée.

• La cryochirurgie pour réduire la taille des vaisseaux sanguins et diminuer les rougeurs.

  Si la cryochirurgie est plébiscitée en cas de rosacée, c'est tout d'abord en raison de son effet vasoconstricteur. En effet, en réponse au froid, les vaisseaux sanguins se contractent pour limiter la propagation de la chaleur du corps et la conserver au niveau des organes vitaux, tels que le cerveau, le cœur et les poumons. Cela est bénéfique en cas de rosacée car cette dermatose est notamment provoquée par une dilatation excessive des vaisseaux sanguins du visage. Leur rétrécissement par le froid permet ainsi de diminuer leur visibilité et les rougeurs.

• La cryochirurgie favorise la régénération cellulaire.

  Lorsque les cellules sont exposées à des températures très basses, des cristaux de glace se forment à l'intérieur et à l'extérieur, perturbant les membranes cellulaires et entraînant leur rupture. Cela déclenche une réponse inflammatoire locale, la première étape du processus de cicatrisation. L'inflammation attire des macrophages, des cellules immunitaires qui éliminent les débris cellulaires des tissus endommagés. Parallèlement, la libération de cytokines stimule la prolifération des fibroblastes et des kératinocytes, des cellules clés dans la reconstruction des tissus épidermiques et dermiques. La cryochirurgie accélère ainsi la régénération naturelle des cellules biologiques, pour une peau plus lisse.

• La cryochirurgie aide à atténuer l’apparence des papules et des pustules.

  La cryochirurgie a également démontré des effets bénéfiques au niveau des papules et des pustules caractéristiques de la rosacée papulo-pustuleuse. Cette technique agit par le biais d’une action immunomodulatrice. En effet, le froid stimule à court terme l'inflammation avant de laisser place à un effet anti-inflammatoire 24 à 48 heures après l'opération, permettant la résorption de la lésion. Après coup, la cryochirurgie induit donc une augmentation des cytokines anti-inflammatoires ainsi qu’une diminution des taux d'interleukines et de prostaglandines, ce qui contribue à réduire les lésions inflammatoires de type papules et pustules.

• La cryochirurgie pour traiter le rhinophyma.

  La cryochirurgie est fréquemment utilisée dans le cadre du rhinophyma. Pour rappel, le rhinophyma est un stade avancé de la rosacée qui se caractérise par une hypertrophie des glandes sébacées et du tissu conjonctif de la partie distale du nez, menant à son épaississement. Le froid appliqué lors de la cryochirurgie permet de brûler l’ensemble de la surface atteinte et de détruire par congélation les cellules lésées. Le retrait des tissus indésirables est ensuite fait à l'aide d’un scalpel.

  Un essai clinique effectué chez un patient de 65 ans atteint de rhinophyma a montré une bonne efficacité de la cryochirurgie sur cette forme particulière de rosacée. Le patient présentait un rhinophyma marqué, s’aggravant depuis cinq ans en l’absence de traitement préalable. Une amélioration a été perçue après la troisième séance de traitement. Au total, sept séances de cryochirurgie ont été effectuées et ont permis d'obtenir des résultats très satisfaisants, attestés par le patient et les chercheurs. Suite aux séances, la surface nasale du patient était beaucoup plus lisse.