La rosacée est une maladie cutanée relativement fréquente, caractérisée par la présence de rougeurs et parfois de boutons, généralement sur le visage. Il est également suggéré que la rosacée peut être considérée comme un indicateur ou même un contributeur aux troubles hormonaux. Qu'en est-il réellement ? Nous explorons cette hypothèse.
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La rosacée peut-elle accentuer les troubles hormonaux ?
Rosacée : de quoi parle-t-on ?
La rosacée est une dermatose initialement provoquée par une dilatation importante des vaisseaux sanguins du visage (télangiectasies), ce qui les rend davantage visibles, particulièrement sur les peaux les plus claires. Une rougeur diffuse au niveau du visage accompagne ces manifestations, ainsi qu'une hypersensibilité cutanée, des sensations de brûlure et parfois des bouffées de chaleur. Il est important de savoir que la rosacée est une pathologie chronique, c'est-à-dire qu'elle fonctionne par poussées. Les symptômes pourront ainsi régresser, voire disparaître, pendant plusieurs semaines, avant de revenir. Il existe plusieurs formes de rosacée, chacune présentant des signes cliniques différents :
La rosacée vasculaire : également appelée couperose, elle se traduit par une rougeur du visage, pouvant être intermittente (érythème) ou permanente (érythrose). Cette dernière se situe souvent au niveau des joues, du front, du nez et du menton. En raison de leur dilatation, les vaisseaux sanguins à la surface de la peau apparaissent bleus ou rouges et sont visibles à l’œil nu.
La rosacée papulo-pustuleuse : en plus des symptômes associés à la couperose, la rosacée papulo-pustuleuse, ou acné-rosacée, se manifeste à travers des pustules et des boutons rouges sur le visage. Néanmoins, contrairement à l’acné, cette forme de rosacée n'entraîne pas de points noirs. La rosacée papulo-pustuleuse se déclare suite à l'invasion du parasite Demodex dans les glandes sébacées.
La rosacée hypertrophique : forme rare de la maladie, elle se manifeste par une dilatation des pores, un épaississement de la peau ou des protubérances cutanées. La rosacée hypertrophique est consécutive d'une augmentation du volume des glandes sébacées. Le nez est particulièrement touché (rhinophyma) car cette zone regroupe une très grande partie des glandes sébacées du visage.
La rosacée oculaire : caractérisée par une inflammation au niveau des yeux, notamment des paupières, suivie de larmoiements, d’irritations et d’une sècheresse oculaire, la rosacée oculaire serait due à un dysfonctionnement des glandes de Meibomius, les glandes sébacées situées dans l’épiderme des paupières.
La rosacée aurait-elle une corrélation hormonale ?
Est-ce que la rosacée et les hormones sont liées ? Cette question a été récemment étudiée au cours de plusieurs travaux de recherche mais les résultats obtenus n'ont pas permis d'apporter une réponse claire. En effet, des données concernant 75 000 femmes atteintes de rosacée ont révélé que la majorité des patientes étaient ménopausées et qu'une minorité utilisait un traitement contraceptif oral combiné. Il s'agit d'un type de pilule incluant à la fois des œstrogènes et de la progestérone, par opposition aux pilules dites micro-dosées, ne renfermant pas d'œstrogènes. Bien que le rôle des hormones dans l'étiologie de la rosacée n'ait pas été totalement élucidé, cette étude suggère une influence hormonale dans certains sous-types de rosacée.
Une autre étude, en contradiction avec la précédente, a quant à elle suggéré que les pilules combinées augmentaient le risque de rosacée. Les œstrogènes seraient en cause : ils auraient un effet vasodilatateur et favoriseraient l'apparition de télangiectasies. Si leur mécanisme d'action n'est pas connu précisément, les chercheurs ont rapporté une présence accrue de récepteurs à œstrogènes dans les zones atteintes de télangiectasies. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les femmes sont davantage sujettes aux angiomes stellaires au cours d'une grossesse, période au cours de laquelle le taux d'œstrogènes dans le corps augmente.
Ainsi, bien qu'elles n'aboutissent pas aux mêmes résultats, les études suggèrent que les fluctuations hormonales ont un effet sur les poussées de rosacée. Néanmoins, l'inverse n'a pas été étudié et aucune donnée ne suggère que la rosacée accentue les troubles hormonaux.
Sources
FOLDES E. G. Pharmaceutical effect of contraceptive pills on the skin. International journal of clinical pharmacology, therapy and toxicology (1988).
BARBAROT S. & al. Syndrome de télangiectasies naevoïdes unilatérales : un diagnostic rare mais bénin. Journal de médecine vasculaire (2019).
TOSTI A. & al. Hormonal Contraceptives and Dermatology. American journal of clinical dermatology (2021).
ALI F. & al. Rosacea. British Journal of Hospital Medicine.(2021).
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