Lorsqu’il est question de maladie qui touche les parties intimes, il est toujours compliqué d’aborder le sujet. Pourtant, le psoriasis génital est une maladie dont il faut parler et qu’il faut connaître. Quelle est la solution adaptée à cette maladie de la peau ?
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Le psoriasis génital : quelle solution ?
Sommaire
- Le psoriasis des testicules, psoriasis vulvaire, etc. : quelle différence avec le psoriasis classique ?
- Les effets du psoriasis génital sur la vie sexuelle
- Les solutions pour apaiser le psoriasis génital
- Sources
Publié le 28 septembre 2023,
mis à jour le 20 février 2024,
par
Manon, Rédactrice Scientifique
—
6 min de lecture
Le psoriasis des testicules, psoriasis vulvaire, etc. : quelle différence avec le psoriasis classique ?
Sur le plan scientifique, le psoriasis génital présente des caractéristiques similaires aux autres formes de psoriasis, mais avec des localisations spécifiques. En effet, comme son nom l'indique, le psoriasis génital est une forme de psoriasis qui se manifeste au niveau des parties intimes. Chez l’homme, il s’agit du psoriasis au niveau de la verge, du gland, les testicules et l’aine. Chez les femmes, le psoriasis peut affecter le pubis, les lèvres, l’aine, ainsi que la vulve.
Le psoriasis dit "classique" est caractérisé par l’apparition de plaques rouges et de squames qui se détachent au fil du temps. Ce qui est moins le cas du psoriasis génital, car cette zone étant plus humide elle présente moins de squames. Les principaux symptômes du psoriasis génital sont :
Les démangeaisons ;
Les irritations ;
Les douleurs causées par les micro-lésions.
Ces symptômes peuvent être confondus avec les manifestations de maladies sexuellement transmissibles. Cela accentue encore la gêne qu’ont les victimes à en parler. Si vous constatez l’apparition de l’un ou de plusieurs de ces signes, il est impératif de consulter un médecin rapidement.
Le psoriasis génital peut être causé par :
Une prédisposition génétique héréditaire : une peau naturellement sensible qui se transmet de génération en génération. Environ 30% des formes sont dites familiales et apparaissent à l'adolescence.
Une défaillance du système immunitaire : Celle-ci est liée à une présence anormale de globules blancs dans l’épiderme. Ces derniers produisent une quantité élevée de cellules inflammatoires et stimulent la prolifération des kératinocytes. Leur délai de renouvellement est accéléré ce qui engendre une accumulation des kératinocytes immatures à la surface de la peau.
Les effets du psoriasis génital sur la vie sexuelle.
Le psoriasis génital peut affecter la vie sexuelle des personnes qui en souffrent. Une étude clinique a recensé les ressentis des personnes touchées par un psoriasis génital. Selon leurs résultats, ils ont moins de rapports sexuels fréquents, un désir sexuel réduit et ils évitent les relations sexuelles. Ces patients ressentent des douleurs pendant les rapports sexuels et estiment qu'après ces rapports leurs symptômes sont aggravés. Les femmes notamment ont recensés souffrir de dyspareunie, un terme médical pour désigner les douleurs ressenties pendant et après les rapports.
Les solutions pour apaiser le psoriasis génital.
Les dermocorticoïdes.
L’une des solutions adaptées au psoriasis génital est d’utiliser un soin cutané contenant des dermocorticoïdes. La cortisone en fait partie. Par voie locale, les dermocorticoïdes permettent d'apaiser la peau en luttant contre les inflammations. Ils inhibent le facteur de transcription NF-kB par activation de la transcription du gène de IkB lui conférant des effets anti-inflammatoires. Les dermocorticoïdes sont disponibles sous forme de pommade, de lotion ou de crème.
Le goudron de houille.
Des préparations à base de goudron de houille sont souvent recommandés pour traiter le psoriasis génital et il s'agit de la deuxième thérapie locale préconisée après les dermocorticoïdes. Ces préparations peuvent être utilisées en tant que thérapie individuelle ou en association avec des dermocorticoïdes faibles. Cependant, malgré des avis positifs il est ainsi reporté que ces traitements provoquent des irritations.
Les analogues de la vitamine D, tels que le calcipotriol ou le calcitriol, sont anti-prolifératifs, c'est-à-dire qu'ils luttent contre la multiplication excessive de certaines cellules de la peau notamment sur les kératinocytes en inhibant l'avancement entre la transition de la phase G1 à la phase S. Ils participent à réguler le renouvellement cellulaire réduisant ainsi la formation de plaques épaisses et squameuses caractéristiques du psoriasis. Cependant, certaines études déconseille leur utilisation pour traiter le psoriasis génital car les analogues de la vitamine D pourraient être trop irritants.
Les immunosuppresseurs.
Ce type de traitement est utilisé quand le système immunitaire ne fonctionne pas normalement. Ils permettent de limiter l'action du système immunitaire en inhibant la prolifération des lymphocytes. Les pommades de pimécrolimus ou tacrolimus ont souvent été cités.
Remarque : l’utilisation de ces traitements permet de soulager les symptômes du psoriasis génital et non de guérir. À ce jour, il n’existe pas encore de traitement permettant de guérir totalement cette maladie de la peau.
Sources
MEEUWIS K. A. P. & al. Genital psoriasis: A systematic literature review on this hidden skin disease. Acta Dermato-Venereologica (2011).
YANG E. J. & al. The impact of genital psoriasis on quality of life: a systematic review. Psoriasis: Targets and Therapy (2022).
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