Nous avons tous conscience des bienfaits que peut procurer la pratique du sport pour la santé. Les effets un peu moins connus concernent l'état de la peau. Cependant, de nombreuses idées reçues circulent à ce sujet. En voici sept d'entre elles.
- Carnet
- Mode de vie
- Sport et peau : les idées reçues.
Sport et peau : les idées reçues.
- Idée reçue n°1 : Le sport aggrave les maladies cutanées
- Idée reçue n°2 : Le sport cause le vieillissement prématuré de la peau
- Idée reçue n°3 : Le sport rend la peau plus sèche
- Idée reçue n°4 : Le sport peut atténuer les vergetures
- Idée reçue n°5 : Le sport peut réduire la cellulite adipeuse
- Idée reçue n°6 : Après le sport, il faut attendre un moment avant de se doucher
- Idée reçue n°7 : Les massages à l'arnica et à l'huile essentielle de gaulthérie sont efficaces contre les courbatures
- Sources
Idée reçue n°1 : Le sport aggrave les maladies cutanées.
Oui et non. Il est vrai que la sueur produite lors d'un effort physique peut parfois provoquer des démangeaisons, notamment chez les personnes atteintes de dermatite atopique. Il a été supposé que le LL-37, peptide antimicrobien fortement concentré dans la sueur des patients atteints de dermatite atopique, induirait des irritations. De plus, l'eczéma atopique a été associée à la rétention de sueur causée par l'occlusion des pores sudoripares. Les biofilms de Staphylococcus epidermidis sont supposés être responsables de cette occlusion, et la dermatite atopique peut alors être aggravée par la sécheresse cutanée et l'augmentation de la température causée par la rétention de la sueur.
Cependant, ce ne serait pas le cas pour toutes les maladies cutanées. Abrar A. QURESHI et son équipe ont constaté que l'augmentation de l'activité physique est inversement associée au risque de psoriasis, avec une réduction plus importante du risque de psoriasis associé à une activité physique intense. L'exercice pourrait moduler l'état d'inflammation chronique ou d'activation immunitaire qui prédispose au psoriasis. On sait que l'activité physique diminue cette inflammation chronique et réduit les niveaux de cytokines pro-inflammatoires, tels que le TNF-α, l'IL-6 et la leptine. L'activité physique peut aussi augmenter les niveaux de cytokines anti-inflammatoires, y compris l'adiponectine. Cela dépend donc de l'intensité de l'activité et de l'affection cutanée en question.
Idée reçue n°2 : Le sport cause le vieillissement prématuré de la peau.
Non. Ce serait en réalité l'inverse. Satoshi FUJITA et ses collègues ont constaté que la pratique d'un entraînement aérobique et par résistance améliore de manière significative l'élasticité de la peau et la structure du derme supérieur par rapport au moment précédent l'exercice. L'entraînement par résistance a également amélioré l'épaisseur du derme. Après l'entraînement, l'expression des gènes liés à la matrice extracellulaire dermique a augmenté dans les fibroblastes dermiques.
Ces résultats montrent que l'exercice physique a un effet bénéfique sur la diminution du vieillissement de la peau. Selon certaines recherches, l'exercice pourrait favoriser l'augmentation de la biogenèse de mitochondries, ce qui favoriserait le maintien de la structure de la peau. En outre, lors de l'activité physique, la circulation sanguine augmente, ce qui stimule les cellules fibroblastiques de la peau et favorise la production de collagène, une fibre dermique essentielle pour maintenir l'élasticité de la peau.
Idée reçue n°3 : Le sport rend la peau plus sèche.
Non. On a tendance à penser que le sport rendrait notre peau déshydratée en raison de la transpiration. Cependant, c'est le contraire : le sport pourrait augmenter l'hydratation cutanée. Dans une étude, Aibara HIROMI et son équipe ont observé qu'une activité physique accrue est liée à une hydratation cutanée significativement plus élevée. Plus les niveaux d'activité sont élevés, plus l'hydratation est élevée. Cependant, aucune différence n'a été constatée en ce qui concerne la perte en eau (TEWL). Toutefois, les résultats indiquent que les habitudes d'exercice peuvent aider à prévenir la sécheresse de la peau.
Selon les chercheurs, il est supposé que les fonctions cutanées, comme l'hydratation de la peau et la fonction de barrière, diminuent en raison de délétions de l'ADN mitochondrial, par exemple à cause des rayons UV. Une augmentation de la production de radicaux libres est alors observée, ce qui entraîne des dommages cellulaires qui perturbent la capacité des cellules à maintenir une hydratation optimale de la peau par homéostasie. Il faudrait alors encourager la biosynthèse mitochondriale afin de préserver la capacité cellulaire à contrôler l'hydratation. Grâce à l'exercice d'endurance, la cytokine IL-5 est produite, ce qui favorise la biosynthèse des mitochondries. Par conséquent, la structure de la peau s'améliore, ce qui entraîne une meilleure hydratation.
Idée reçue n°4 : Le sport peut atténuer les vergetures.
Oui et non. Peu d'études ont été réalisées sur ce sujet. Dans une étude mesurant l'impact d'une combinaison d'un régime alimentaire strict et d'exercice chez des femmes, Kiyoji TANAKA et son équipe n'ont pas vu de modification du degré de vergetures. Le sport n'aurait donc pas d'effets particulier sur l'apparence des vergetures. Cependant, en raison du manque de preuves scientifiques, nous ne pouvons pas nous exprimer clairement sur la question. D'autres études sont nécessaires pour préciser ces résultats.
Idée reçue n°5 : Le sport peut réduire la cellulite adipeuse.
Oui. L'exercice représenterait le traitement principal de la cellulite adipeuse, caractérisée par une modification défavorable de la peau et du tissu adipeux sous-cutané, généralement dans la région pelvienne (en particulier les fesses) et l'abdomen. L'augmentation du flux sanguin dans le tissu adipeux sous-cutané qui fait suite à l'entraînement physique augmente la dégradation des lipides (lipolyse) et accélère la perte de graisse locale dans certaines régions du corps.
Il semble que la combinaison d'une activité physique régulière et d'autres méthodes thérapeutiques (régime alimentaire, ondes infrarouges, ondes de choc extra-corporelles et lombalgie) soit plus efficace. Cependant, on ne sait pas quel type d'entraînement physique (endurance, résistance ou entraînement combiné) et quelles sont la durée, l'intensité et la fréquence optimales de l'exercice pour obtenir les meilleurs résultats. Par conséquent, de futures études bien conçues et prolongées devraient être réalisées pour déterminer ces aspects.
Idée reçue n°6 : Après le sport, il faut attendre un moment avant de se doucher.
Oui. De nombreuses recherches ont démontré que la transpiration pouvait persister jusqu'à une heure après la pratique sportive, pendant le repos. Cela s'explique par le fait que la température du corps, qui augmente pendant l'exercice, reste élevée après l'effort. La sueur est alors produite par le corps dans un but thermorégulateur, pour refroidir la peau et revenir à une température normale. Il est donc recommandé de prendre une douche au moins une heure après avoir fait du sport pour une efficacité optimale de la douche.
Idée reçue n°7 : Les massages à l'arnica et à l'huile essentielle de gaulthérie sont efficaces contre les courbatures.
Oui et non. L'arnica est réputée pour ses propriétés calmantes. Cependant, aucune étude n'a réellement prouvé un impact significatif de l'application topique d'arnica contre les courbatures. Shona PAPALIA et son équipe ont constaté que l'application topique d'arnica n'a pas affecté l'expression des marqueurs de dommages musculaires ou la réponse à la phase aiguë après un exercice excentrique, mais qu'elle pourrait affecter la perception de la douleur 72 heures après l'exercice.
Hors, les symptômes des courbatures sont principalement ressentis 24 à 48 heures après un exercice. Le sujet nécessite donc plus d'études pour confirmer l'effet de l'arnica sur les courbatures. Au contraire, une autre étude menée par Terence CHANG a montré qu'un massage à l'arnica avait augmenté la douleur dans les jambes 24 heures après les exercices.
Concernant l'huile essentielle de gaulthérie, il existe très peu de littérature scientifique sur la question. Ces effets sont donc pour l'instant non-prouvés scientifiquement. Nous ne pouvons donc pas nous positionner sur ces idées.
Sources
LINDINGER M. I. & al. Sweating rate and sweat composition during exercise and recovery in ambient heat and humidity. Equine Veterinary Journal (1995).
TANAKA K. & al. Exercise and striae distensae in obese woman. Medicine & Science in Sports & Exercise (2003).
CHANG T. & al. The effect of topical arnica on muscle pain. Annals of Pharmacotherapy (2010).
QURESHI A.A. & al. The association between physical activity and the risk of incident psoriasis. Archives of Dermatological Research (2012).
PAPALIA S. & al. The effects of topical Arnica on performance, pain and muscle damage after intense eccentric exercise. European Journal of Sport Science (2014).
STOUT R. & al. Mitochondria’s role in skin ageing. Biology (2019).
KATAYAMA I. & al. Why does sweat lead to the development of itch in atopic dermatitis? Experimental Dermatology (2019).
KHOSHNOODNASAB M. & al. Exercise-based approaches to the treatment of cellulite. International Journal of Medical Reviews (2019).
HIROMI A. & al. The association between activity levels and skin moisturising function in adults. Dermatology Reports (2021).
FUJITA S. & al. Resistance training rejuvenates aging skin by reducing circulating inflammatory factors and enhancing dermal extracellular matrices. Scientific Reports (2023).
Diagnostic
Découvrez votre
typologie de peau.