Diagnostic vitiligo

Comment fait-on le diagnostic du vitiligo ?

Même si le vitiligo n'est pas une maladie dangereuse, il peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie des personnes touchées. Il est donc important de le prendre en charge dès que possible, et cela passe par un diagnostic rapide. Découvrez ici comment cette procédure se déroule.

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Publié le 18 novembre 2024, mis à jour le 18 novembre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 6 min de lecture

Vitiligo : comment est-il diagnostiqué ?

Le vitiligo est une maladie auto-immune caractérisée par la perte sélective de mélanocytes et l'apparition de taches blanches, et parfois de poils blancs, à la surface de la peau. Son diagnostic est généralement assez simple et posé cliniquement, c'est-à-dire par observation des symptômes : la dépigmentation cutanée est en effet souvent visible à l'œil nu. Le recours à une biopsie, un prélèvement d'un échantillon de tissu réalisé à des fins d'analyses, est exceptionnel et n'est souvent pratiqué qu'en cas de doute, pour exclure d'autres troubles.

Le diagnostic du vitiligo peut être facilité par l'utilisation d'une lampe de Wood, un appareil d'irradiation émettant des UVA longs et une lumière bleue violette. Elle permet d'identifier la perte focale de mélanocytes et de détecter les zones de dépigmentation qui peuvent ne pas être visibles à l'œil nu, en particulier chez les personnes ayant la peau très pâle. Dans les lésions dépigmentées du vitiligo, l'absence de mélanocytes entraîne un manque d'absorption de la lumière de Wood par la mélanine épidermique, ce qui fait que la majeure partie de la lumière est réfléchie et que les macules émettent une fluorescence bleu-blanc brillante et apparaissent nettement délimitées. Cet examen peut également révéler des contours flous ou des dépigmentations en confettis, qui traduisent une forte activité de la maladie.

La lampe de Wood aide aussi à distinguer le vitiligo d’autres pathologies qui peuvent engendrer une hypopigmentation à l’origine d’un éclaircissement de la peau, tels que l'eczéma ou le psoriasis. En effet, de nombreux troubles peuvent imiter le vitiligo, en particulier lorsqu'il est à un stade peu avancé. Une approche clinique répandue consiste à les classer en fonction de l'étendue des lésions, de leur schéma et du degré de perte de pigment. Une différenciation clinique supplémentaire peut être effectuée sur la base de certains signes morphologiques, tels que des changements au niveau de l'épiderme ou du derme, comme une desquamation ou une atrophie par exemple. Le schéma ci-dessous met en lumière certains signes cliniques permettant d'établir le diagnostic différentiel du vitiligo.

Approche clinique du diagnostic différentiel du vitiligo.
Approche clinique du diagnostic différentiel du vitiligo.
Source : PANDYA A. & al. Presentations, Signs of Activity, and Differential Diagnosis of Vitiligo. Dermatologic Clinics (2017).

L'évaluation de la sévérité du vitiligo, un facteur clé dans l'établissement du diagnostic.

Il est également intéressant pour le patient et le dermatologue d'évaluer la sévérité du vitiligo, afin de mieux prendre en compte son évolution future. Pour cela, il existe plusieurs outils, parmi lesquels :

  • Le BSA (Body Surface Area Index, Surface corporelle atteinte).

    Le BSA est un outil qui indique le pourcentage de la surface de la peau présentant du vitiligo. Afin de le calculer, la surface de la main doit correspondre à 1% de la surface totale du corps. Le spécialiste évalue ensuite le nombre de "mains" correspondant à la surface des lésions. Les directives japonaises classent la sévérité du vitiligo selon le pourcentage de la surface touchée : moins de 10% est considéré comme léger, entre 10 et 30%, le vitiligo est modéré et il est sévère si le BSA dépasse les 30%.

  • Le VASI (Vitiligo Area Severity Index, Index de Sévérité de la Zone du Vitiligo).

    Le VASI est basé sur l'évaluation de six zones principales du corps (tête, tronc supérieur, tronc inférieur, bras, jambes et mains/pieds), chacune étant notée selon le pourcentage de surface affectée. Ce pourcentage est multiplié par le degré de dépigmentation observé, qui peut varier de 0, correspondant à une absence de dépigmentation, à 1, indiquant une dépigmentation complète. Le score VASI est considéré comme une méthode précise pour mesurer la progression du vitiligo ainsi que l'efficacité des traitements.

  • Le VES (Vitiligo Extent Score, Score d'Étendue du Vitiligo).

    Le VES offre une approche simplifiée par rapport au VASI et repose sur la reconnaissance clinique des motifs de dépigmentation qui peuvent être présents sur l'ensemble du corps. Il permet d'attribuer à chaque patient un niveau de sévérité en fonction de l'étendue des zones dépigmentées, ce qui permet une évaluation rapide de la gravité de la maladie. Une variante du VES, appelée SA-VES (Self-Assessment VES), permet aux patients de réaliser eux-mêmes l'évaluation de leur dermatose.

Une fois le diagnostic du vitiligo posé, il est important pour le patient de suivre le(s) traitement(s) prescrit(s) par le professionnel de santé.

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