Le vitiligo, bien que largement influencé par des facteurs génétiques, peut aussi être aggravé par certains facteurs environnementaux. Quels sont les facteurs de risque qui peuvent accélérer son évolution ? Découvrez-les à la suite.

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Quels sont les facteurs de risque qui peuvent aggraver le vitiligo ?
Quels facteurs environnementaux peuvent contribuer à l'aggravation du vitiligo ?
Le vitiligo est une maladie caractérisée par une dépigmentation de certaines zones du corps, plus ou moins visibles. Son développement est principalement influencé par des facteurs génétiques et immunitaires. Dans cette pathologie, le système immunitaire s'attaque aux propres cellules de l’organisme : l’épiderme envoie des signaux de danger, activant les lymphocytes T, qui libèrent des cytokines inflammatoires responsables de la destruction des mélanocytes. Si des prédispositions génétiques favorisent son apparition, certains facteurs environnementaux comme l'exposition aux UV, aux acariens, le contact avec certains produits chimiques ainsi que le stress, pourraient également aggraver le vitiligo.
L'exposition aux acariens suspectée dans l'origine du vitiligo.
Une exposition aux acariens est suspectée d'induire le vitiligo chez certains patients. Les acariens sont des organismes microscopiques parfois à l'origine d'allergies et qui produisent des protéases, des enzymes qui dégradent les protéines. Or, le détachement des mélanocytes impliqué dans le vitiligo est induit par la destruction de certaines protéines qui leur permettent d'adhérer les une aux autres, appelées E-cadhérines.
Un groupe de recherche de l'INSERM a voulu tester cette hypothèse sur des échantillons d'épidermes de patients atteints de vitiligo et d'autres non atteints exposés à des acariens. Les résultats des analyses moléculaires ont permis de mettre en avant le fait que la protéase produite par les acariens est à l'origine de la destruction des E-cadhérines. Les acariens semblent donc en mesure d'induire indirectement le détachement des mélanocytes. Ce phénomène a été retrouvé sur les épidermes de tous les patients mais a été cent fois plus important sur les épidermes de patients atteints de vitiligo, ce qui montre une sensibilité plus accrue aux acariens et un système immunitaire plus réactif.
Le phénomène de Koebner, un facteur impliqué dans la dépigmentation de la peau chez les personnes déjà atteintes ou prédisposées à la maladie du vitiligo.
Le phénomène de Koebner est aussi impliqué dans l'extension des plaques de vitiligo. Il s'agit de la répartition préférentielle de la dépigmentation sur les zones subissant fréquemment des frottements ou des micro-traumatismes. Le traumatisme impliqué déclenche une réponse inflammatoire qui active les lymphocytes T. Celles-ci induisent la production de cytokines ainsi que la génération d'espèces réactives de l'oxygène, impliquées dans le stress oxydatif, par les cellules de la peau. Chez les personnes prédisposées au vitiligo, les mélanocytes sont plus sensibles aux dommages oxydatifs et aux attaques auto-immunes. La destruction des mélanocytes entraîne une dépigmentation localisée, marquant l’apparition de nouvelles zones de vitiligo dans la région traumatisée.
Le contact avec des produits chimiques, en lien avec le vitiligo.
Le contact avec des produits chimiques, notamment des dérivés de phénol comme le 4-TBP et le MBEH, induit un stress oxydatif dans les mélanocytes, perturbant le reticulum endoplasmique (RE), le compartiment de la cellule où se déroule la synthèse des protéines et des lipides, provoquant alors l’accumulation de protéines mal repliées. Cette situation active une réponse cellulaire, qui libère des signaux inflammatoires (DAMP, IL-6, IL-8), favorisant l'activation du système immunitaire et contribuant à la destruction des mélanocytes dans le vitiligo.
L'exposition au soleil peut-il aggraver ou déclencher l'apparition du vitiligo ?
Lorsque la peau est exposée aux rayons UV, elle subit un stress cellulaire qui induit la production de protéines de choc thermique, telles que HSP70i. Une surexpression de cette protéine a été associée à une réponse auto-immune dépigmentante, pouvant entraîner l'attaque des mélanocytes par le système immunitaire. Les brûlures graves causées par une exposition prolongée au soleil pourraient ainsi initier une réaction en chaîne impliquant HSP70i, favorisant une réponse auto-immune et un stress oxydatif, ce qui aggrave les dommages cellulaires. Les rayons UV pourraient donc contribuer à l'apparition du vitiligo.
En résumé, bien que le vitiligo soit principalement causé par des facteurs génétiques et immunitaires, des facteurs environnementaux tels que l'exposition aux UV peuvent également contribuer à son aggravation.
Sources
GAUTHIER Y. & al. Koebner's phenomenon in vitiligo: European position paper. The official journal of International Federation of Pigment Cell Societies (2011).
BOUKHEDOUNI N. Mécanismes immunologiques impliqués dans la perte des mélanocytes au cours du vitiligo. Médecine humaine et pathologie. Université de Bordeaux (2018).
TULIC M. K. & al. Impact of house dust mite in vitiligo skin: environmental contribution to increased cutaneous immunity and melanocyte detachment. British Journal of dermatology (2023).
KO C. & al. The Role of Oxidative Stress in Vitiligo: An Update on Its Pathogenesis and Therapeutic Implications. Cells Journal (2023).
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