Le vitiligo est une maladie dont la prévalence mondiale est estimée entre 0,5 et 2%. Au cours des dernières décennies, plusieurs hypothèses ont été émises concernant les causes de cette dermatose et différentes sources prêtent au vitiligo une origine héréditaire. Découvrez à la suite si la littérature scientifique fait réellement mention de prédispositions génétiques à développer le vitiligo.
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Le vitiligo est-il une maladie héréditaire ?
Une composante génétique dans le vitiligo ?
S'expliquant par une perte sélective des mélanocytes, les cellules synthétisant la mélanine, le pigment donnant sa couleur à la peau, le vitiligo se manifeste visuellement par l'apparition de taches blanches sur la peau. Si les zones du corps touchées par le vitiligo n'ont plus de mélanine, les mélanoblastes, des précurseurs des mélanocytes situés plus profondément dans la peau, sont encore présents. Leur activation par certains traitements du vitiligo permet d’obtenir une repigmentation de la peau. Pendant longtemps, le vitiligo a été considéré comme une pathologie psychosomatique. Toutefois, on sait aujourd'hui qu'il repose en grande partie sur un mécanisme auto-immun, avec une origine multifactorielle.
Bien que le vitiligo ne soit pas une maladie héréditaire à proprement parler, il existe des prédispositions familiales à le développer.
≈ 20 %
des personnes touchées par le vitiligo ont au moins un parent au premier degré atteint de cette maladie.
7 à 10
fois plus de risque de développer du vitiligo lorsqu'on a un parent au premier degré atteint de cette maladie.
De nombreux travaux ont été menés pour élucider les facteurs génétiques contribuant à l'apparition du vitiligo. Plus de 50 gènes de susceptibilité ont été associés à la maladie, tels que HLA, CTLA4, NLRP1 ou encore TYR. Les personnes portant un ou plusieurs variants de ces gènes présentent davantage de risques de développer la maladie, mais elles ne seront pas systématiquement atteintes. La majorité des loci, c'est-à-dire des positions des gènes sur les chromosomes, associés au vitiligo codent pour des gènes impliqués dans l'immunorégulation, l'apoptose et la biologie des mélanocytes.
Il est intéressant de savoir que les gènes impliqués dans la survenue du vitiligo ne sont pas les mêmes dans toutes les parties du monde. Ainsi, certains sont plus retrouvés dans les populations européennes, tandis que d'autres sont davantage prévalents en Chine, au Japon ou en Inde. Quelques exemples de ces singularités sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Chromosome | Gène | Population |
---|---|---|
1p13.2 | PTPN22 | Arabe, européenne, indienne |
1q24.3 | FASLG | Chinoise, européenne |
6p22.1 | HLA-A1 | Chinoise, européenne, japonaise |
6p22.1 | BTNL2 - HLA-DRA | Indienne |
1p31.3-p32.2 | FOXD3 | Européenne |
22q12 | XBP1 | Chinoise |
Xp11.23 | CCDC22-FOXP3-GAGE | Chinoise, européenne, indienne |
Pour un certain nombre de ces gènes, les variantes génétiques causales ont été découvertes, ce qui donne un aperçu important des mécanismes biologiques qui sous-tendent le risque de vitiligo attribuable à ces gènes. De plus, ensemble, les protéines correspondantes définissent un réseau fonctionnel qui suggère une voie pathobiologique générale de dommages aux mélanocytes, d'activation des cellules immunitaires et de ciblage et d'apoptose des mélanocytes.
La composante génétique du vitiligo a notamment été mise en évidence au cours d'études d'association pangénomique, ou genome-wide association study (GWAS) en anglais. Ces dernières reposent sur l'analyse de variations génétiques spécifiques dans le génome pour identifier celles qui sont le plus souvent liées à une maladie. Les études d'association pangénomique se basent sur la comparaison de l'ADN de deux grands groupes : un groupe composé de patients, appelé groupe examiné, et un groupe composé de sujets sains, ou groupe témoin. Elles ont été particulièrement utiles pour identifier les différents allèles de susceptibilité au vitiligo.
Sources
NATH S. & al. Genetic epidemiology of vitiligo: multilocus recessivity cross-validated. American journal of human genetics (1994).
CZAJKOWSKI R. & al. Current aspects of vitiligo genetics. Advances in Dermatology and Allergology (2014).
EZZEDINE K. & al. Vitiligo: A Review. Dermatology (2020).
SPRITZ R. & al. The Genetic Basis of Vitiligo. Journal of Investigative Dermatology (2021).
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