Le vitiligo est une maladie chronique de l'épiderme qui se caractérise par la dépigmentation de certaines zones de la peau et des poils. Comment expliquer la survenue du vitiligo ? Découvrez ici les mécanismes biologiques à l'œuvre.
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Qu’est-ce qui cause le vitiligo ?
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Publié le 25 février 2025,
mis à jour le 25 février 2025,
par
Lilia, Rédactrice Scientifique
—
5 min de lecture
Vitiligo : quelles en sont les causes ?
Le vitiligo est une maladie qui touche 0,5 % à 2% de la population mondiale. Ce désordre multifactoriel se caractérise par la perte de mélanocytes, les cellules capables de produire de la mélanine, le pigment qui protège la peau des rayons UV. Plusieurs mécanismes peuvent agir conjointement pour contribuer à la destruction de ces mélanocytes par les cellules lymphocytes T CD8+ cytotoxiques autoréactives. La dépigmentation du vitiligo est surtout constatée au niveau des mains, du visage et du tronc. Elle peut apparaitre à tout âge mais est plus fréquente chez les jeunes. Elle touche aussi bien les hommes que les femmes, quelle que soit la typologie de peau. Heureusement, le vitiligo n’est pas contagieux, est indolore et ne provoque aucune sensation d’inconfort sur la peau mais est plus vulnérable aux rayons du soleil. La partie touchée doit toujours être protégée des rayons UV.
Les principales causes du vitiligo n’ont pas encore été clairement déterminées. Cependant, divers facteurs génétiques et non génétiques sont à l’origine de son déclenchement et ont été identifiés.
Les facteurs génétiques contribuant à l'apparition du vitiligo.
Bien que le vitiligo ne soit pas qualifié de maladie héréditaire, des prédispositions familiales sont proposées comme explication. En effet, il a été relevé que 20% des personnes touchées par le vitiligo ont au moins un parent au premier degré atteint de cette maladie et il y a 7 à 10 fois plus de chance d'être touché par le vitiligo lorsqu'on a un parent au premier degré atteint de cette maladie. D'après de nombreux travaux de recherches, plus de 50 gènes de susceptibilité ont été associés au vitiligo et les personnes portant un ou plusieurs variants de ces gènes présentent davantage de risques de le développer, bien qu'elles ne soient pas systématiquement atteintes.
Les différents gènes associés au vitiligo.
Source : SPRITZ R. & al. The Genetic Basis of Vitiligo. Journal of Investigative Dermatology (2021).
Un mécanisme à l'origine du vitiligo en majorité auto-immunitaire.
Le vitiligo est une maladie dite auto-immune, c'est-à-dire qu'il résulte d'un dysfonctionnement du système immunitaire qui s'attaque aux constituants normaux de l'organisme. Comme précisé plus haut, lors de l'apparition de la maladie, l'épiderme réagit en produisant de nombreux signaux de danger reconnus par le système immunitaire. Les cellules lymphocytes T, des cellules immunitaires, sont alors activées et produisent des cytokines, des molécules inflammatoires qui attaquent les mélanocytes et qui les dégradent.
Le mécanisme est le suivant : dans la phase d'initiation c'est à dire sur une peau sans lésion le vitiligo est déclenché par des prédispositions génétiques et certains facteurs environnementaux qui activent des signaux de dangers et alertent le système immunitaire. Les cellules du système immunitaire détectent ces signaux et libèrent des messagers inflammatoires, les cytokines (IFN-α et IL-12). Elles induisent alors la production de chimiokines CXCL9 et CXCL10, protéines qui vont recruter d'autres cellules immunitaires depuis le sang. Les cellules immunitaires activées libèrent d'autres cytokines inflammatoires comme IFN-γ et TNF-α, qui attaquent les mélanocytes. dépigmentées sur la peau.
Mécanisme de défense du système immunitaire à l'origine du vitiligo.
Source : Physiopathologie et mécanismes à l’origine du vitiligo. Vitiligo Bordeaux-Service de recherche clinique.
Ainsi, bien que les causes exactes du vitiligo ne soient pas totalement élucidées, il est clair que des facteurs génétiques et immunitaires jouent un rôle majeur dans son développement. Toutefois, certains facteurs environnementaux, comme le stress oxydatif, l’exposition aux acariens ou encore des traumatismes cutanés, pourraient également aggraver le vitiligo et accélérer la dépigmentation. Comprendre ces éléments déclencheurs permettrait d’adopter des stratégies pour prévenir le vitiligo.
Sources
SPRITZ R. A. & al. Genome-wide association studies of autoimmune vitiligo identify 23 new risk loci and highlight key pathways and regulatory variants. Nature genetics (2016).
EZZEDINE K. & BERGQVIST C. Vitiligo : A Review. Dermatology (2020).
BOUKHEDOUNI N. Mécanismes immunologiques impliqués dans la perte des mélanocytes au cours du vitiligo. Médecine humaine et pathologie. Université de Bordeaux (2018).
SPRITZ R. & al. The Genetic Basis of Vitiligo. Journal of Investigative Dermatology (2021).
Physiopathologie et mécanismes à l’origine du vitiligo. Vitiligo Bordeaux-Service de recherche clinique.
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