Idées reçues vitiligo

Les idées reçues autour du vitiligo.

Le vitiligo est une maladie de peau plus répandue qu'on ne le croit et qui touche environ 0,5 à 2% de la population mondiale. Elle se manifeste par l’apparition de taches blanches sur la peau. Encore mal compris, le vitiligo fait l'objet de nombreuses idées reçues. Faisons ensemble le point pour démêler le vrai du faux.

Idée reçue n°1 : Le vitiligo est une maladie psychologique.

Faux. Si le vitiligo a longtemps été considéré comme une maladie psychosomatique, on sait aujourd'hui qu'il n'en est rien. Il s'agit avant tout d'une maladie auto-immune, où le système immunitaire attaque les mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation de la peau. Leur destruction entraîne l'apparition des taches blanches spécifiques au vitiligo. Il est néanmoins vrai que le stress chronique ou des événements traumatisants peuvent aggraver la maladie chez les individus prédisposés en perturbant leur système immunitaire.

Remarque : Même si le vitiligo n'est pas une maladie psychologique, il peut avoir des conséquences psychologiques importantes et nuire à la qualité de vie des personnes atteintes.

Idée reçue n°2 : Le vitiligo est une maladie héréditaire.

Faux. Le vitiligo n'est pas considéré comme une maladie héréditaire au sens strict du terme, même s'il existe une composante génétique forte dans sa survenue. Des études ont notamment montré qu'environ 20% des personnes touchées par le vitiligo ont au moins un parent au premier degré atteint de cette maladie. Toutefois, il n'existe pas de gène du vitiligo mais seulement des prédispositions familiales, ce qui peut expliquer ce paradoxe. À ce jour, environ 50 gènes de susceptibilité ont été identifiés.

Idée reçue n°3 : Le vitiligo est une maladie contagieuse.

Faux. Contrairement à la croyance populaire de certaines cultures, le vitiligo n'est pas une forme de lèpre ni une infection et n'est pas contagieux. Cette idée reçue est l'une des raisons pour lesquelles les personnes atteintes de vitiligo font aujourd'hui encore l'objet d'une certaine méfiance. Pourtant, le vitiligo ne peut pas être transmis horizontalement, que ce soit par contact physique, par les voies respiratoires ou encore par les fluides corporels.

Idée reçue n°4 : Les personnes atteintes du vitiligo ne doivent pas s’exposer au soleil.

Faux. On entend souvent dire que l’absence de mélanine dans la peau des personnes atteintes de vitiligo les rend particulièrement vulnérables face au soleil et nécessite qu’elles évitent strictement les expositions solaires. Pourtant, ce n'est pas tout à fait vrai et une exposition progressive et modérée, couplée à l'application préalable d'une crème solaire, peut être bénéfique. De nombreux patients rapportent d'ailleurs une amélioration de leur vitiligo suite à leurs vacances d'été.

Si les personnes atteintes de vitiligo n'ont pas besoin de fuir le soleil, il est essentiel qu'elles se protègent avec un soin SPF 50 minimum.

Idée reçue n°5 : Le vitiligo est un problème esthétique.

Faux. Réduire le vitiligo à une simple problématique esthétique est une erreur qui sous-estime son impact sur la santé mentale et physique des patients. En plus de leur caractère affichant, pouvant conduire à de la discrimination et à un isolement social, les taches blanches sont souvent le reflet d’un déséquilibre auto-immun sous-jacent. C'est pourquoi le vitiligo est fréquemment associé à d'autres maladies auto-immunes, comme l'insuffisance thyroïdienne. Il ne doit donc pas être considéré comme une simple préoccupation esthétique.

Idée reçue n°6 : Les personnes ayant un vitiligo ont un risque accru de développer des problèmes thyroïdiens.

Vrai. Comme précisé précédemment, plusieurs rapports scientifiques montrent que le vitiligo est fréquemment associé à d’autres pathologies auto-immunes, notamment à des troubles thyroïdiens. La thyroïdite d’Hashimoto, la maladie de Basedow ou encore les dysfonctionnements thyroïdiens subcliniques tendent à être plus fréquents chez les personnes atteintes de vitiligo. Cela s'explique par des mécanismes auto-immuns similaires entre ces différentes maladies. Il est donc important pour les personnes concernées par le vitiligo de surveiller leur fonction thyroïdienne et d'être vigilantes si des symptômes comme une grande fatigue ou une variation de poids soudaine surviennent.

Idée reçue n°7 : Le vitiligo peut toucher la peau mais aussi les poils.

Vrai. Dans certaines formes de vitiligo, la peau n'est pas la seule à être touchée. Les mélanocytes des follicules pileux peuvent aussi être atteints, entraînant une dépigmentation des poils et des cheveux dans les zones touchées. On parle alors de vitiligo folliculaire, ou encore de leucotrichie. Notons aussi qu'il est souvent plus difficile de repigmenter les poils que la peau.

Idée reçue n°8 : Le vitiligo peut être diagnostiqué à l'aide d'une prise de sang.

Faux. Il n'existe pas encore de marqueurs biologiques d’activité du vitiligo permettant de diagnostiquer la maladie avec une prise de sang. Son identification repose principalement sur un examen clinique et sur l’utilisation de la lampe de Wood, un appareil d'irradiation émettant des UVA longs et une lumière bleue violette. Elle permet d'identifier la perte focale de mélanocytes et de détecter les zones de dépigmentation qui peuvent ne pas être visibles à l'œil nu, en particulier chez les personnes ayant la peau très pâle.

Idée reçue n°9 : Il est possible de repigmenter des taches de vitiligo.

Vrai. Il est aujourd'hui possible de repigmenter partiellement ou totalement les zones atteintes par le vitiligo. Pour cela, il est fréquent d'avoir recours à de la photothérapie contrôlée couplée à des inhibiteurs de la calcineurine topique ou à des dermocorticoïdes. Il est également possible d'avoir recours ou bien à des greffes mélanocytaires. À noter que la repigmentation du vitiligo est un processus long qui nécessite le plus souvent entre 6 et 24 mois de traitement.

Idée reçue n°10 : Le vitiligo est dû à un manque d'hygiène.

Faux. Cette idée reçue est totalement infondée. Le vitiligo est une maladie auto-immune qui n’a aucun lien avec les habitudes d’hygiène. L’apparition des taches dépigmentées résulte de la destruction des mélanocytes par le système immunitaire ou d’autres facteurs biologiques, et non du nettoyage de la peau. Malheureusement, cette fausse croyance renforce la stigmatisation sociale des personnes atteintes de vitiligo et alimente les discriminations, alors que la fréquence des douches et l’utilisation de produits d'hygiène n’ont aucun impact sur l’apparition ou la progression du vitiligo.

Idée reçue n°11 : Le vitiligo ne touche que les personnes ayant la peau foncée.

Faux. Le vitiligo peut affecter toutes les couleurs de peau, mais ses manifestations sont plus visibles chez les peaux foncées, en raison du contraste marqué entre les zones dépigmentées et la peau environnante. Cela peut donner l’impression erronée que la maladie est plus fréquente chez les personnes ayant une peau sombre.

Idée reçue n°12 : Le stress peut provoquer du vitiligo.

Vrai et faux. Bien qu'il ne soit pas la cause directe du vitiligo, le stress est souvent cité comme un facteur aggravant, hypothèse validée au cours de plusieurs études scientifiques. Le lien entre stress et vitiligo pourrait s'expliquer par une augmentation des niveaux de cortisol en situation de stress, une hormone pouvant perturber le système immunitaire et augmenter les niveaux de radicaux libres dans les cellules de la peau, des molécules instables favorisant l'apparition de vitiligo.

Idée reçue n°13 : Il est possible de guérir du vitiligo.

Faux. Actuellement, il n’existe pas de traitement permettant de guérir complètement le vitiligo. Les approches thérapeutiques disponibles visent principalement à stabiliser la maladie, prévenir l’apparition de nouvelles lésions et, dans certains cas, à repigmenter les zones touchées. Cependant, de nombreuses recherches sont en cours pour mieux comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents du vitiligo et certains traitements prometteurs sont actuellement en phase d'étude clinique, ce qui donne de l'espoir aux personnes souffrant de cette maladie.

Idée reçue n°14 : Les personnes atteintes de vitiligo ne peuvent pas donner leur sang.

Faux. Il s'agit à nouveau d'une idée reçue erronée. Le vitiligo n’est ni une maladie contagieuse ni une pathologie infectieuse et il n’existe aucune contre-indication médicale empêchant une personne atteinte de vitiligo de donner son sang ou ses plaquettes, à condition qu'elle soit âgée de 18 à 70 ans et qu'elle pèse plus de 50 kg.

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