La plupart des inquiétudes concernant le vieillissement prématuré et le cancer de la peau provenaient des rayons UV nocifs du soleil. Or, ceux ne sont pas les seuls rayons de la lumière visible dont il faut s'en préoccuper. La lumière bleue a été identifiée comme un contributeur supplémentaire au photovieillissement cutané. Alors que la plupart des recherches menées jusqu’à présent se sont concentrées sur les effets de la lumière bleue sur les yeux, on en sait moins sur son impact sur la peau. Apprenez-en davantage ici sur comment elle peut affecter la peau.
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- Faut-il se protéger contre la lumière bleue ?
Faut-il se protéger contre la lumière bleue ?
- Qu'est-ce que la lumière bleue ?
- Effet n°1 : la lumière bleue peut accélérer le processus de vieillissement
- Effet n°2 : la lumière peut provoquer une pigmentation de la peau
- Effet n°3 : la lumière bleue peut entraîner une inflammation de la peau
- Sources
Qu'est-ce que la lumière bleue ?
La lumière visible, comprise dans la plage de longueurs d'onde de 400 nm à 700 nm, est la partie du spectre électromagnétique qui est perçue par l'œil humain, et est responsable de l'éclairage général. Elle représente environ 44% de tout le rayonnement solaire, mais est également émise par tout ce qui produit de l'éclairage : ampoules, téléviseurs, ordinateurs, téléphones portables, etc. à des niveaux inférieurs aux rayonnements du spectre solaire.
Également connue sous le nom de lumière visible de haute énergie, la lumière bleue (400 à 500 nm) quant à elle représente une longueur d'onde spécifique du spectre de la lumière blanche visible. Elle a une énergie inférieure à celle du rayonnement UV (280 à 400 nm) et peut pénétrer plus loin dans le derme. La lumière du soleil est ainsi la principale source de lumière bleue à laquelle nous sommes exposés, mais les ampoules fluorescentes et celles à LED, en émettent aussi à des niveaux inférieurs aux rayonnements du spectre solaire.
Alors qu'elle peut être utilisée à des fins thérapeutiques dans le traitements d'affections cutanées (acné, psoriasis, lésions précancéreuses, dermatite atopique, etc.), la lumière bleue induirait aussi des effets négatifs directs et indirects sur la peau. En effet, des études récentes montrent que la lumière bleue peut déclencher des modifications au niveau de la peau et affecter le teint, même à des expositions courtes. Depuis quelques années maintenant, la lumière visible est alors devenue un facteur supplémentaire du photovieillissement.
Il semblerait que le risque diminue au-delà de 500 nm.
Effet n°1 : la lumière bleue peut accélérer le processus de vieillissement.
Un des effets établi de la lumière bleue sur la peau comprend le stress oxydatif. Plusieurs études ont démontré que la production d'espèces réactives à l'oxygène (ERO) et à l'azote (ERA) dans la peau pouvait être rapidement stimulée lors d’une exposition à la lumière visible. Par exemple, il a été démontré que l'irradiation des kératinocytes humains en culture avec 41,35 J/cm2 de lumière bleue d'une longueur d'onde de 453 nm entraîne une génération excessive d'ERO et d'ERA après 1 heures. Or, ces molécules d'oxygène instables peuvent endommager les structures cellulaires comme l'ADN, les lipides et les protéines. En effet, lorsque ces structures moléculaires sont endommagées, cela peut contribuer à l'accélération de l'apparition de signes de vieillissement cutané, comme des rides. En plus, l'irradiation de la peau humaine in vivo à l'aide d'une lumière bleu-violet de 100 J/cm2 de 380 à 95 nm entraîne une diminution significative des caroténoïdes cutanés, des antioxydants naturellement présents dans la peau.
Effet n°2 : la lumière peut provoquer une pigmentation de la peau.
L’un des impacts cutanés les plus courants de l’exposition à la lumière bleue est l’hyperpigmentation de la peau. Les résultats sont clairs : la lumière bleue est capable d'induire une pigmentation à la fois immédiate et persistante. Une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo menée par R. SCHUETZ sur des volontaires présentant des phototypes IV à VI a révélé qu'à la suite d'une irradiation répétitive à la lumière bleue (pic unique à environ 450 nm) pendant quatre jours consécutifs avec 60 J/cm2 des modifications visibles dans les paramètres de la couleur de la peau ont été détectées.
Les chercheurs ont même découvert que l’irradiation à la lumière bleue entraînait une hyperpigmentation plus soutenue que celle provoquée par les rayons UVA.
En effet, une augmentation continue du niveau de mélanine suite à une irradiation à la lumière bleue a été constaté. Sur le plan mécanistique, il a été démontré que la lumière bleue induirait le dépôt de mélanine dans les explants cutanés. Il a aussi été révélé que la lumière visible ex vivo est capable d'activer la mélanogenèse en induisant une augmentation des marqueurs de la mélanogenèse, tels que la tyrosinase et la dopachrome tautomérase.
Effet n°3 : la lumière bleue peut entraîner une inflammation de la peau.
Une étude a établi un lien entre l’exposition à la lumière bleue et davantage de gonflements, de rougeurs et de changements pigmentaires chez les personnes à la peau plus foncée. Effectivement, l'exposition à la lumière bleue peuvent augmenter le niveau d'inflammation des cellules de la peau. SOUTHALL M. D. et son équipe ont montré que la lumière visible pouvait induire la synthèse de cytokines pro-inflammatoires, telles que l'IL-1α, le TNF-α, l'IL-8 et l'IL-6, et des métalloprotéases matricielles (MMP) 2 et 9 dans des équivalents de peau humaine. Cependant, l'influence de la lumière bleue sur l'inflammation est controversée puisque d'autres études n'ont trouvé aucune modulation des marqueurs inflammatoires dans les kératinocytes irradiés à la lumière bleue entre 412 et 453 nm.
Cependant, il existe quelques moyens pour se défendre contre les dommages causés par la lumière bleue.
Sources
BAGER A. & al. An experimental study of the changes in pigmentation in human skin in vivo with visible and near infrared light. Photochemistry and Photobiology (1984).
HAMZAVI I. H. & al. Impact of long-wavelength UVA and visible light on melanocompetent skin. Journal of Investigative Dermatology (2010).
KOLB-BACHOFEN V. & al. Blue-light irradiation regulates proliferation and differentiation in human skin cells. Journal of Investigative Dermatology (2010).
DARVIN M. E. & al. Blue-violet light irradiation dose dependently decreases carotenoids in human skin, which indicates the generation of free radicals. Oxidative Medicine and Cellular Longevity (2015).
RUVOLO E. & al. Visible light induces melanogenesis in human skin through a photoadaptive response. PLoS One (2015).
GRETZ N. & al. & al. Gene expression profiling reveals aryl hydrocarbon receptor as a possible target for photobiomodulation when using blue light. Scientific Reports (2016).
KOLBE L. & al. High-energy visible light at ambient doses and intensities induces oxidative stress of skin—Protective effects of the antioxidant and Nrf2 inducer Licochalcone A in vitro and in vivo. Photodermatology, Photoimmunology & Photomedicine (2020).
SCHUETZ R. & al. Pigmentation effects of blue light irradiation on skin and how to protect against them. International Journal of Cosmetic Science (2020).
CASEY A. S. & al. Blue light and skin health. Journal of Drugs in Dermatology (2022).
LIU W. & al. Direct and indirect effects of blue Light exposure on skin: A review of published literature. Skin Pharmacology and Physiology (2022).
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