Lien entre lumière bleue et teint terne

Lumière bleue et teint terne : mythe ou réalité ?

La lumière bleue, notamment émise par le soleil, les ampoules LED, les ordinateurs et les téléphones portables, a des conséquences sur la peau et est suspectée de rendre le teint terne. Cette hypothèse est-elle soutenue par des études scientifiques ? Explorons ensemble cette question.

Sommaire
Publié le 27 janvier 2025, mis à jour le 27 janvier 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 7 min de lecture

Teint terne : une conséquence de l'exposition à la lumière bleue ?

Également connue sous le nom de lumière visible de haute énergie, la lumière bleue, émettant à des longueurs d'onde comprises entre 400 et 500 nm, fait partie du spectre de la lumière visible. Son énergie est inférieure à celle du rayonnement ultraviolet, bien connu pour ses effets sur la peau, ce qui signifie qu'elle peut pénétrer plus profondément dans le derme. L'exposition à la lumière bleue, dont la principale source d'émission est le soleil, n'est ainsi pas sans conséquences pour la peau. Alors même qu'elle peut être utilisée à des fins thérapeutiques, par exemple pour traiter l'acné, le psoriasis ou certaines lésions précancéreuses, la lumière bleue pourrait aussi avoir des effets négatifs sur le teint.

En effet, plusieurs travaux ont montré que l'exposition à cette lumière stimulait la production de radicaux libres, notamment d'espèces réactives de l'oxygène (ERO) et de l'azote (ERA). Une étude a notamment révélé qu'une irradiation de kératinocytes humains en culture avec une dose de 41,35 J/cm² de lumière bleue à 453 nm induisait une production significative d'ERO et d'ERA en moins d'une heure. In vivo, une irradiation de la peau humaine avec une lumière bleu-violet (100 J/cm², 380 à 495 nm) a également entraîné une diminution notable des caroténoïdes, des antioxydants naturellement présents dans la peau et ayant pour rôle de neutraliser les radicaux libres et protéger la peau. Rappelons en effet que ces molécules instables peuvent attaquer les structures cellulaires, telles que l'ADN, les lipides membranaires et les protéines structurelles comme le collagène.

En plus d'accélérer le photovieillissement, ce stress oxydatif peut endommager les membranes des kératinocytes, représentant environ 80% des cellules de l'épiderme, et perturber leur renouvellement, ce qui ralentit leur prolifération et engendre une accumulation de cellules mortes à la surface de la peau. Cela résulte en une couche cornée épaisse et irrégulière, incapable de réfléchir correctement la lumière sur la peau, lui donnant alors un aspect terne et fatigué.

Par ailleurs, la lumière bleue influence aussi les gènes de l'horloge circadienne, également appelés gènes CLOCK, qui régulent les rythmes biologiques de nombreux processus cellulaires, y compris dans la peau. Ces gènes, tels que BMAL1 et PER1, jouent notamment un rôle important dans le maintien du cycle des kératinocytes. Néanmoins, des études ont montré que l'exposition à la lumière bleue pouvait réduire l'expression de PER1 dans les kératinocytes humains, perturbant ainsi l'horloge biologique cutanée. De plus, la lumière bleue altère l'activation des protéines ECTO-NOX, qui interviennent dans le synchronisme de l’horloge biologique, influencée à la fois par la lumière et la mélatonine.

Ces perturbations peuvent avoir un impact direct sur le teint en ralentissant les processus nocturnes de réparation et de régénération de la peau. En effet, la prolifération des kératinocytes et le renouvellement cellulaire culminent habituellement pendant la nuit. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle une dette de sommeil peut entraîner un manque d'éclat de la peau. Or, des études ont montré que des kératinocytes issus de dix femmes travaillant la nuit et ayant des cycles circadiens irréguliers présentaient une capacité clonogénique significativement réduite par rapport à celle des kératinocytes provenant de dix femmes travaillant en journée. La capacité clonogénique désigne l'aptitude d'une cellule à se diviser et à former une colonie de cellules identiques à partir d'une seule cellule mère. Elle reflète la prolifération cellulaire, c’est-à-dire la faculté des cellules à se multiplier de manière efficace, l'un des piliers du renouvellement des kératinocytes. Cette diminution de la capacité clonogénique favorise l’accumulation de cellules mortes à la surface de la peau, et ainsi le ternissement du teint.

Ces différents éléments indiquent que la lumière bleue peut effectivement altérer le teint. Heureusement, il existe des solutions pour s'en protéger.

Diagnostic

Découvrez votre
typologie de peau.