L'homéoplasmine contre les boutons : quels sont les dangers ?

Fréquemment utilisée sur les mains, le nez et les lèvres, l'homéoplasmine est une pommade disponible sans ordonnance en pharmacie permettant d'apaiser les irritations cutanées, les sensations de tiraillement et les rougeurs. Une application quotidienne par couche mince suffit généralement à calmer la peau. L'homéoplasmine contient des extraits de plantes, du souci des jardins, du phytolaque, de la bryone et du benjoin, ainsi que de l'acide borique, à hauteur de 4%. L'acide borique est un antiseptique local assez souvent employé en dermatologie, mais aussi en ophtalmologie pour apaiser les yeux irrités.

L'application d'homéoplasmine sur les boutons ou en prévention ne fait pas partie des utilisations prévues de cette pommade et ne figure pas sur les recommandations de la notice.

Cela étant dit, peut-on dire que cette pratique est dangereuse ? Si les boutons sont infectés, cela peut l'être, en raison de la présence d'acide borique dans la composition de l'homéoplasmine. En effet, cet antiseptique utilisé pour son action antimicrobienne peut devenir problématique lorsque la barrière cutanée est altérée car il peut pénétrer profondément dans la peau et atteindre la circulation sanguine. Lorsque cela arrive, l'acide borique peut entraîner plusieurs effets systémiques indésirables, comme des troubles gastro-intestinaux de type nausées et vomissements, de la fièvre ou des atteintes rénales. Bien que ces effets restent rares, le risque augmente proportionnellement avec la superficie et la durée d'application sur une peau abîmée.

Par ailleurs, l'utilisation d'homéoplasmine sur une peau présentant des boutons peut aggraver l'acné. En effet, l'homéoplasmine est une pommade très grasse et occlusive, une propriété intéressante pour les peaux irritées mais pouvant s'avérer gênante en cas d'imperfections fréquentes. En recouvrant la peau d'un film occlusif, l'homéoplasmine peut contribuer à obstruer les pores de la peau et à bloquer l'évacuation naturelle du sébum. Ce dernier s'accumule alors dans le canal folliculaire et donne naissance à un bouton. Loin de lutter contre les boutons, l'homéoplasmine peut donc favoriser la survenue d'acné cosmétique, un type particulier d'acné provoqué ou aggravé par l'utilisation de produits comédogènes ou non-adaptés à sa typologie de peau.

Utiliser de l'homéoplasmine contre les boutons n'est pas recommandé, notamment sur les zones infectées, au risque d'aggraver la problématique cutanée.