La rosacée a longtemps été associée à la consommation d'alcool, notamment à cause de la représentation physique de l'alcoolisme dans la société. Cependant, l’alcool a-t-il réellement un lien avec le développement des symptômes de la rosacée ? Nous vous répondons dans cet article.
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La rosacée est-elle liée à la consommation d’alcool ?
Un lien entre l'alcool et la rosacée ?
Une étude menée par Wen-Qing LI avait pour but de déterminer si le lien entre la consommation d'alcool et la rosacée est bien réel. 82 737 femmes ont été incluses dans l'étude, et des informations sur la consommation d'alcool et sur les antécédents de rosacée diagnostiquée ont été recueillies. Les chercheurs ont constaté que la consommation d'alcool est associée à un risque accru de rosacée en fonction de la dose. Plus précisément, une consommation accrue de vin blanc ou de liqueur était significativement associée à un risque élevé de rosacée.
L'alcool peut induire la libération de catécholamines induite par la bradykinine, conduisant à une vasodilatation faciale. La vasodilatation et l'augmentation de la température qui s'en suit sont des mécanismes responsables des télangiectasies et des bouffées vasomotrices, symptômes caractéristiques de la rosacée. Il a également été démontré que la consommation d'alcool augmente la production de cytokines pro-inflammatoires, ce qui peut augmenter les risques d'inflammation. En outre, l'alcool peut induire des activateurs du cycle cellulaire, ce qui pourrait contribuer à l'hyperprolifération de l'épiderme dans la rosacée.
Toutefois, peu de recherches ont été faites sur le sujet et des biais peuvent être présents (influence de facteurs externes, petits effectifs...). L'association entre l'alcool et la rosacée n'est alors pas claire et assez controversée. Par exemple, dans une étude sur des patients ayant consulté pour la rosacée, Andrew JOHNSON et son équipe n'ont pas observé de relation significative entre la consommation d'alcool et la rosacée (p < 0,05).
Cependant, nous supposons, au vue des recherches, que la consommation d'alcool peut favoriser l'apparition de poussées chez les personnes souffrant de rosacée. Par contre, elle n'est pas la cause directe de l'apparition de la maladie. De plus, cette idée vient en général d'un mythe populaire sur la consommation excessive d'alcool. En effet, le rhinophyma, une forme de rosacée avec une déformation et une excroissance du nez ainsi qu'un rougissement de la peau nasale, a toujours été considéré, sans preuve tangible, comme un signe d'alcoolisme.
Quoi qu'il en soit, il est important de savoir que les personnes qui ne boivent jamais d'alcool peuvent être atteintes de rosacée, et que la rosacée ne signifie pas que la personne est alcoolique.
Sources
JOHNSON A. M. & al. Comorbidity of rosacea and depression: an analysis of the National Ambulatory Medical Care Survey and National Hospital Ambulatory Care Survey—Outpatient Department data collected by the U.S. National Center for Health Statistics from 1995 to 2002. British Journal of Dermatology (2005).
LI W. Q. & al. Alcohol intake and risk of rosacea in US women. Journal of the American Academy of Dermatology (2017).
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