L’acné est un problème de peau très courant qui concerne de nombreuses personnes, de l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Si cette dermatose est surtout retrouvée chez les individus ayant la peau grasse, elle peut toucher toutes les typologies de peau. On entend parfois dire que la vitamine E peut atténuer l'acné mais saviez-vous qu'elle pouvait aussi servir d'indicateur concernant sa sévérité ? Retrouvez plus d'explications dans cet article.
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- La vitamine E, un marqueur de la sévérité de l’acné.
La vitamine E, un marqueur de la sévérité de l’acné.
- Vitamine E et acné : quel est le lien ?
- Une supplémentation en vitamine E pour améliorer l'acné ?
- Sources
Vitamine E et acné : quel est le lien ?
L'acné est le premier motif de consultation dermatologique. Touchant 80% des adolescents et des jeunes adultes, elle se caractérise par la présence de boutons rouges ou blancs sur le visage, le cou, le dos ou le torse. Si l'acné est souvent associée à une hyperséborrhée, c'est-à-dire à une surproduction de sébum, elle peut également résulter d'une dysséborrhée. La dysséborrhée est une modification de la composition et de la qualité du sébum, retrouvée presque exclusivement chez les patients souffrant d'acné. En moyenne, chez un adulte ne présentant pas de problème de peau, le sébum est normalement constitué de 57,5 % de triglycérides, de 26 % d'esters de cire, de 12 % de squalène, de 3 % d'esters de cholestérol, de 1,5 % de cholestérol et d'une très faible quantité de vitamine E.
Plusieurs études ont montré que la concentration plasmatique de vitamine E était plus faible chez les patients atteints d'acné que chez les personnes sans cette dermatose. On peut notamment citer celle menée par KALKAN et son équipe en 2013. En moyenne, les 94 patients atteint d'acné avaient une concentration plasmatique de vitamine E de 7,88 mg/L ± 3,00 contre 11,06 mg/L ± 3,08 chez les 46 individus sains. Par ailleurs, il a été avancé que la concentration plasmatique de vitamine E était corrélée à la gravité de l'acné. Cette hypothèse a notamment été confirmée par les résultats obtenus par ABDUL-RAZZAK et son équipe en 2006 et présentés dans le tableau ci-dessous.
Individus sains (100) | Patients avec de l'acné légère (30) | Patients avec de l'acné modérée (45) | Patients avec de l'acné sévère (25) | |
---|---|---|---|---|
Concentration plasmatique de vitamine E (mg/L) | 5,9 ± 1,4 | 5,9 ± 1,7 | 5,7 ± 2,3 | 4,1 ± 1,4 |
Ces résultats peuvent être expliqués par les effets antioxydants de la vitamine E. En effet, cet actif protège le sébum du stress oxydatif et permet par un don d'hydrogène d'inhiber l'oxydation du squalène par les radicaux libres, résultant en la formation de peroxyde de squalène. Il s'agit d'un composé comédogène, c'est-à-dire qu'il favorise la survenue de comédons. Par ailleurs, le peroxyde de squalène stimule la prolifération des kératinocytes HaCaT, facteur aggravant de l'acné. En effet, une hyperkératinisation peut mener à une accumulation de cellules mortes à la surface de la peau, phénomène susceptible d'obstruer les pores. Enfin, des études in vitro ont montré que le peroxyde de squalène était impliqué dans divers processus inflammatoires. Or, l'acné est intrinsèquement liée à ces derniers et résulte de l'inflammation du follicule pileux.
La vitamine E peut ainsi être considérée comme un marqueur de la sévérité de l'acné : les personnes souffrant de cette dermatose présentent des concentrations plasmatiques de cet actif plus faibles.
Une supplémentation en vitamine E pour améliorer l'acné ?
Si l'on considère la vitamine E comme un marqueur de la sévérité de l'acné, il semblerait cohérent qu'une supplémentation en cet actif puisse améliorer l'état de la peau. Rarement étudiée seule, plusieurs scientifiques se sont intéressés à sa combinaison avec d'autres actifs. Ces travaux, précisés ci-dessous, ont montré des résultats encourageants pour les personnes souffrant d'acné. Il n'est néanmoins pas possible de les attribuer entièrement à l'action de la vitamine E, ni de quantifier cette dernière.
Étude | Combinaison d'actifs | Nombre de patients | Durée de l'étude | Résultats |
---|---|---|---|---|
MICHAËLSSON & EDQVIST (1984) | Vitamine E, sélénium | 89 | 3 mois | Réduction significative du nombre de comédons et de lésions inflammatoires |
KIMBERLY CO & al. (2017) | Vitamine E, lactoferrine, zinc | 168 | 3 mois | Réduction significative du nombre de comédons, de lésions inflammatoires et de la production de sébum |
POTENZA & al. (2018) | Vitamine E, biotine, probiotique, zinc, nicotinamide | Non-communiqué | 3 mois | Réduction significative du nombre de comédons et de lésions inflammatoires |
Sources
MICHAËLSSON G. & EDQVIST L. Erythrocyte glutathione peroxidase activity in acne vulgaris and the effect of selenium and vitamin E treatment. Acta Dermato-venereologica (1984).
ABDUL-RAZZAK K. & al. Does the plasma level of vitamins A and E affect acne condition? Clinical and Experimental Dermatology (2006).
PICARDO M. & al. Lipid Mediators in Skin Inflammation: Updates and Current Views. Mediators of Inflammation (2010).
KALKAN G. & al. Evaluation of serum vitamins A and E and zinc levels according to the severity of acne vulgaris. Cutaneous and Ocular Toxicology (2013).
KIMBERLY CO J. & al. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial to determine the efficacy and safety of lactoferrin with vitamin E and zinc as an oral therapy for mild to moderate acne vulgaris. International Journal of Dermatology (2017).
POTENZA T. & al. Novel combination for the treatment of acne differentiated based on gender: a new step towards personalized treatment. Giornale Italiano di Dermatologia e Venereologia (2018).
CHAPAS A. & al. Evaluating Common Ingredients Contained in Dietary Acne Supplements: An Evidence-Based Review. The Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (2024).
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