Souvent bénignes, les verrues cutanées n'en sont pas moins dérangeantes, à la fois d'un point de vue esthétique que pratique, d'où l'envie qu'ont les personnes touchées de les faire disparaître rapidement. Pour cela, certaines se tournent vers le macérât de calendula. Voyons ensemble dans cet article s'il existe des preuves de son efficacité pour éliminer les verrues cutanées.
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Le macérât de calendula pour faire disparaître les verrues ?
Verrues : une action du macérât huileux de calendula ?
Verrues plantaires, génitales, planes, vulgaires... Les verrues cutanées sont de petites excroissances bénignes qui varient en forme, en couleur et en taille, selon leur localisation et le type de virus impliqué. Elles résultent d’une infection des cellules épithéliales de la couche basale par l’un des nombreux types du Papillomavirus humain (HPV), un virus à tropisme cutané ou muqueux. Une fois le virus introduit dans l’épiderme, généralement par une micro-lésion, il stimule la prolifération des kératinocytes, conduisant à un épaississement de la peau. Bien que les verrues puissent apparaître sur n’importe quelle partie du corps, elles se développent préférentiellement sur les zones exposées aux frottements, comme le visage, les mains et les pieds. Ces localisations favorisent non seulement leur apparition mais aussi leur transmission, notamment dans des environnements humides comme les piscines ou les vestiaires.
Bon à savoir : Les verrues plantaires sont souvent confondues avec les cors. Pour les distinguer, sachez que les premières sont souvent douloureuses et laissent transparaître les vaisseaux sanguins, à la différence des seconds.
En ce qui concerne la prise en charge des verrues, elle se fait généralement par cryothérapie, à l'aide d'azote liquide, ou avec des verrucides, comme l'acide salicylique. Des techniques alternatives émergent néanmoins, telles que l'utilisation de macérât de calendula. Surtout connu pour ses propriétés apaisantes et cicatrisantes, ce dernier se fait peu à peu un nom comme solution naturelle aux verrues, et est notamment utilisé dans la clinique Marigold du Royal London Homeopathic Hospital, spécialisée dans le traitement des affections chroniques du pied et les blessures sportives sur les pieds.
La thérapie du souci, l'autre nom du calendula, se fait en deux volets en cas de verrues : le patient est reçu une fois par semaine par un podologue pendant environ quatre semaines. Un cataplasme de souci est appliqué avec un tampon protecteur à chaque séance. Le traitement de suivi consiste ensuite en l'application quotidienne d'une huile de calendula. D'après un scientifique de l'équipe de la clinique, quatre à six séances de thérapie de souci permettraient d'éliminer complètement ou de réduire significativement les verrues. Aucune information n'a néanmoins été communiquée concernant le mode d'action par lequel la macérât de calendula agirait.
Certaines sources avancent que le calendula pourrait éliminer les verrues par le biais de ses activités antibactérienne et antifongique. Cette explication n'est toutefois pas satisfaisante. En effet, les antibactériens et les antifongiques ciblent respectivement les bactéries et les champignons en perturbant des mécanismes biologiques propres à ces micro-organismes. Par exemple, les antibiotiques peuvent empêcher la synthèse de la paroi bactérienne ou bloquer la réplication de l'ADN bactérien, tandis que les antifongiques altèrent les membranes cellulaires des champignons en ciblant l'ergostérol, un composant absent des cellules humaines et virales. Les virus ont un mode de fonctionnement totalement différent : ils ne possèdent ni paroi cellulaire ni métabolisme propre, et ils se répliquent uniquement en détournant les mécanismes des cellules hôtes. Les verrues étant dues à des virus, le potentiel effet du calendula sur ces excroissances cutanées ne peut pas s'expliquer par ses propriétés antibactériennes et antifongiques.
Le macérât de calendula pourrait éventuellement jouer un rôle dans la prise en charge des verrues mais les preuves scientifiques restent limitées en l'absence d'étude clinique et d'hypothèse concernant son mécanisme d'action. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour confirmer son efficacité.
Sources
ROE N. & al. Auditing marigold therapy as a first-line treatment for plantar corns and verrucae pedis. Podiatry Now (2009).
HOROWITZ S. Innovative Therapies in Podiatry and Physical Medicine. Alternative and Complementary Therapies (2010).
NIGAM P. S. & al. Antimicrobial activity of Calendula officinalis petal extracts against fungi, as well as Gram-negative and Gram-positive clinical pathogens. Complementary Therapies in Clinical Practice (2012).
GUPTA S. K. & al. Therapeutic Potential of Calendula officinalis. Pharmacy & Pharmacology International Journal (2018).
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