Vernis semi-permanent et altération de l'ongle.

Le vernis semi-permanent abîme-t-il les ongles ?

L'utilisation de vernis semi-permanents permet de faire gagner du temps au quotidien car ce type de vernis peut tenir deux à trois semaines sans s'écailler. Toutefois, ils sont aussi parfois accusés de fragiliser les ongles. Idée reçue ou réalité ? Explorons cela ensemble.

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Publié le 15 avril 2025, mis à jour le 15 avril 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 6 min de lecture

Les manucures semi-permanentes fragilisent-elles les ongles ?

Avoir des ongles parfaitement colorés et qui ne s'écaillent pas est le rêve des amateurs de vernis. Les modèles semi-permanents sont intéressants pour cela car ils résistent aux variations climatiques, aux rayons UV, à l'humidité et aux chocs. Cette technique de manucure est réalisée avec un gel acrylique introduit dans du vernis qui ne sèche pas à l'air libre mais durcit lorsqu'il est exposé à une lampe UV ou LED. Concrètement, une réaction de photopolymérisation a lieu au sein du vernis semi-permanent. La pose de ce type de vernis peut se faire à la maison ou en institut et prend environ 30 à 45 minutes. Le résultat dure ensuite plusieurs semaines. Autre avantage des vernis semi-permanents : leur utilisation est aujourd'hui largement démocratisée et ils se déclinent en de nombreuses versions. Les vernis semi-permanents s'imposent ainsi comme une option intéressante pour les personnes souhaitant une manucure longue durée et résistante.

Malgré leurs nombreux avantages, les vernis semi-permanents ne sont pas sans conséquences pour la santé des ongles, en particulier lorsqu’ils sont utilisés de manière répétée ou retirés sans précaution.

En effet, la formulation particulière des vernis semi-permanents, à l'origine de leur durabilité, n'est pas forcément bénéfique pour les ongles. Comme précisé plus haut, ce type de vernis est composé de polymères acryliques et durcit sous l’action d’une lumière UV ou LED grâce à un mécanisme de photopolymérisation. Cependant, en créant une couche solide et adhérente, cette réaction forme aussi une barrière quasiment hermétique à la surface de l'ongle. Bien qu'on ne puisse pas dire que cela empêche l'ongle de respirer — les ongles ne respirant pas à proprement parler étant donné qu'ils ne sont le siège d'aucun échange gazeux — cette occlusion prolongée peut entraîner une augmentation de son taux d'humidité, ce qui le rend mou et fragile. En effet, lorsque la kératine de l'ongle absorbe trop d'eau, elle gonfle, ce qui provoque la désolidarisation des couches qui composent l'ongle et potentiellement son dédoublement. Ce problème, déjà posé par les vernis à ongles classiques, est amplifié par les vernis semi-permanents, qui créent une barrière beaucoup plus solide.

Au-delà de leur texture résistante, les vernis semi-permanents contiennent des molécules réactives qui peuvent fragiliser les ongles et la peau environnante. Parmi les molécules couramment utilisées figurent les méthacrylates, comme l'hydroxyéthylméthacrylate (HEMA), le dicarbamate de triméthylhexyle (DI-HEMA) ou encore le méthacrylate d'hydroxypropyle (HPMA). Ces dernières sont essentielles au processus de photopolymérisation mais elles sont également connues pour être potentiellement irritantes pour la peau et les ongles et pour occasionner des rougeurs et des démangeaisons.

En outre, la dépose du vernis semi-permanent peut aussi fragiliser les ongles. En effet, pour retirer un vernis semi-permanent, il faut coupler un ponçage mécanique à l'utilisation d'acétone. Or, si cette molécule est efficace pour éliminer un vernis, elle dissout au passage une partie des lipides protecteurs de la peau et des ongles. De plus, lorsqu'il est mal réalisé, le ponçage peut parfois être trop abrasif et endommager les premières couches de kératine, rendant l'ongle plus mince et plus sensible aux agressions. Cette étape peut aussi créer des petites stries à la surface de l'ongle. C'est pourquoi il est souvent conseillé de confier la dépose d'un vernis semi-permanent à un professionnel dans un institut.

Pour limiter l'altération des ongles liée au vernis semi-permanent, il est recommandé de faire des pauses d'environ deux semaines entre chaque pose de vernis. Entre-temps, profitez-en pour hydrater et nourrir vos ongles, en utilisant une huile végétale par exemple.

Remarque : La possible altération des ongles n'est pas la seule préoccupation suscitée par les vernis semi-permanents. De même que les vernis classiques, certaines formules peuvent contenir du formaldéhyde, du phtalate de dibutyle, ou encore des parabènes, tous trois suspectés d'être des perturbateurs endocriniens à forte dose ou lors d’une utilisation chronique.

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