Outre ses bienfaits sur le corps, le sport a également de nombreuses vertus cutanées. En effet, pratiquer une activité physique régulière présenterait des effets positifs sur la qualité de la peau et le processus de vieillissement. La question suivante se pose : quels sont les bienfaits du sport sur la peau ? Tour d’horizon.
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- Les bienfaits du sport sur la peau.
Les bienfaits du sport sur la peau.
- Bienfait n°1 : Le sport ralentit le vieillissement cutané
- Bienfait n°2 : Le sport augmente l'hydratation de la peau
- Bienfait n°3 : Le sport réduirait le risque de développer des maladies inflammatoires de la peau
- Sources
Bienfait n°1 : Le sport ralentit le vieillissement cutané.
Satoshi FUJITA et ses collègues ont comparé les effets de l'entraînement aérobique et de l'entraînement par résistance sur le vieillissement de la peau au cours de 16 semaines chez 61 femmes. Ils ont mesuré les niveaux circulants de divers facteurs dans des échantillons de sang prélevés sur les participantes avant et après l'entraînement. Parallèlement, des échantillons de plasma ont été ajoutés à des fibroblastes dermiques humains pour quantifier l'expression des gènes liés à la matrice extracellulaire dermique (collagène, élastine...).
Les deux exercices ont amélioré de manière significative l'élasticité de la peau et la structure du derme supérieur par rapport au moment précédent l'exercice en passant d'un taux de récupération d'élasticité d'environ 0,31 à environ 0,37. L'entraînement par résistance a également amélioré l'épaisseur du derme avec une augmentation de 0,05 mm. Après l'entraînement, l'expression des gènes liés à la matrice extracellulaire dermique a augmenté dans les fibroblastes dermiques primaires humains normaux. Enfin, l'entraînement par résistance a augmenté le biglycane dermique, une glycoprotéine de la peau, de 1 à 1,10.
Tous ces résultats indiquent un effet positif de l'exercice physique sur la réduction du vieillissement cutané. Des études ont montré que l'exercice permettrait d'augmenter la biogenèse des mitochondries, et donc le maintien de la structure cutanée. De plus, pendant l'exercice, la circulation sanguine augmente, les cellules fibroblastiques de la peau seront alors stimulées et la production de collagène sera favorisée, une fibre dermique fondamentale pour l'élasticité de la peau.
Bienfait n°2 : Le sport augmente l'hydratation de la peau.
Dans une étude, Aibara HIROMI et son équipe ont souhaité mesurer l'impact des habitudes d'exercice sur la fonction d'hydratation de la peau. Pour ce faire, ils ont interrogé 86 participants sur leur niveau d'activité physique à l'aide d'un questionnaire. Ils ont également examiné leur fonction d'hydratation cutanée, en mesurant les niveaux d'hydratation de la couche cornée et la perte d'eau transépidermique (TEWL).
Les comparaisons des niveaux d'activité des participants, de l'hydratation de la couche cornée et de la TEWL, en tenant compte des différences de sexe et d'âge, ont révélé qu'une activité accrue est liée à une hydratation cutanée significativement plus élevée. Plus les niveaux d'activité sont élevés, plus l'hydratation est élevée, passant d'un score d'hydratation de 34,4 pour les personnes les moins actives à 46,5 pour les plus actifs. Aucune différence n'a été constatée en ce qui concerne la TEWL. Les résultats suggèrent tout de même que les habitudes d'exercice peuvent prévenir la sécheresse cutanée.
Les chercheurs pensent que le déclin des fonctions cutanées, telles que l'hydratation de la peau et la fonction de barrière, est dû à des délétions prononcées de l'ADN mitochondrial par l'impact des rayons UV par exemple. On observe alors une production accrue de radicaux libres, responsables des dommages cellulaires qui perturbent la capacité des cellules à maintenir une bonne hydratation de la peau par homéostasie. Il serait donc nécessaire de stimuler la biosynthèse mitochondriale pour maintenir la capacité cellulaire à réguler hydratation. L'exercice d'endurance induit la production de la cytokine IL-5, qui favorise la biosynthèse des mitochondries. Ainsi, la structure de la peau s'améliore, associée à une meilleure hydratation de la peau.
De plus, une étude menée par Li LI a constaté qu'après mesure du pH et de l'hydratation de la couche cornée de la peau chez des personnes au repos et pratiquant du sport, la transpiration pourrait permettre d'augmenter l'hydratation de la peau. En effet, l'hydratation a augmenté de presque 50% lors de l'exercice par rapport au repos. Le métabolisme étant plus actif, le contenu en acides α-hydroxylés, tels que l'acide lactique et l'acide hydroxybutyrique, augmente, qui est naturellement présent dans la sueur et fait partie des facteurs naturels d'hydratation (FNH) qui pourraient augmenter l'hydratation de la couche cornée en la fixant.
Toutefois, on ne sait pas exactement quel type d'exercice (endurance, force, etc.) est le plus efficace pour arriver à cette fin. Les différences éventuelles entre les effets doivent être étudiées.
Bienfait n°3 : Le sport réduirait le risque de développer des maladies inflammatoires de la peau.
Abrar A. QURESHI et son équipe ont voulu évaluer l'association entre l'activité physique et le psoriasis, une maladie cutanée inflammatoire fréquente, dans une cohorte de femmes aux États-Unis. Ils ont également évalué l'association entre le type d'activité physique, par exemple, marche ou exercice vigoureux, et le risque de psoriasis. La population étudiée comprenait 86 655 infirmières américaines qui ont déclaré avoir déjà été diagnostiquées comme souffrant de psoriasis et qui ont rempli des questionnaires détaillés sur leur activité physique en 1991, 1997 et 2001.
Après ajustement en fonction de l'âge, du tabagisme et de la consommation d'alcool, l'augmentation de l'activité physique était inversement associée au risque de psoriasis. Le quintile de femmes le plus actif physiquement présentait un risque relatif (RR) de psoriasis plus faible (0,72) que le quintile le moins actif (1,06). La marche n'a pas été associée au risque de psoriasis. De plus, dans un sous-ensemble de 550 cas confirmés de psoriasis, on observe une réduction plus importante du risque de psoriasis associé à une activité physique intense (0,64).
Il est biologiquement plausible qu'une activité intense puisse moduler l'état d'inflammation chronique ou d'activation immunitaire qui prédispose au psoriasis. Une sur-expression des cytokines pro-inflammatoires par rapport aux molécules anti-inflammatoires joue un rôle important dans la pathogenèse du psoriasis, et les conditions marquées par une inflammation chronique accrue, comme l'obésité, peuvent augmenter le risque de psoriasis. On sait que l'activité physique diminue cette inflammation chronique et réduit spécifiquement les niveaux de médiateurs pro-inflammatoires, comme le TNF-α, l'IL-6 et la leptine. L'activité physique peut augmenter les niveaux de cytokines anti-inflammatoires, dont l'adiponectine. De plus, les femmes physiquement actives ont des niveaux inférieurs de protéine C-réactive (CRP), un marqueur inflammatoire.
Un autre résultat important de l'étude est que la marche et l'activité physique intense ne confèrent pas des réductions similaires du risque de psoriasis ; seule l'activité intense le réduit. Cette constatation peut s'expliquer par les effets plus importants de l'activité modérée à vigoureuse sur l'inflammation systémique. Dans le cadre d'un essai interventionnel, un programme d'exercices aérobiques d'intensité faible à modérée d'une durée de 12 semaines n'a pas modifié les taux sériques de TNF-α, d'IL-6 et de CRP chez des femmes obèses. Toutefois, les exercices aérobiques d'intensité vigoureuse peuvent réduire les taux de marqueurs inflammatoires et donc réduire le risque de développer des affections cutanées inflammatoires comme le psoriasis.
Cependant, d'autres études sur le sujet sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
Sources
LI L. & al. Effect of exercise-induced sweating on facial sebum, stratum corneum hydration, and skin surface pH in normal population. Skin Research and Technology (2012).
QURESHI A.A. & al. The association between physical activity and the risk of incident psoriasis. Archives of Dermatological Research (2012).
BIRCH-MACHIN M. and STOUT R. Mitochondria’s role in skin ageing. Biology (2019).
HIROMI A. & al. The association between activity levels and skin moisturising function in adults. Dermatology Reports (2021).
FUJITA S. & al. Resistance training rejuvenates aging skin by reducing circulating inflammatory factors and enhancing dermal extracellular matrices. Scientific Reports (2023).
RALLIS E. & al. The effect of exercise on the quality of the skin. Review of Clinical Pharmacology and Pharmacokinetics (2024).
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