Syndrome pré-menstruel, perte d'appétit, menstruations, sautes d'humeur... de la puberté à la ménopause, chaque mois les femmes font l'expérience du cycle menstruel et son lot de trouble, et ils ne sont pas les seules conséquences. En cause ? Les hormones sécrétées par les ovaires, les glandes surrénales et le tissu adipeux. Sensible à ces fluctuations, la peau est aussi affectée lors des différentes phases du cycle. Découvrez les changements que la peau subit à chaque période du cycle menstruel afin de mieux en prendre soin et de mieux vivre avec.
Les effets du cycle menstruel sur la peau.
- Ce qu'il faut retenir
- La peau pendant la période des règles
- Après les règles : comment est la peau pendant la phase oestrogénique ?
- Phase lutéale : la peau en post-ovulation ?
- Sources
Ce qu'il faut retenir.
La peau change sous l'effet des hormones stéroïdiennes.
Les poussées d'acné surviennent généralement pendant la phase post-ovulation ou phase pré-menstruelle.
La production de sébum varie tout au long du cycle menstruel.
La peau pendant la période des règles.
La phase menstruelle correspond par définition à la période des règles, et le premier jour des menstruations est considéré comme le début du cycle menstruel. 4 à 8 jours durant lesquels le revêtement de l'utérus (muqueuse utérine ou endomètre) se délite et est évacué sous la forme de saignement plus ou moins abondants (de 6 à 70 mL). Elles surviennent généralement tous les mois sauf pendant la grossesse et après la ménopause.
Que se passe t-il au niveau cutané ?
Aucune grossesse déclarée, les taux d'oestrogène et de progestérone tombent au plus bas. La peau devient alors plus sensible, sujette aux réactions inflammatoires et plus sèche avec une barrière cutanée affaiblie. De plus, à cause de la baisse du taux d'hormone, la circulation sanguine est ralentie, donnant à la peau un teint plus terne. En effet, le faible niveau d'œstrogène pourrait expliquer ce phénomène. Il a une influence déterminante sur la qualité de la peau : il favorise une meilleure cicatrisation des plaies, la production de collagène, l'hydratation de la peau, l'amélioration de la fonction barrière et l'augmentation de l'épaisseur de la peau.
Après les règles : comment est la peau pendant la phase oestrogénique ?
Cette seconde étape, la phase folliculaire, est consacrée à la préparation de l'ovulation en produisant l'hormone follicule-stimulante (FSH) par l'hypophyse (une petite région située à la base du cerveau), qui va induire la croissance de nombreux follicules (entre 3 à 30 follicules) : chaque follicule contient un ovule. Au fur et à mesure que la phase pré-ovulation se poursuit, le taux de FSH décroît : à ce stade, seul un follicule continue à se développer et va se mettre à fabriquer des oestrogènes, tandis que les autres se dégénérent. Lorsque l'œstrogène aura atteint son pic, cela déclenchera la libération de l'ovule (ovulation). En effet, l'afflux d'œstrogène provoque la montée considérable d'une autre hormone : l'hormone lutéinisante (LH) produite par l'hypophyse. C'est elle qui conduit l'ovaire à libérer un ovule mature. Sur un cycle classique de 28 jours, l'ovulation intervient généralement autour du 14ème jour.
Que se passe t-il au niveau cutané ?
Sous l'effet des œstrogènes, la peau rayonne et se porte généralement bien. Ils la gardent souple, élastique, lisse et épaisse, en participant à la production naturelle des fibres de collagène et d'élastine, hydratée en stimulant la production d’acide hyaluronique qui aide les cellules cutanées à retenir l’eau, et éclatante en activant la microcirculation sanguine. De plus, à des concentrations élevées, l'œstrogène empêcherait la stimulation des glandes sébacées et donc la production de sébum, même si le mécanisme reste encore flou.
Phase lutéale : la peau en post-ovulation ?
La phase lutéale est la dernière du cycle. Le follicule dominant rompu ayant donné lieu à l'ovulation va se décomposer en corps jaune, qui sécrète une quantité croissante de progestérone, alors que les taux de FSH et de LH diminuent. Le but de cette hormone est de renforcer le mucus utérin en préparation d'une éventuelle nidation de l'oeuf en cas de fécondation. En cas de grossesse, le corps produira alors l'hormone gonadotrophine chronique humaine (HCG), qui est détectée par les tests de grossesse. En l'absence de grossesse, le corps jaune s'atrophie et les taux d'hormone baissent progressivement jusqu'au déclenchement des règles et le début d'un nouveau cycle.
Que se passe t-il au niveau cutané ?
Pendant cette phase, le taux d'oestrogène chute brutalement, alors que la progestérone et les androgènes (testostérone) augmentent, conduisant les glandes sébacées à produire davantage de sébum. La peau devient alors nettement plus grasse, luisante et brillante que d'habitude, les pores ont tendance à se dilater et se boucher favorisant alors l'apparition de comédons, et la peau peut évoluer vers de l'acné les jours précédant les règles. On peut même parler d'acné hormonale pour celles qui ont une éruption cutanée importante pendant cette période du cycle. À noter que plus il y a d'androgènes qui se fixent aux récepteurs des glandes sébacées, plus la production de sébum est importante. Une théorie serait que le taux peu élevé d'œstrogène n'est pas suffisant pour exercer son effet "anti-sébum", laissant ainsi les androgènes agir et créer un environnement propice au développement de Cutibacterium acnes.
De nombreux autres éléments peuvent affecter le caractère gras de la peau (quantité de sébum sécrétée) comme la génétique, une exposition excessive au soleil, utilisation inadaptée de soins cosmétiques...
Sources
KLIGMAN A. M. & al. Rhythm of sebum excretion during the menstrual cycle. Dermatologica (1991).
MAIBACH H. I. & al. Estrogen and skin. An overview. American Journal of Clinical Dermatology (2001).
MACLEAN A. B. & al. Physiological changes associated with the menstrual cycle : a review. Obstetrical and Gynecological Survey (2009).
GOLDENBERG G. & al. Perimenstrual flare of adult acne. Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (2014).
YIM J. & al. Higher sweating rate and skin blood flow during the luteal phase of the menstrual cycle. Tohoku Journal of Experimental Medicine (2014).
MILLINGTON G. W. & al. The menstrual cycle and the skin. Clinical and Experimental Dermatology (2015).
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