Composition biochimique hydrolat de bleuet.

Les molécules actives que renferme l'hydrolat de bleuet.

L’utilisation de l’hydrolat de bleuet est répandue dans l’industrie cosmétique. Cette eau florale est notamment réputée pour ses propriétés apaisantes et décongestionnantes, lui venant de sa composition biochimique riche. Apprenez-en plus sur les molécules qui composent l'hydrolat de bleuet dans cet article.

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Publié le 31 octobre 2024, mis à jour le 31 octobre 2024, par Marie, Rédactrice Scientifique — 9 min de lecture

Quelle est la composition biochimique de l’hydrolat de bleuet ?

Les hydrolats, en comparaison des huiles essentielles, présentent souvent une composition biochimique moins riche en raison de leur teneur importante en eau. Cela ne veut toutefois pas dire qu'ils sont dépourvus de molécules actives et qu'ils n'ont pas d'intérêt en application topique. C'est notamment le cas de l’eau florale de bleuet, capable d’exercer diverses propriétés, tant au niveau cutané que capillaire. Autre avantage de l'hydrolat de bleuet : il est doux et généralement bien toléré par toutes les typologies de peau. 

L’hydrolat de bleuet contient des anthocyanines (173 mg pour 100 g).

L’hydrolat de bleuet présente tout d'abord dans sa composition des anthocyanines, et notamment de la cyanidine. Cette molécule appartenant à la famille des anthocyanes est un pigment naturel caractéristique de la fleur du bleuet et qui lui donne sa couleur. Malgré la teneur en anthocyanines relativement faible de l’hydrolat de bleuet, ces composés seraient néanmoins à l'origine de ses propriétés anti-inflammatoires.

En effet, plusieurs travaux ont mis en évidence une activité anti-radicalaire de l’hydrolat de bleuet, lui permettant de lutter contre les effets néfastes des radicaux libres. Cette action s’effectuerait par l’intermédiaire de deux mécanismes : le don d’atome d’hydrogène, permettant la neutralisation des radicaux libres, et la formation de complexes avec des ions métalliques de fer, limitant de ce fait la peroxydation lipidique.

Autre effet intéressant des anthocyanines : ces molécules pourraient contribuer à améliorer la qualité du sébum sécrété à la surface de la peau et ainsi limiter l’aspect gras de celle-ci. En effet, lorsqu’il arrive à la surface de la peau, le sébum est exposé à l’oxygène, ce qui peut conduire à une transformation d'une partie de ses lipides en dérivés estérifiés, oxydés et peroxydés altérant sa qualité. Il a d'ailleurs été montré au cours de différentes études que l'oxydation du sébum pouvait contribuer aux problèmes d'acné. La teneur en anthocyanines de l’hydrolat de bleuet pourrait lui permettre d'aider la peau à conserver une bonne qualité de sébum. 

L’hydrolat de bleuet renferme des flavonoïdes (116 mg pour 100 g).  

Outre sa teneur en anthocyanines, l’hydrolat de bleuet contient également des flavonoïdes, comme la quercétine, la lutéoline et les flavones. Ces molécules seraient capables de prévenir les dommages cellulaires liés au stress oxydatif à travers différents mécanismes, dont certains sont similaires à ceux des anthocyanines. Les flavonoïdes induiraient en effet le piégeage des espèces réactives de l’oxygène et pourraient également permettre la chélation des métaux lourds, notamment celle des ions ferriques dont la libération semble être responsable de l’induction de la peroxydation lipidique. De plus, les flavonoïdes, telles que la quercétine et la lutéoline, pourraient inhiber la xanthine oxydase, une enzyme à l'origine de la libération de radicaux superoxydes.

Les flavonoïdes possèderaient également des propriétés anti-inflammatoires et pourraient cibler certaines kinases, comme la phosphoinositol kinase, la protéine kinase C et la tyrosine kinase, impliquées dans de multiples voies de signalisation de l'inflammation. Les flavonoïdes pourraient par exemple moduler l’activité des protéines kinases en inhibant certains facteurs de transcription comme NF-κB. Ce dernier est notamment chargé de réguler plusieurs cytokines, chimiokines et molécules d'adhésion cellulaire impliquées dans l'inflammation. Grâce à ses flavonoïdes, l’hydrolat de bleuet pourrait ainsi agir sur l’inflammation et la limiter.

L’hydrolat de bleuet présente des coumarines dans sa composition biochimique  (1,5 mg pour 100 g).

L’eau florale de bleuet renfermerait également des coumarines, des composants naturellement retrouvés dans certaines plantes mais également dans certains fruits. Ces composés présenteraient des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes bénéfiques pour la peau. Toutefois, leurs mécanismes d’action sont encore méconnus pour le moment. 

Les coumarines auraient également des effets bénéfiques sur la cicatrisation. En effet, des travaux réalisés in vitro sur des plaies cicatricielles présentes chez des souris ont montré que l’application topique d’une crème contenant 1% de coumarine avait permis de réduire fortement l’inflammation au niveau des plaies en comparaison d'une crème témoin sans coumarines. De plus, l’application de la crème avec coumarine aurait accéléré la formation du tissu de granulation et l’épithélialisation, deux étapes clés du processus de cicatrisation. Enfin, la synthèse de collagène aurait aussi augmenté de façon significative.

Ainsi, la présence de coumarines dans la composition de l’hydrolat de bleuet pourrait lui permettre d’exercer des propriétés anti-inflammatoires, et même de favoriser la cicatrisation des plaies. Néanmoins, il est important de rappeler que l’hydrolat de bleuet présente une teneur en coumarines relativement faible. À ce jour, il n’existe pas de preuves scientifiques montrant, qu’à cette teneur, les coumarines exerceraient les mêmes effets que dans les travaux cités plus haut. 

Remarque : Certaines catégories de coumarines, comme les furocoumarines, sont photosensibilisantes. Ce ne sont toutefois pas ces coumarines qui sont retrouvées dans l'hydrolat de bleuet. Ce dernier ne présente donc aucun risque de photosensibilisation.

L’hydrolat de bleuet est composé d’acide férulique (1,4 mg pour 100 g), d’acide caféique (1,6 mg pour 100 g) et d’acide chlorogénique (38 mg pour 100 g).

Enfin, on retrouve dans la composition de l'hydrolat de bleuet plusieurs acides intéressants, tels que l'acide férulique, l'acide caféique et l'acide chlorogénique.

  • L'acide férulique : Bien connu en cosmétique, ce dernier détient des bienfaits antioxydants et renforce les capacités de défense des cellules aux attaques des radicaux libres. De plus, il exerce une action éclaircissante en bloquant la production de mélanine par inhibition compétitive avec la tyrosine.

  • L'acide caféique : L'hydrolat de bleuet est également une source d'acide caféique, exerçant lui aussi des effets antioxydants par dons d’électrons et par formation de complexes stables avec certains métaux comme le fer. Il agirait aussi en réduisant l’inflammation grâce à l’inhibition de l'interleukine-6 (IL-6) et du facteur de nécrose tumorale (TNF-α), des cytokines pro-inflammatoires.

  • L'acide chlorgénique : L'acide chlorgénique est également présent au sein de l'eau florale de bleuet. Il exercerait une activité anti-inflammatoire en réduisant l’expression de certaines cytokines pro-inflammatoires et en diminuant l’activité de la voie de signalisation  NF-κB, impliquée dans la production d'agents pro-inflammatoires. Davantage de travaux à son sujet sont

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