Le peroxyde de benzoyle est un actif couramment recommandé pour réduire l'acné. Il agit en éliminant Cutibacterium acnes, la bactérie à l’origine de l'inflammation, ainsi qu'en réduisant l'excès de sébum et en éliminant les accumulations de kératine dans la couche cornée. Disponible en vente libre ou sur ordonnance, selon la concentration et la sévérité de l'acné, il suscite toutefois de nombreuses interrogations et fait souvent l'objet de mythes. Voici les réponses aux idées reçues les plus fréquentes.
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- Les mythes autour du peroxyde de benzoyle.
Les mythes autour du peroxyde de benzoyle.
- Mythe n°1: Le peroxyde de benzoyle cause le vieillissement de la peau
- Mythe n°2 : L’utilisation de couches épaisses de peroxyde de benzoyle assure des résultats rapides
- Mythe n°3 : Les effets du peroxyde de benzoyle sont instantanés
- Mythe n°4 : Le peroxyde de benzoyle élimine définitivement l’acné
- Mythe n°5 : Le peroxyde de benzoyle rend la peau dépendante
- Mythe n°6 : Le peroxyde de benzoyle est inefficace contre les points noirs
- Mythe n°7 : Le peroxyde de benzoyle décolore les vêtements
- Mythe n°8 : Le peroxyde de benzoyle est interdit chez les femmes enceintes
- Sources
Mythe n°1: Le peroxyde de benzoyle cause le vieillissement de la peau.
Oui et non. Pour exercer ses propriétés, le peroxyde de benzoyle génère des radicaux libres, qui, en excès, peuvent potentiellement être néfastes pour l’organisme et altérer le bon fonctionnement des cellules. Ils sont souvent liés au stress oxydatif, dû à un déséquilibre entre la production de radicaux libres et d'antioxydants. Cependant, en usage topique et aux concentrations habituelles, il n'existe aucune preuve solide que le peroxyde de benzoyle accélère le vieillissement cutané. Toutefois, une exposition au soleil peut entraîner la production de radicaux libres en excès. Il est donc fortement recommandé d'éviter de s'exposer au soleil après l'application de ce produit car cela pourrait mener à une génération en excès de radicaux libres.
Mythe n°2 : L’utilisation de couches épaisses de peroxyde de benzoyle assure des résultats rapides.
Non. Une fine couche de produit ou une application locale est plus adaptée pour un produit comme le peroxyde de benzoyle, qui peut se présenter sous de fortes concentrations (10%). Une application trop importante peut augmenter, voire engendrer, un risque d'irritation et de réactions cutanées, tels que des érythèmes et des brûlures et n'aura pas d'effet plus rapide sur l'acné. Il est donc important de suivre les recommandations données par les professionnels de santé concernant l'application de peroxyde de benzoyle et de ne pas en utiliser en excès.
Mythe n°3 : Les effets du peroxyde de benzoyle sont instantanés.
Non. Beaucoup pensent que le peroxyde de benzoyle offre des résultats immédiats, mais il faut généralement plusieurs semaines d'utilisation régulière pour observer une amélioration notable de la peau. Selon les résultats d'une étude évaluant l'efficacité de l'association d'un antibiotique (clindamycine) et du peroxyde de benzoyle, comparée au peroxyde de benzoyle utilisé seul, il a été observé que le peroxyde de benzoyle commence à produire des effets visibles dès la deuxième semaine de traitement, mais son efficacité optimale est atteinte autour de la douzième semaine. Toutefois, que ce soit en monothérapie ou en combinaison, l'effet du traitement n'est pas immédiat.
Mythe n°4 : Le peroxyde de benzoyle élimine définitivement l’acné.
Non, pas toujours. Bien que le peroxyde de benzoyle soit efficace pour réduire l'acné en dégradant Cutibacterium acnes, bactérie responsable d'inflammations cutanées et qu'il réduit également l’excédent de sébum et exfolie la peau, il ne permet pas forcément d'éliminer définitivement l'acné. En effet, l'acné peut réapparaitre si le traitement est interrompu ou si les facteurs déclencheurs persistent.
Mythe n°5 : Le peroxyde de benzoyle rend la peau dépendante.
Non. Ce mythe suggère qu'une fois arrêté, l'acné reviendrait plus sévèrement. Lorsque les utilisateurs arrêtent d'appliquer le peroxyde de benzoyle, ils peuvent remarquer une reprise des poussées d'acné. Cela ne signifie pas une dépendance, mais simplement que les causes de l'acné ne sont pas résolues définitivement. Le peroxyde de benzoyle contrôle les symptômes, mais, contrairement à certains médicaments, il ne modifie pas les récepteurs ou les fonctions biologiques de la peau de manière à créer une dépendance.
Mythe n°6 : Le peroxyde de benzoyle est inefficace contre les points noirs.
Non. Bien que principalement utilisé pour traiter les boutons inflammatoires, le peroxyde de benzoyle possède également une action kératolytique, qui aide à prévenir et à réduire les points noirs. Ces lésions rétentionnelles résultent de l'accumulation de sébum, due à une hyperséborrhée, et de cellules mortes, obstruant les pores. Le peroxyde de benzoyle agit en limitant la production excessive de kératine, responsable de l'épaississement de la couche cornée et de l'obstruction des follicules. Selon une revue publiée dans Expert Opinion on Pharmacotherapy, des modèles expérimentaux montrent que le peroxyde de benzoyle peut réduire la taille des comédons jusqu'à 50 %.
Mythe n°7 : Le peroxyde de benzoyle décolore les vêtements.
Oui. En effet, le peroxyde de benzoyle est un agent blanchissant souvent utilisé dans l'industrie alimentaire pour blanchir la farine en oxydant les pigments naturels, il est également employé pour blanchir certains matériaux. Ainsi, le peroxyde de benzoyle peut décolorer le textile comme les tissus colorés et sombres ainsi que les cheveux, en particulier s'ils sont teints.
Mythe n°8 : Le peroxyde de benzoyle est interdit chez les femmes enceintes.
Non. Le peroxyde de benzoyle est classifié dans la catégorie C en terme de risques chez la femme enceinte, c'est-à-dire qu'il présente un risque sur le fœtus. Il n'est pas interdit, mais cela dépend de la balance risque bénéfice sur le patient. D'après Vidal, des précautions doivent être prises mais le peroxyde de benzoyle n'est pas explicitement interdit et n'est pas considéré comme tératogène. Toutefois, les femmes enceintes ayant la peau plus fragile et étant donc plus sujettes aux réactions cutanées, il est recommandé d'être prudent.
Sources
CHEN D. & al. An aqueous gel fixed combination of clindamycin phosphate 1.2% and benzoyl peroxide 2.5% for the once-daily treatment of moderate to severe acne vulgaris: assessment of efficacy and safety in 2813 patients. National Center for Biotechnology Informations (2008).
STEVEN R. & all. Benzoyl peroxide: a review of its current use in the treatment of acne vulgaris. Expert Opinion on pharmacotherapy (2009).
VIDAL. Substance active peroxyde de benzoyle. (2013).
HELFRICH Y. R. Treatment of Acne in Pregnancy. The Journal of the American Board of Family Medicine (2016).
ZHANG Q. & al. Le peroxyde de benzoyle topique pour l'acné. Cochrane Library (2020).
GOODMAN M.B. & al. Benzoyl Peroxide. National Center for Biotechnologies Informations (2024).
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