Alors que la cicatrisation est un processus naturel pour de nombreuses personnes, elle peut être compliquée pour d'autres. En effet, certains voient leur plaie ne pas guérir et devenir chronique, pouvant alors à long terme avoir un impact sur la santé et la qualité de vie du patient. Mais que faire face à une plaie qui ne cicatrise pas après plusieurs semaines ou mois et ce malgré le respect des traitements recommandés ?
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Plaie qui ne cicatrise pas : que faire ?
- Les types de plaies non-cicatrisantes
- Quelles sont les thérapies envisagées face à une blessure qui ne guérit pas ?
- Sources
Les types de plaies non-cicatrisantes.
Alors que de nombreux types de plaies guérissent d'elles-mêmes en quelques semaines ou réduisent leur taille de 40% après quatre semaines de traitement optimal, certains guérissent plus lentement voire pas du tout et ne répondent pas aux soins prescrits. Ils sont qualifiés de plaies chroniques, des plaies physiologiquement altérées en raison d'une perturbation/interruption du processus naturel de cicatrisation. Il existe quatre catégories courantes de blessures à cicatrisation lente.
Escarres (plaies de pression) : ce type de plaies est une lésion hypoxique ou anoxique qui affecte la peau et les tissus sous-jacents, et résultent d’une pression prolongée sur une zone du corps. Les escarres se développent généralement dans les régions osseuses (coccyx, fesses, hanche, talon, etc.), même s'ils peuvent toucher sur n'importe quelle partie du corps. Ils surviennent en raison d’une diminution de l’apport sanguin dans la zone, entraînant la mort des cellules de la peau et la formation d’un ulcère. Ces types de plaies ne font qu'empirer si elles ne sont pas soignées.
Plaies ischémiques : également appelés ulcères artériels, les plaies ischémiques surviennent en cas de troubles circulatoires artériels. Or, les artères fournissent des nutriments et de l'oxygène aux tissus du corps. Lorsqu'elles sont rétrécies ou occluses, un défaut d’irrigation des tissus et de la peau est constaté, ce qui conduit à une plaie ou à un retard de cicatrisation. Ce type de plaie apparaît la plupart du temps à l’extrémité des orteils, sur le talon ou au bord du pied.
Ulcères du pied diabétique : le diabète peut provoquer une neuropathie pouvant entraîner une perte totale de sensation dans le pied, ainsi qu'une arthéropathie de la jambe, ce qui peut entraîner des blessures mineures au pied, des ulcères, des infections, voire une gangrène. Ces plaies ouvertes se retrouvent le plus souvent sur les jambes ou la plante des pieds. Les recherches suggèrent que 15% des personnes atteintes de diabète souffriront d’ulcères du pied diabétique au cours de leur vie.
Ulcères veineux : ce type de plaie se développe le plus souvent entre le genou et la cheville, et est lié à un trouble au niveau du système veineux des jambes (varices, phlébites). Or, les veines sont les vaisseaux sanguins qui ramènent le sang vers le cœur. Par conséquent, si le sang dans ces veines stagne, cela crée une pression importante et constante à l'intérieur des veines, endommageant progressivement les vaisseaux sanguins et conduisant à la formation d'ulcères.
Les plaies chroniques peuvent rapidement s'aggraver et s'infecter, notamment sans traitement approprié. En effet, ces plaies qui guérissent lentement peuvent entraîner des problèmes de santé à long terme, tels que des douleurs extrêmes, une perte de fonction et de mobilité ou une hospitalisation prolongée. Dans certains cas, ces types de blessures peuvent entraîner une amputation.
Quelles sont les thérapies envisagées face à une blessure qui ne guérit pas ?
Si votre plaie ne s'améliore pas, n'attendez pas pour consulter un médecin vasculaire ou un spécialiste des plaies chroniques. Le traitement commence généralement par un examen physique avec une inspection de la plaie et la collecte d’informations sur le patient sur ses antécédents médicaux (informations sur les problèmes de santé chroniques, les interventions chirurgicales récentes et la médication actuelle) afin d'identifier toute affection sous-jacente qui pourrait affecter la capacité du corps à guérir.
Dans de nombreux cas, il faudra d’abord s’attaquer aux causes sous-jacentes de la plaie avant de pouvoir commencer la guérison. Le patient peut être soumis à des analyses de sang et d'urine, une biopsie de la plaie et/ou une culture de plaie pour rechercher d’éventuels micro-organismes pathogènes. Cela dit, voici quelques approches qu'un médecin pourrait utiliser pour améliorer la cicatrisation des plaies et qui dépendent de l'âge, de l'état de santé et de la nature de la plaie.
Débridement de la plaie : il s'agit d'un processus sous anesthésie locale consistant à éliminer les tissus morts, dévitalisés et nécrotiques à l'aide d'instruments chirurgicaux (pince à épiler, curette, scalpel). Un gel à base d’enzymes est parfois également appliqué pour aider à nettoyer la plaie. Cela permet d'aider une plaie à guérir plus rapidement et à garantir la croissance de tissus sains.
Panser la plaie : les pansements peuvent être particulièrement important pour préparer la zone à la cicatrisation, éliminer l’excès de liquide de la plaie, la protéger des infections et contrôler les niveaux d’humidité.
Prescription d'antalgiques : la douleur peut provoquer une constriction des vaisseaux sanguins, ce qui ralentit la guérison, en plus de détériorer la qualité de vie du patient. Ainsi, le médecin peut être avéré à prescrire des antalgiques (acétaminophène, ibuprofène) pour soulager les douleurs légères à modérées. Toutefois, s’ils ne sont pas suffisamment efficaces, le médecin peut prescrire un analgésique plus puissant.
Antibiotiques : si une blessure est infectée, elle a moins de chance de guérir. Des antibiotiques peuvent être prescrits pour empêcher et traiter l'infection dans les cas d'ulcères. Ils peuvent soit être appliqués sur la plaie à l’aide d’une pommade, soit placés sur la plaie à l’aide d’une compresse.
Soutien nutritionnel : Les patients souffrant de plaies chroniques importantes peuvent être prédisposés à une malnutrition chronique. Des études expérimentales et cliniques prometteuses soutiennent que l'administration de compléments alimentaires (zinc, arginine, glutamine, vitamine A, vitamine B5, vitamine C, vitamine D) peut avoir des effets bénéfiques sur les plaies chroniques. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux définir les mécanismes d'action, les effets secondaires potentiels et le rapport risque-bénéfice global de l'application humaine.
Thérapie de compression : si des problèmes veineux sont à l’origine de la plaie chronique, des bas de contention peuvent l’aider à guérir plus rapidement. La pression exercée par les bas aide à diminuer la pression veineuse, à réduire l’œdème et à améliorer la circulation pour favoriser la cicatrisation des plaies.
Oxygénothérapie hyperbare : dans le cadre de plaies chroniques et compliquées, ce type de traitement peut être nécessaire. Le patient est exposé à une concentration élevée d'oxygène pur (2 à 3 fois supérieur à la normale) pendant 90 minutes à 120 minutes dans une chambre pressurisée. Ce type de thérapie aide à augmenter la concentration en oxygène dans le sang, ce qui améliore l'apport sanguin à la zone blessée, aide à détruire les bactéries nocives responsables de l’infection, stimule la formation de nouveaux vaisseaux sanguins et augmente le taux de dépôt de collagène, favorisant la cicatrisation. Il est notamment utile pour les personnes souffrant d'ulcères diabétiques, d'escarres chroniques, d'ulcères veineux ou de plaies radiologiques.
Thérapie par pression négative (système de fermeture assistée sous vide) : dans cette thérapie, un pansement hermétique, relié à dispositif de succion, est placé sur la plaie. La pompe aspire continuellement les exsudats hors de la plaie, créant une pression négative à travers la plaie. Cette forme de thérapie favorise l’angiogenèse contribuant à augmenter le flux sanguin vers le site de la plaie, et augmente la prolifération cellulaire et la migration dans la plaie. Dans cette thérapie, la plaie reste humide, ce qui améliore et accélère le processus de guérison.
Thérapie par ultrasons (ultrasonothérapie) : ce traitement utilise des ondes ultrasonores, soit des vibrations mécaniques à haute fréquence (au-delà de 20 000 Hz) non-perceptibles par l'oreille humaine. Il consiste à recouvrir la zone de la plaie d'un film d'hydrogel et d'émettre des ultrasons, ce qui réchauffe les tissus favorisant la circulation sanguine et favorise la régénération des tissus.
Greffes de peau : dans cette procédure, la peau est prélevée sur une autre partie de votre corps, généralement votre cuisse, et transplantée sur la plaie, augmentant les chances aux plaies chroniques de se refermer plus rapidement. Il existe également des greffons fabriqués à partir de produits cellulaires humains et de matériaux synthétiques.
Thérapie adjuvante : disponibles sous forme de gel ou imprégnés sur des pansements, les facteurs de croissance sont importants pour la cicatrisation des plaies. Cela comprend le facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF), le facteur de croissance des fibroblastes (FGF), le facteur de croissance des kératinocytes (FGK), le facteur de croissance épidermique (EGF) et le facteur de stimulation des colonies de granulocytes et de macrophages (GM‐CSF).
Sources
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YARMUSH M. L. & al. Co-delivery of a growth factor and a tissue-protective molecule using elastin biopolymers accelerates wound healing in diabetic mice. Biomaterials (2017).
LEE J. W. & al. Effects of structurally stabilized EGF and bFGF on wound healing in type I and type II diabetic mice. Acta Biomaterialia (2018).
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