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Composition phytochimique huile de moringa.

Quelle est la composition phytochimique de l'huile de moringa ?

Parfois appelé "arbre de vie" ou "arbre miracle", le moringa est un résineux essentiellement cultivé pour son potentiel culinaire et cosmétique. Ses graines renferment en effet une huile dont la composition biochimique est particulièrement intéressante. Découvrons ensemble les molécules actives de l'huile de moringa.

L'huile de moringa est riche en acides gras mono-insaturés.

L'huile de moringa est principalement constituée d'acide oléique, un acide gras mono-insaturé appartenant à la famille des omégas-9. Ce composé retrouvé à hauteur de 70 à 80% dans l'huile est aussi naturellement présent dans le film hydrolipidique, le manteau protégeant la peau et le cuir chevelu des agressions extérieures. L'acide oléique est en grande partie responsable des propriétés hydratantes et adoucissantes de l'huile de moringa.

Par ailleurs, plusieurs études ont montré que l'acide oléique est un bon anti-inflammatoire, capable de réguler à la baisse la libération de certaines cytokines pro-inflammatoires et d'inhiber l'activation du NF-kB, un intermédiaire de l'expression des médiateurs de l'inflammation. En raison de ces différents mécanismes, cet acide gras présente un intérêt réel en cas d'irritation cutanée.

L'huile de moringa renferme des acides gras saturés.

L'huile de moringa est également une bonne source d'acides gras saturés, tels que l'acide arachidique, l'acide béhénique, l'acide palmitique et l'acide stéarique. Ensemble, ces différents composés comptent pour 15 à 30% de la composition totale de l'huile. Les acides gras de l'huile de moringa possèdent une action filmogène leur permettant de renforcer le film hydrolipidique. L'acide stéarique a également la particularité de faire partie de la couche cornée. Un manque d'acide stéarique peut déstabiliser la couche cornée et augmenter les pertes en eau, ce qui fragilise l'équilibre hydrique cutané. Un apport extérieur peut donc être pertinent.

Les acides gras saturés de l'huile de moringa jouent ainsi un rôle essentiel pour protéger la peau des différents facteurs environnementaux et pour maintenir son hydratation. En partie grâce à leur action, l'huile de moringa est un ingrédient intéressant pour les peaux déshydratées.

L'huile de moringa contient des acides gras poly-insaturés.

On retrouve une petite fraction (≈ 1%) d'acides gras poly-insaturés dans l'huile de moringa, principalement sous forme d'acide linoléique. Constituant naturel des membranes cellulaires, cet oméga-6 contribue au maintien de la barrière imperméable de la peau et à l'organisation lipidique de la couche cornée. Il est en effet essentiel à la synthèse des acylcéramides, un type de céramide particulier résultant d'une réaction d'amidation entre une base sphingoïde et un acide linoléique. Les vertus nourrissantes de l'huile de moringa lui viennent en partie de l'acide linoléique qu'elle contient.

Par ailleurs, l'acide linoléique est un précurseur dans les voies de synthèse de plusieurs molécules impliquées dans la néoangiogenèse et dans la régénération dermique. Il participe ainsi au processus de réparation de la peau et donne à l'huile de moringa ses propriétés cicatrisantes.

L'huile de moringa, une source de vitamine E.

Molécule bien connue pour ses propriétés antioxydantes, la vitamine E assure la stabilité de l'huile de moringa face à l'oxydation et agit comme un piégeur de radicaux libres. Grâce à la fonction hydroxyle libre portée par son cycle aromatique, cette molécule peut capturer ces espèces instables et stabiliser leur structure chimique en leur donnant l'électron qui leur manque. L'action anti-radicalaire de la vitamine E ne protège pas uniquement l'huile de moringa. Elle permet aussi de préserver les cellules de la peau du stress oxydatif, premier facteur du photovieillissement. La vitamine E est également utile dans le domaine capillaire car les radicaux libres affaiblissent les fibres capillaires, précipitant leur chute et l'apparition de cheveux blancs.

L'huile de moringa renferme des caroténoïdes.

L'huile de moringa contient aussi des caroténoïdes, et plus précisément du β-carotène, un pigment végétal. Intéressant pour prolonger son bronzage, le β-carotène est également reconnu pour ses propriétés antioxydantes, lui venant de sa structure chimique riche en doubles liaisons. De façon similaire à la vitamine E, ce pigment piège les radicaux libres avant qu'ils n'attaquent les constituants de la peau. On prête aussi au β-carotène des propriétés photoprotectrices. Il est vrai que celles-ci ont été démontré dans plusieurs études in vitro, néanmoins, en application topique, la concentration nécessaire pour obtenir ces bienfaits est bien supérieure à celle retrouvée dans l'huile de moringa.

L'huile de moringa contient de nombreux phytostérols.

En plus de la vitamine E, la partie insaponifiable de l'huile de moringa contient des phytostérols. Parmi eux, on retrouve notamment du β-sitostérol, du campestérol, du stigmastérol ou encore de l'avénastérol. Ces différents stérols végétaux sont surtout réputés pour leurs propriétés hygroscopiques, c'est-à-dire leur capacité à capter et à retenir l'eau dans les cellules de la peau. Leurs bienfaits cosmétiques ne s'arrêtent toutefois pas là. La structure aromatique des phytostérols leur donne aussi un pouvoir antioxydant, utile pour prévenir les dommages causés par le stress oxydatif aux membranes cellulaires et pour préserver l'intégrité des tissus de la peau. De plus, différentes études ont mis en évidence que les phytostérols pouvaient agir sur le facteur de croissance des fibroblastes, préposé à la sécrétion de collagène et d'élastine, des protéines essentielles à la constitution du tissu cicatriciel.

Les phytostérols de l'huile de moringa possèdent également des propriétés anti-inflammatoires, se traduisant par leur capacité à inhiber l'activation de NF-κB et de la protéine 1 activatrice (AP-1), des facteurs de transcription pro-inflammatoires. Ils diminuent aussi l'activité de la collagénase, l'enzyme responsable de la rupture des liaisons peptidiques du collagène et de sa dégradation, et ont une activité bactéricide et bactériostatique contre certains micro-organismes tels que Enterobacter cloacae et Escherichia coli.

Sources

  • UL HAQ I. & al. Moringa oleifera: a natural gift - A review. Journal of Pharmaceutical Sciences and Research (2010).

  • BECKER L. Safety Assessment of Phytosterols as Used in Cosmetics. Cosmetic ingredient review (2013).

  • MOWA C. & al. Moringa oleifera and inflammation: a mini-review of its effects and mechanisms. Acta Horticulturae (2017).

  • JUNIOR D. & al. Moringa oleifera seed oil: A review. Journal of Research in Agriculture and Animal Science (2021).

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