Quels sont les bienfaits de l'extrait d'ortie sur les cheveux ?

On trouve au sein de l'ortie des polyphénols, des composés ayant des propriétés antioxydantes. Ces molécules peuvent neutraliser les radicaux libres par un don d'électron avant qu'ils ne fragilisent le bulbe pileux et les fibres capillaires, favorisant ainsi l'apparition de pointes fourchues. L'application capillaire d'ortie a donc un effet protecteur sur les cheveux et limite les effets de l'exposition aux rayonnements UV et à la pollution, éléments générateurs de stress oxydatif.

De plus, on peut supposer que les vertus antioxydantes de l'ortie lui permettent de ralentir la canitie, soit le blanchiment des cheveux, dont une étude a montré qu'elle était corrélée à la présence de radicaux libres. En effet, bien que le mécanisme par lequel ces derniers opèrent au niveau des fibres capillaires demeure mal connu, il semblerait que les radicaux libres puissent enclencher une chaîne de réaction menant à la dégradation de la mélanine, le pigment donnant au cheveu sa couleur.

À noter : il s'agit là de preuves indirectes, aucune étude n'ayant démontré que l'ortie elle-même prévenait l'apparition des fourches et des cheveux blancs.

L'extrait d'ortie agit sur les inflammations du cuir chevelu en apaisant les irritations et en diminuant les sensations de démangeaisons. Ses propriétés anti-inflammatoires s'exercent à différents niveaux dans les cellules. L'ortie est notamment capable d'inhiber la 5-lipoxygénase, une enzyme jouant un rôle-clé dans le métabolisme de l'acide arachidonique. Or, ce dernier stimule l'activité des cyclooxygénases COX-1 et COX-2, des molécules catalysant la formation de prostaglandines, des médiateurs inflammatoires.

Il a également été montré que l'ortie inhibait la voie NF-κB, impliquée dans les réponses immunitaires et inflammatoires. Des études in vitro ont aussi prouvé que cet ingrédient régulait à la baisse la libération des interleukines IL-2 et IL-1β et du facteur de nécrose tumorale TNF-α. Il s'agit de cytokines pro-inflammatoires, elles aussi impliquées dans les irritations et les démangeaisons.

Touchant une personne sur deux, les pellicules constituent un trouble capillaire fréquent. Plusieurs facteurs ont été identifiés comme pouvant contribuer à l'apparition de pellicules, parmi lesquels une prolifération des champignons de type Malassezia. En hydrolysant les triglycérides présents dans le sébum, ces pathogènes sont à l'origine d'une production de médiateurs pro-inflammatoires. En plus d'aider à combattre l'inflammation, l'extrait d'ortie a une activité antifongique contre ces champignons, lui venant des polyphénols qu'il contient.

Une étude s'est notamment intéressée aux effets anti-pelliculaires de l'ortie. Pendant cinq semaines, à raison de trois fois par semaine, 60 personnes présentant des pellicules ont appliqué un shampoing à base de pirocone, de climbazone et d'extraits d'ortie, de camomille, de romarin, de sauge, de menthe poivrée et de germes de blé. À l'issue des cinq semaines, les chercheurs ont observé que 80% des participants n'avaient plus de pellicules et que 20% en avaient beaucoup moins. Bien que le shampoing contienne plusieurs actifs, les scientifiques attribuent une grande partie de son efficacité à l'extrait d'ortie.

Des études ont également mis en évidence que l'ortie permettait de réduire les chutes de cheveux. Lors de l'une d'elles, 120 personnes souffrant d'alopécie androgénétique et d'effluvium télogène ont appliqué pendant six mois un shampoing et un sérum à base d'extrait d'ortie. À l'issue des six mois, les chercheurs ont noté une diminution de 90% de leur perte de cheveux, contre une baisse de 40% chez les participants ayant reçu des soins placebo.

Cette propriété de l'ortie s'explique une fois encore par son action inhibitrice sur la 5-α-réductase, l'enzyme à l'origine de la transformation de la testostérone en dihydroxytestostérone (DHT). En effet, la DHT intensifie l'activité des interleukines-6 (IL-6), des cytokines accélérant la transition entre les phases de pousse et de repos des cheveux. La DHT fait ainsi entrer plus rapidement les follicules pileux en phase télogène, ou phase de chute des cheveux. En inhibant la 5-α-réductase, l'ortie protège ainsi les cheveux des variations hormonales ou des prédispositions génétiques conduisant à une production accrue de DHT et par conséquent à une chute de cheveux.