Informations pré-ménopause

Tout savoir sur la pré-ménopause.

Période charnière, la pré-ménopause correspond aux premiers changements corporels et hormonaux observés par les femmes un peu avant la ménopause. Comment se traduit concrètement la pré-ménopause ? Combien de temps dure-t-elle ? Apprenez-en plus en poursuivant votre lecture et découvrez quelques conseils pour mieux vivre la pré-ménopause.

Sommaire
Publié le 12 mars 2024, mis à jour le 12 mars 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 14 min de lecture

Qu'est-ce que la pré-ménopause ?

La pré-ménopause correspond à la période de transition avant la ménopause. Elle indique les premiers changements corporels qui accompagnent les changements hormonaux, principalement la baisse des taux d'œstrogène et de progestérone dans le corps. La diminution de la quantité de ces hormones dans le corps débute dans la vingtaine et se poursuit jusqu'à atteindre un seuil minimal à la ménopause. Cette baisse s'explique par le nombre défini de follicules dans les ovaires. Ces derniers produisent les hormones sexuelles tout au long de la vie jusqu'à l'épuisement du stock, c'est-à-dire la ménopause.

Lors de la première moitié du cycle menstruel, les follicules produisent majoritairement des œstrogènes tandis que le corps jaune, en seconde moitié de cycle, produit de la progestérone. Toutefois, la baisse de la quantité de progestérone se fait plus rapidement que celle d'œstrogène, ce qui conduit à une période d'hyperœstrogénie : la pré-ménopause. La pré-ménopause dure en moyenne entre 2 et 5 ans, mais peut également s'étendre sur 8 ans. L'âge de la ménopause, et donc de la pré-ménopause, varie selon les femmes, néanmoins, on observe que la pré-ménopause survient le plus souvent entre 45 et 50 ans. On parle de "ménopause précoce" avant 45 ans et de "ménopause prématurée" avant 40 ans.

Quels sont les signes de la pré-ménopause ?

L'hyperœstrogénie que connaissent les femmes à la pré-ménopause est responsable de plusieurs symptômes. La pré-ménopause se manifeste différemment chez chaque femme et toutes ne connaissent pas les mêmes désagréments. Néanmoins, il est estimé qu'au moins 80% des femmes expérimentent un ou plusieurs des symptômes listés ci-dessous.

Des cycles menstruels irréguliers.

L'un des premiers signes de la pré-ménopause est le changement du cycle menstruel. Le cycle devient irrégulier et les règles sont souvent moins longues. Selon les femmes, une augmentation ou une diminution du flux sanguin peuvent également être observées. Ces changements sont la conséquence de la baisse des taux d'hormones qui perturbe l'équilibre du cycle.

Par ailleurs, une intensification du syndrome prémenstruel peut survenir, ou son apparition chez les femmes qui n'en souffraient pas. Le syndrome pré-menstruel associe des maux de tête, un gonflement et un endolorissement des seins, des ballonnements et de l'anxiété. Les mécanismes biologiques exacts à l'origine de ces désagréments sont encore mal connus, néanmoins, les scientifiques envisagent que la chute du taux de progestérone puisse occasionner des changements chez certains neurotransmetteurs du système nerveux central tels que l'acide γ-aminobutyrique (GABA).

Des bouffées de chaleur.

Autre signe caractéristique de la pré-ménopause, les bouffées de chaleur concernent environ 85% des femmes pré-ménopausées. La cause exacte n'a pas encore été déterminée. On suppose que la diminution des niveaux d'œstrogène a un impact sur le récepteur de la sérotonine dans l'hypothalamus. Une quantité supplémentaire de sérotonine serait alors libérée, ce qui entraînerait l'activation du récepteur sérotoninergique 5-HT2A, modulant la dilatation des vaisseaux sanguins. Cette activation accentuerait alors l'afflux sanguin et provoquerait des bouffées de chaleur.

Des troubles de l'humeur et une baisse de la libido.

Perturbations émotionnelles et hormonales vont souvent de pair et la pré-ménopause ne fait pas exception. Plusieurs études suggèrent que les œstrogènes affectent les systèmes sérotoninergiques et noadrénergiques du cerveau. Dans les modèles animaux, l'administration d'œstrogènes peut induire des changements dans la neurotransmission de la sérotonine dans l'amygdale, l'hippocampe et l'hypothalamus, des régions du cerveau qui sont impliquées dans la régulation de l'affect. L'anxiété générée a également des conséquences sur la vie sexuelle des femmes pré-ménopausées et peut affecter leur libido.

Outre ces composantes biologiques, la pré-ménopause est aussi une période stressante car potentiellement source de grands changements dans la vie des femmes, notamment dans la structure de leur famille (divorce, remariage, enfants qui quittent la maison, nouvelles responsabilités pour aider les parents et les beaux-parents...). Si ces facteurs environnementaux ne sont pas seuls responsables des troubles de l'humeur observés à la pré-ménopause, ils peuvent certainement y contribuer.

Des insomnies.

À mesure qu'elles entrent en transition ménopausique, les femmes pré-ménopausées peuvent connaître de plus en plus de difficulté à trouver le sommeil. Ces insomnies s'expliquent elles aussi par les variations hormonales qu'elles subissent, des études ayant d'ailleurs montré un lien entre hormones et qualité de sommeil. Ce dernier est généralement plus agité pendant les menstruations, période du cycle menstruel où les taux d'hormones sont au plus bas. Les femmes pré-ménopausées sont aussi davantage sujettes aux sueurs nocturnes, phénomène corrélé aux bouffées de chaleur qu'elles ressentent.

Une sécheresse cutanée et une perte d'élasticité de la peau.

La chute des taux d'œstrogènes et de progestérone dans le corps des femmes n'est pas sans conséquences sur leur peau. En effet, les œstrogènes agissent normalement en stimulant les fibroblastes, des cellules du derme qui participent à la synthèse d’acide hyaluronique, de collagène et d’élastine. Retrouvées dans la matrice extracellulaire, elles participent toutes trois au bien-être de la peau. L’acide hyaluronique est une macromolécule qui agit en retenant l’eau dans la peau, tandis que le collagène et l’élastine apportent tonicité et souplesse à la peau.

Les effets de la progestérone sur la peau sont quant à eux moins bien compris mais il est suggéré que cette hormone stéroïdienne régule à la hausse la synthèse de sébum par les glandes sébacées. Or, le sébum est un constituant essentiel du film hydrolipidique retrouvé à la surface de l'épiderme. Ce film agit comme un bouclier protecteur pour la peau en limitant les pertes en eau et la pénétration des agents extérieurs agressifs (pollution, rayons UV, allergènes...).

Une sécheresse vaginale.

Les tissus urogénitaux sont extrêmement sensibles aux œstrogènes et à leurs fluctuations et peuvent se fragiliser pendant la période pré-ménopausique. De nombreuses études confirment que 30 à 60% des femmes signalent des symptômes modérés à graves de sécheresse vaginale ou de dyspareunie, c'est-à-dire de douleurs pendant les rapports sexuels, en association avec la ménopause. Une atrophie vaginale, accompagnée d'un raccourcissement du vagin est souvent observée, ce qui peut être à l'origine d'irritations pendant les rapports sexuels.

Une faiblesse urinaire.

Les symptômes précédemment évoqués peuvent s'accompagner d'une incontinence à l'effort et d'une perte de tonus dans les muscles pelviens. Comme précisé plus haut, les variations des taux d'œstrogènes peuvent entraîner des changements dans l'élasticité des tissus urinaires, se traduisant par des difficultés à uriner.

Une prise de poids.

Il n'est pas rare que les femmes connaissent une prise de poids plus ou moins importante durant la pré-ménopause. Les raisons en sont multiples : l’aggravation du syndrome pré-menstruel, une diminution des dépenses énergétiques, une augmentation des apports caloriques, l’augmentation de la masse grasse due à l’âge. Il est également probable que les hormones jouent un rôle dans le stockage et l'élimination de l'eau et des graisses.

Par ailleurs, l'œstrogène impacte les taux de LDL-cholestérol et de HDL-cholestérol. En effet, il a été montré que cette hormone a un rôle cardioprotecteur et qu'elle aide à maintenir un profil lipoprotéique sain. À partir de la pré-ménopause, le HDL-cholestérol, aussi appelé "bon cholestérol", diminue, tandis que le LDL-cholestérol, qualifié de "mauvais cholestérol", augmente, ce qui accroît les risques de prise de poids et de maladie cardiovasculaire.

Mieux vivre la pré-ménopause.

La pré-ménopause concerne environ 1,5 millions de femmes chaque année. Bien que ce phénomène soit naturel dans la vie d'une femme, il s'accompagne de plusieurs symptômes, parfois désagréables. Une évaluation basée sur 386 femmes ménopausées australiennes a d'ailleurs montré que 86% d'entre elles avaient consulté un médecin pour discuter des symptômes de la ménopause et de la pré-ménopause. S'il n'existe pas de traitement à proprement parler de la pré-ménopause, certains gestes du quotidien aident à mieux vivre cette période de transition.

Se préparer aux bouffées de chaleur.

Les bouffées de chaleur sont difficiles à anticiper mais il est possible de s'y préparer. L'un des meilleurs moyens d'être prête à affronter une bouffée de chaleur est d'avoir constamment une bouteille d'eau avec soi. Boire aide en effet à réguler la température corporelle et permet de rafraîchir le corps. Vous pouvez également privilégier le port de plusieurs vêtements fins en hiver à la place d'une seule couche épaisse. Ainsi, si vous ressentez une bouffée de chaleur, vous pourrez facilement retirer une épaisseur.

Avoir une alimentation équilibrée.

L'alimentation joue un rôle essentiel dans la gestion des symptômes de la pré-ménopause et le maintien d'une bonne santé globale. Adopter une alimentation riche en fruits, légumes, grains entiers, protéines maigres et acides gras insaturés permet d'aider à atténuer certains désagréments de la pré-ménopause tels que les bouffées de chaleur, les fluctuations de poids et les problèmes de sommeil. Par ailleurs, les aliments riches en calcium et en vitamine D comme le fromage, les fruits de mer et certains poissons (hareng, truite, sardine...) sont importants pour renforcer la santé osseuse, plus fragile après la ménopause.

Pratiquer une activité physique régulière.

Tout au long de la vie, il est conseillé de faire du sport. Cette recommandation résonne particulièrement pendant la pré-ménopause. La pratique d'une activité physique a de nombreux bienfaits et permet d'améliorer la santé cardiovasculaire, de réduire le stress, de renforcer la confiance en soi, d'améliorer la qualité du sommeil, de réduire les bouffées de chaleur et de lutter contre la prise de poids. De plus, il existe tellement de sports différents qu'il est difficile de ne pas en apprécier au moins un : la marche, le vélo, le yoga, la natation, le badminton... L'activité physique permet non seulement aux femmes de mieux gérer les symptômes de la pré-ménopause mais aussi d'améliorer leur bien-être physique et mental.

Hydrater quotidiennement sa peau.

Une hydratation quotidienne de la peau est clé pour contrer les effets asséchants de la diminution des taux d'hormones dans le corps. Pour restaurer le film hydrolipidique de la peau et la barrière cutanée, nous vous recommandons de miser sur des produits riches en actifs hydratants comme la glycérine ou l'acide hyaluronique et en ingrédients nourrissants tels que le beurre de karité, l'huile d'amande douce ou encore les céramides. Chez Typology, nous vous proposons une large gamme de crèmes hydratantes afin de s'adapter à toutes les typologies de peau.

Utiliser un lubrifiant et une crème hydratante vaginale.

Pour atténuer la sécheresse et l'irritation vaginales, il peut être intéressant d'utiliser une crème hydratante formulée spécifiquement pour cette zone sensible. En plus, d'aider à restaurer l'hydratation naturelle de la muqueuse vaginale sur le long terme, l'application régulière d'une crème hydratante apporte du confort et réduit les irritations et les éventuelles démangeaisons. Il est également bénéfique d'utiliser un lubrifiant pour réduire les frottements et améliorer le confort pendant les rapports sexuels. Si vous ressentez toujours des sensations d'inconfort une semaine après avoir incorporé ces nouveaux produits dans votre routine, n'hésitez pas à demander conseil à votre gynécologue.

Sources

  • PIERARD G. & al. La peau et le temps de la ménopause. La Revue Médicale de Liège (2006).

  • PUIZINA-IVIC N. Skin aging. Acta Dermatovenerologica Alpina Pannonica et Adriatica (2008).

  • ERIKSSON E. & al. Premenstrual syndrome. Seminar (2008).

  • KILIM S. R. & CHANDALA S. R. A Comparative Study of Lipid Profile and Oestradiol in Pre- and Post-Menopausal Women. Journal of Clinical and Diagnostic Research (2013).

  • MATHEWS S. B. & al. Menopausal Symptoms and Their Management. Clinics of North America (2015).

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