Tout savoir sur les nodules inflammatoires.

La formation d'un nodule fait intervenir plusieurs événements biologiques et commence par l'infiltration de cellules inflammatoires dans le derme, généralement déclenchée par des agents pathogènes tels que des bactéries. Le système immunitaire est alors activé, entraînant la migration des macrophages vers la zone affectée. Grâce à leurs récepteurs Toll-like, ces cellules identifient et phagocytent les pathogènes. Toutefois, en parallèle, les macrophages libèrent des cytokines pro-inflammatoires qui attirent d'autres cellules immunitaires, comme les neutrophiles. Ce recrutement cellulaire provoque un gonflement local sous la peau, formant une masse précurseur du nodule.

Au fur et à mesure que les cellules se rassemblent, la réponse inflammatoire est amplifiée par la libération de médiateurs qui augmentent la perméabilité vasculaire. Cela entraîne un afflux de plasma et de protéines dans les tissus qui accentue le gonflement. Par ailleurs, l'inflammation persistante stimule la production du facteur de croissance TGF-β, favorisant la prolifération des fibroblastes. Cette dernière se traduit par une production accrue de fibres de collagène et d'autres composants de la matrice extracellulaire, donnant au nodule sa texture dure et ferme.

Il est important de traiter rapidement les nodules inflammatoires en raison du préjudice esthétique qu'ils entraînent et de l'impact qu'ils peuvent avoir sur la qualité de vie du patient. C'est particulièrement vrai en cas d'acné nodulaire, où de nombreux nodules peuvent être présents, notamment sur le visage. Par ailleurs, les nodules représentent un risque cicatriciel fort. Les prendre en charge le plus tôt possible permet de minimiser les risques de marques permanentes. Les traitements des nodules inflammatoires varient, notamment selon leur cause, leur localisation et la gravité des symptômes :

• Des traitements topiques peuvent être prescrits en cas de nodules inflammatoires.

  Les nodules inflammatoires peuvent d’abord être traités avec des crèmes ou gels topiques. Les corticoïdes, par exemple, sont des anti-inflammatoires qui réduisent la production de cytokines pro-inflammatoires et freinent la migration des cellules immunitaires. Ils stabilisent également les membranes des lysosomes, limitant la libération d'enzymes qui dégradent les tissus, ce qui diminue l'inflammation et le gonflement du nodule.

  Des antibiotiques topiques, comme la clindamycine ou l'érythromycine, souvent utilisés pour l'acné, ciblent également les nodules. En inhibant la synthèse des protéines bactériennes, ils bloquent la multiplication des bactéries, réduisant ainsi la charge bactérienne et les médiateurs pro-inflammatoires. Enfin, les rétinoïdes topiques, tels que la trétinoïne ou l'adapalène, agissent sur la différenciation des cellules épidermiques et modulent l'expression des gènes liés à la croissance cellulaire. Ils diminuent également la production de sébum, créant un environnement moins favorable à la prolifération bactérienne.

• Il est possible d'utiliser des médicaments oraux pour éliminer les nodules.

  Les nodules inflammatoires peuvent aussi être traités par des antibiotiques oraux, comme la doxycycline et la minocycline, qui inhibent la synthèse des protéines bactériennes et modulent la réponse immunitaire. Ces médicaments ciblent également les métalloprotéinases matricielles, réduisant ainsi la dégradation de la matrice extracellulaire et l'infiltration de cellules inflammatoires. On peut également citer l'isotrétinoïne, un traitement de choix pour les cas d'acné sévère, comme l'acné nodulo-kystique. Ce dérivé de la vitamine A diminue la taille et l'activité des glandes sébacées, limitant la production de sébum tout en prévenant l'obstruction des follicules pileux et en contrôlant les lésions inflammatoires.

• Certaines techniques localisées peuvent être utilisées en cas de nodules inflammatoires.

  Particulièrement efficace pour les nodules d'origine virale, la cryothérapie repose sur la congélation rapide des tissus du nodule. Cette méthode utilise généralement de l'azote liquide pour cristalliser les fluides intracellulaires, ce qui entraîne l'apoptose des cellules du nodule. En parallèle, un processus de réparation tissulaire se met en place afin de restaurer les tissus endommagés. Lorsque les nodules sont purulents ou présentent un risque de malignité, une excision chirurgicale peut être pratiquée. Cette technique permet de retirer l'entièreté du nodule et de l'analyser afin de déterminer sa nature.

• Les nodules peuvent être retirés avec un laser CO2.

  Enfin, il est possible d'éliminer un nodule inflammatoire grâce à un laser CO2. Celui-ci émet à une longueur d'onde de 10,6 µm, lui permettant de cibler l'eau des tissus et de la vaporiser, ce qui provoque la destruction des tissus endommagés. Généralement bien toléré, le laser CO2 est particulièrement indiqué pour les nodules présentant une composante fibrotique ou ne répondant pas aux traitements traditionnels.

La plupart des nodules inflammatoires sont bénins. Toutefois, il peut arriver qu'ils cachent des tumeurs malignes, telles que des carcinomes basocellulaires ou des carcinomes épidermoïdes. Au moindre doute concernant un nodule ou une bosse sous-cutanée, il est important de consulter sans tarder un dermatologue. Dans ce cas de figure, il est préférable d'établir un diagnostic précis. Si le nodule est effectivement cancéreux, une radiothérapie ou une chimiothérapie seront envisagées. Même s'il ne remplace pas un diagnostic médical, le tableau ci-dessous offre quelques clés de compréhension pour déterminer si un nodule pourrait être dangereux.