Carence en vitamine C, en zinc ou en fer : responsable de l’apparition de cernes sur le contour des yeux ?

L'alimentation joue un rôle important dans la santé de la peau. En effet, la survenue de certaines maladies cutanées, telles que l'eczéma ou le psoriasis, est parfois corrélée à des carences nutritionnelles et il n'est pas rare qu'un rééquilibrage alimentaire s'accompagne d'une amélioration de l'aspect de la peau. En ce qui concerne les cernes, on entend parfois dire qu'une carence en vitamine C, en zinc ou en fer, trois nutriments dont l'organisme a besoin pour fonctionner, pourrait favoriser leur apparition. Il est vrai que la vitamine C, le zinc et le fer sont impliqués dans plusieurs mécanismes cutanés, dont la perturbation pourrait favoriser les cernes.

S'il est possible qu'une carence en vitamine C, en zinc ou en fer puisse contribuer à l'apparition de cernes, il n'existe à l'heure actuelle pas de recherche établissant un lien solide.

Carence en vitamine C et cernes : pourrait-il y avoir un lien ?

La vitamine C est un antioxydant puissant qui aide à combattre les radicaux libres, des composés endommageant les protéines, les lipides et l'ADN des cellules cutanées. En neutralisant les radicaux libres, cette vitamine contribue à protéger le collagène des dommages oxydatifs et de la dégradation. Or, dans la zone périorbitaire, un manque de collagène se traduit par une peau affaiblie et amincie, laissant plus facilement transparaître les petits vaisseaux sanguins sous-cutanés et exacerbant ainsi les cernes. Par ailleurs, la vitamine C est un cofacteur clé dans la synthèse du collagène. Elle permet en effet l'hydroxylation du pro-collagène, un précurseur du collagène. Notons enfin que la vitamine C peut freiner la production de mélanine en inhibant l'enzyme tyrosinase, responsable de la conversion de la tyrosine en mélanine, ce qui pourrait avoir un effet éclaircissant au niveau des cernes bruns.

En considérant ces différents mécanismes, il est possible d'émettre l'hypothèse qu'une carence en vitamine C pourrait mener au développement de cernes vasculaires, pigmentaires et structurels. Toutefois, cela n'a pour le moment pas fait l'objet d'études.

Une carence en zinc peut-elle provoquer des cernes ?

Intégrant le groupe des oligo-éléments, le zinc joue un rôle important dans de nombreuses réactions chimiques de l’organisme. Il intervient à titre d’exemple dans la synthèse des protéines, dont l’élastine et le collagène, qui, comme expliqué précédemment, peuvent aider à camoufler les cernes. Le zinc endosse également un rôle anti-inflammatoire important pour le corps et la peau. Il est notamment impliqué dans la modulation de l'expression de cytokines anti-inflammatoires, telles que le TNF-α et l'interleukine-6, et favorise l'activité des lymphocytes T régulateurs. On peut supposer qu'une carence en zinc pourrait provoquer une inflammation chronique de la zone périorbitaire, susceptible de perturber les circulations sanguine et lymphatique et de provoquer des cernes et des poches.

Il semble plausible qu'une carence en zinc perturbe ces processus biologiques et favorise l'apparition de cernes. Néanmoins, il est encore une fois impossible de l'affirmer sans travaux scientifiques.

Cernes et carence en fer : une autre piste à explorer ?

Une carence en fer pourrait aussi être liée à la survenue de cernes en raison du rôle majeur que le fer joue dans la circulation sanguine. Le fer est en effet un composant clé de l'hémoglobine, une protéine présente dans les globules rouges qui assure le transport de l'oxygène dans le corps et l'extraction du dioxyde de carbone. Lorsque le niveau de fer est insuffisant, l'hémoglobine ne peut plus fonctionner correctement, ce qui entraîne une diminution de la quantité d'oxygène délivrée aux tissus, y compris ceux de la zone périorbitaire. Cette hypoxie tissulaire peut provoquer une dilatation des petits vaisseaux sanguins sous la peau fine du contour des yeux, rendant les vaisseaux plus visibles et accentuant ainsi la coloration foncée des cernes colorés.

L'existence d'un lien potentiel entre les cernes et une carence en fer a été évoquée au cours d'une étude clinique récente. Celle-ci a fait intervenir 130 adultes présentant des cernes marqués. Plusieurs analyses biologiques ont été effectuées et les chercheurs ont noté une carence en fer chez 61 personnes, soit chez 46,9% des volontaires. Bien qu'il soit impossible d'attribuer complètement les cernes de ces individus à leur carence en fer, il est possible que celle-ci contribue à accentuer leur aspect. Il serait intéressant que davantage d'études à ce sujet soient faites, afin de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse.

L'apparition de cernes sous les yeux est un phénomène multifactoriel. Bien que les preuves scientifiques reliant leur formation à des carences nutritionnelles soient pour le moment manquantes, cette piste reste prometteuse et pourrait faire l'objet de recherches approfondies dans les années à venir.