Autre pratique pointée du doigt et considérée comme un facteur potentiellement déclencheur du vitiligo : l'épilation au laser. Pour rappel, cette technique d'épilation, considérée comme définitive, repose sur l'émission d'un faisceau lumineux qui est capté par la mélanine présente dans les poils. Cette énergie est ensuite transférée le long des poils jusqu'au bulbe pileux, provoquant leur apoptose, c'est-à-dire leur mort cellulaire. Si les personnes atteintes de vitiligo peuvent théoriquement recourir à une épilation au laser, la plupart des praticiens les mettent en garde sur le risque de développer un phénomène de Koebner, qui, comme expliqué précédemment, se caractérise par l'apparition de nouvelles macules blanches suite à l'agression de la peau.
En ce qui concerne les personnes ne présentant initialement pas de vitiligo, un risque d'hypopigmentation existe. Toutefois, il s'agit le plus souvent d'un blanchiment temporaire de la peau, et non d'un réel vitiligo. Si, comme pour le tatouage, les preuves scientifiques établissant un lien direct entre l'épilation au laser et la survenue d'un vitiligo sont rares, un cas de vitiligo suite à une épilation avec un laser Alexandrite (755 nm) a été rapporté. Il s'agissait d'une femme de 28 ans qui, suite à sa séance de laser, présentait des taches blanches persistantes sur les jambes. Après trois mois de traitement au tacrolimus, un immunosuppresseur, et des séances de laser UVB (308 nm) régulières, les macules étaient toujours présentes.
La persistance des lésions trois mois après le traitement laisse penser qu'il ne s'agit pas d'une simple hypopigmentation passagère mais d'un réel cas de vitiligo. Bien que la patiente n'ait jamais été diagnostiquée avec le vitiligo auparavant, on peut supposer qu'elle avait une prédisposition génétique à cette maladie, et que la séance de laser a déclenché l'apparition de la dermatose. Ce n'est toutefois pas certain et on peut de nouveau se demander pourquoi si peu de cas ont été rapportés dans la littérature scientifique.
À nouveau, davantage de preuves scientifiques seraient nécessaires pour attester avec certitude que l'épilation au laser est susceptible d'entraîner un vitiligo chez les personnes ne présentant initialement aucun signe de la maladie.