La vitamine E possède de nombreuses vertus, aussi bien pour la peau que pour l'organisme dans sa globalité. Actif courant dans la formulation de soins cosmétiques ou de compléments alimentaires, on lui prête parfois des propriétés anti-inflammatoires. La vitamine E peut-elle lutter contre l'inflammation ? Découvrez ici la réponse à cette question.
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La vitamine E, un anti-inflammatoire ?
La vitamine E pour prévenir l'inflammation ?
La vitamine E est l'une des molécules antioxydantes les plus reconnues. Son mécanisme d'action a été très étudié et on sait aujourd'hui que l'alpha-tocophérol, la forme de vitamine E couramment utilisée en cosmétique et retrouvée dans l'alimentation, interrompt la peroxydation lipidique par un don d'électron. Cette action permet de neutraliser les radicaux libres avant qu'ils endommagent l'ADN, les protéines et les lipides et provoquent des micro-inflammations dans le corps. En effet, l'oxydation en chaîne des molécules du corps est source de dommages pour les constituants cellulaires. Conséquences moins connues du stress oxydatif, les micro-inflammations peuvent être sources de troubles digestifs, de problèmes de peau ou d'une fatigue chronique.
Plus précisément, les radicaux libres peuvent activer certains facteurs nucléaires comme le facteur de transcription AP-1, impliqué dans la libération de cytokines, intervenant à différents niveaux de l'inflammation. Elles favorisent notamment la synthèse de molécules d'adhésion, des immunoglobulines jouant un rôle important dans le contrôle de la circulation des leucocytes. Des études ont montré que leur inhibition permet de contenir la réponse immunitaire et l'inflammation. En neutralisant les radicaux libres, la vitamine E aide à prévenir l'inflammation.
Vitamine E : peut-elle agir sur l'inflammation ?
En plus de ses propriétés antioxydantes, des travaux scientifique ont montré que la vitamine E avait une réelle efficacité anti-inflammatoire. Son champ d'action est relativement étendu. Des études mécanistiques ont notamment mis en évidence que les tocophérols pouvaient inhiber la libération de certains eicosanoïdes comme la prostaglandine E2 (PGE2) et les leucotriènes. Cette libération est médiée par la cyclooxygénase-2 (COX-2) et la lipoxygénase-5 (LOX-5). La COX-2 est une enzyme catalysant la conversion de l'acide arachidonique en PGE2, médiateur inflammatoire à l'origine de la fièvre et des douleurs. La LOX-5 catalyse quant à elle la synthèse de certains leucotriènes dans les mastocytes, jouant un rôle clé dans les maladies inflammatoires allergiques et l'asthme. Ces composés sur lesquels la vitamine E peut agir sont reconnus comme des cibles clés en pharmacothérapie.
Par ailleurs, la vitamine E supprime les voies de signalisation NF-κB et JAK-STAT6. Il s'agit de facteurs transcriptionnels centraux dans la médiation de la réponse et de l'expression des cytokines et des chimiokines. Activés par certains récepteurs dans les cellules immunitaires, NF-κB et JAK-STAT6 se lient à des séquences cibles consensus dans divers promoteurs et induisent l'expression d'un grand nombre de gènes, y compris ceux codant pour des cytokines pro-inflammatoires. Pour rappel, ces dernières jouent un rôle essentiel dans la régulation de l'inflammation et l'apparition de rougeurs, démangeaisons ou gonflements au niveau de la peau.
Associée à d'autres actifs, la vitamine E a également fait ses preuves pour atténuer les symptômes de certaines maladies inflammatoires cutanées telles que l'acné et le psoriasis. Les résultats de ces études sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Étude | Combinaison d'actifs | Nombre de patients | Durée de l'étude | Résultats |
---|---|---|---|---|
MICHAËLSSON & EDQVIST (1984) | Vitamine E, sélénium | 89 | 3 mois | Réduction significative du nombre de comédons et de lésions inflammatoires acnéiques |
KORKINA & al. (2009) | Vitamine E, coenzyme Q10, sélénium | 30 | 35 jours | Réduction significative du nombre de lésions inflammatoires psoriasiques |
KIMBERLY CO & al. (2017) | Vitamine E, lactoferrine, zinc | 168 | 3 mois | Réduction significative du nombre de comédons, de lésions inflammatoires acnéiques |
POTENZA & al. (2018) | Vitamine E, biotine, probiotique, zinc, nicotinamide | Non-communiqué | 3 mois | Réduction significative du nombre de comédons et de lésions inflammatoires acnéiques |
Sources
MICHAËLSSON G. & EDQVIST L. Erythrocyte glutathione peroxidase activity in acne vulgaris and the effect of selenium and vitamin E treatment. Acta Dermato-venereologica (1984).
NACHBAR F. & KORTING H. C. The role of vitamin E in normal and damaged skin. Journal of molecular medicine (1995).
JIALAL I. & al. Vitamin E, oxydative stress and inflammation. Annual review of nutrition (2005).
KORKINA L. & al. Clinical and biochemical effects of coenzyme Q10, vitamin E, and selenium supplementation to psoriasis patients. Nutrition (2009).
JIANG Q. Natural forms of vitamin E: metabolism, antioxidant, and anti-inflammatory activities and their role in disease prevention and therapy. Free Radical Biology and Medicine (2014).
KIMBERLY CO J. & al. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial to determine the efficacy and safety of lactoferrin with vitamin E and zinc as an oral therapy for mild to moderate acne vulgaris. International Journal of Dermatology (2017).
POTENZA T. & al. Novel combination for the treatment of acne differentiated based on gender: a new step towards personalized treatment. Giornale Italiano di Dermatologia e Venereologia (2018).
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