Les molécules actives présentes dans l’extrait d’Ashitaba

L’Ashitaba, de nom botanique Angelica keiskei, est une plante endémique du Japon appartenant à la famille des Apiacées, tout comme l’angélique. Les Japonais la surnomment "feuille du lendemain", car lorsqu’une feuille est coupée, elle repousse le lendemain.

Connue depuis près de 2 000 ans, elle est réputée dans la médecine traditionnelle asiatique pour favoriser la longévité. Elle entre dans la préparation de ragoûts ou encore de salades. Elle est également séchée et consommée sous forme de thé.

Depuis quelques années, l’Ashitaba entre dans la formulation de soins dans le domaine de la cosmétologie afin de lutter contre le vieillissement de la peau. En effet, les molécules actives qu'il contient lui confèrent des propriétés intéressantes lui permettant d'intégrer des soins cutanés.

Anti-bactérienne, anti-inflammatoire... l'Ashitaba est une plante qui doit ses vertus aux molécules actives qu'elle contient.

• Des chalcones.

  Les chalcones sont un des métabolites bioactifs de l'Ashitaba qui sont les plus abondants dans l'écorce de la racine de la plante. Il s'agit de pigment jaune dérivé des flavanones par ouverture de l'hétérocycle. Elles sont formées à partir de phénylpropanoïde et de trois molécules de malonyl-CoA. Le polykétide résultant est replié par l'enzyme chalcone synthase pour favoriser les condensations de Claisen et les énolisations ultérieures.

  La 4-hydroxyderricine et le xanthoangelol, sont les deux chalcones les plus abondantes dans cette plante. Elles possèdent des propriétés cytotoxiques et antidiabétiques en augmentant l'activité de l'AMPK, une enzyme qui joue un rôle dans l’équilibre et les réserves énergétiques. Elles ont également une activité anti-inflammatoire en inhibant une protéine intervenant lors d'un processus inflammatoire.

• Des flavones.

  Les flavones sont une sous-famille des flavonoïdes. Ces composés sont présents dans 42 familles de plantes et sont localisés dans les tissus aériens et souterrains. Il s'agit de chalcones avec un groupe phénol nucléophile positionné à proximité d'une cétone α,β insaturée. Suite à une réaction de Michael, une cyclisation se déroule à l'origine de la formation des flavones.

  Les flavones sont des composés intéressant pour combattre les radicaux libres en les stabilisant par un transfert d'un atome d'hydrogène. De plus, certaines chalcones comme la xanthoangelol ou la 4-hydroxyderricine sont capables d'inhiber l'activité de la protéine PTP1B intervenant dans le processus inflammatoire. Ces métabolites possèdent aussi des effets antioxydants et chimiopréventifs.

• Des coumarines.

  Les coumarines résultent de l'ajout d'un groupe hydroxy, ortho ou para à une chaîne latérale propanoïdes d'acides cinnamiques. Les coumarines issues d'Ashitaba ont des propriétés cytotoxiques, antidiabétiques, anti-obésité et antihypertenseurs.

  En effet, certaines chalcones sont capables d'augmenter l'activité de GLUT-4, une protéine essentielle dans le transport du glucose, dont l'activité est diminuée dans le cas d'un diabète. Elles possèdent également des activités anti-inflammatoires en inhibant l'activite de PTP1B.

• D'autres métabolites.

  La plante Ashitaba a également d'autres molécules actives, telles que des polyacétylènes actifs, des sesquiterpène, des triterpènes et des cyclohexénones. L'ashitabaol est un sesquiterpène particulier qu'on retrouve dans les graines d'Ashitaba et qui possèderait une activité de piégeage des radicaux libres.