Les peaux foncées et mates vieillissent moins vite que les peaux claires : info ou intox ?

Le vieillissement cutané est un phénomène naturel qui touche chaque personne et qui débute généralement vers 25 ans, un âge où la peau commence à présenter les premiers signes de relâchement et de perte de d'élasticité. Par la suite, ce sont des ridules, des rides et des taches pigmentaires qui s'installent progressivement sur la peau. De nombreux facteurs, intrinsèques et extrinsèques, influencent le vieillissement de la peau, dont certains sont directement liés au phototype.

• Les peaux foncées synthétisent davantage de mélanine que les peaux claires.

  Les rayons UV, générateurs de radicaux libres qui altèrent les structures cutanées, représentent la première cause de vieillissement de la peau. Pour s'en protéger, cette dernière produit de la mélanine, un pigment qui, en absorbant les rayons ultraviolets, agit comme un écran solaire naturel. La mélanine est aussi à l'origine de la couleur de la peau. Dans l'ensemble, les peaux foncées présentent de grands mélanosomes, les organites spécifiques des mélanocytes où la mélanine est produite, dispersés individuellement qui contiennent plus de mélanine que les mélanosomes plus petits, agrégés et renfermant moins de mélanine que l'on trouve chez les personnes plus claires. Cette teneur plus importante en mélanine des peaux foncées et leur modèle de dispersion des mélanosomes leur confèrent une meilleure protection contre le photovieillissement. Des études ont d'ailleurs montré que l'épiderme noir offrait, en moyenne, un FPS de 13,4.

Bien que les peaux foncées soient naturellement plus protégées du photovieillissement que les peaux claires, elles ont aussi besoin d'un écran solaire lorsqu'elles s'exposent.

• Le derme des peaux foncées est plus épais que celui des peaux claires.

  La souplesse et l'élasticité de la peau dépend principalement des caractéristiques du derme, la couche intermédiaire. Son atrophie progressive au fil du temps contribue au relâchement cutané et à l'apparition de rides. Or, des études ont montré que l'épaisseur du derme était proportionnelle au degré de pigmentation, c'est-à-dire que les personnes ayant la peau foncée ont un derme plus épais que celles dont la peau est claire. Il a également été suggéré que l'épiderme des peaux mates était constitué de davantage de couches cellulaires et que leur couche cornée présentait une plus grande teneur en lipides que celle des peaux blanches. Les peaux foncées ont ainsi de meilleures résistance et extensibilité cutanées.

• Le collagène et l'élastine des peaux foncées sont davantage protégés que ceux des peaux claires.

  Le collagène et l'élastine sont des protéines essentielles au maintien de la fermeté et de l'élasticité de la peau. Or, au fil du temps, leur production ralentit. Par ailleurs, avec les années, les fibres se rigidifient, se fragmentent et se désorganisent. Des études suggèrent que la pigmentation cutanée peut jouer un rôle dans la résistance à la dégradation du collagène et de l'élastine. Une étude s’est intéressée à l’évolution des fibres élastiques dans la peau de femmes de différentes carnations, âgées de plus de 40 ans. Celle-ci a montré que les fibres de collagène et d'élastine des peaux foncées étaient, pour la plupart, intactes, alors qu'elles avaient en grande partie disparu chez les peaux claires. Les individus ayant un phototype foncé semblent donc bénéficier d'une certaine protection contre la dégradation naturelle du collagène et de l'élastine, ce qui contribue à maintenir la souplesse de leur peau.

  De plus, d'autres travaux ont montré que le derme des personnes à la peau foncée contenait des fibroblastes plus actifs que celui des peaux claires. Cette activité accrue entraîne la formation de faisceaux de collagène compacts et plus parallèles, permettant aux peaux foncées de conserver leur intégrité structurelle et leur aspect jeune plus longtemps que les peaux claires. Par ailleurs, les peaux noires présentent des fibroblastes plus nombreux, plus grands et plus nucléés, c'est-à-dire possédant davantage de noyaux. Leur potentiel de division est donc inférieur à celui des fibroblastes des peaux claires, ce qui signifie que leur durée d'activité est plus longue.

• Les peaux foncées produiraient plus de sébum que les peaux claires.

  Le sébum est une substance grasse produite par les glandes sébacées et entrant dans la composition du film hydrolipidique présent à la surface de la peau. Ce dernier agit comme un voile pour protéger la peau des agressions extérieures mais aussi limiter les pertes d'eau, réduisant ainsi la visibilité des ridules de déshydratation. D'après certaines sources, les peaux foncées auraient, de façon générale, tendance à produire davantage de sébum que les peaux plus claires. En effet, elles posséderaient un plus grand nombre de glandes sébacées et celles-ci seraient plus volumineuses. Par ailleurs, les peaux foncées auraient des pores plus larges que les peaux claires, ce qui induirait une meilleure diffusion du sébum à la surface de la peau. Davantage d'études sont néanmoins encore nécessaires à ce sujet.

Plusieurs caractéristiques spécifiques aux peaux foncées et mates contribuent à leur vieillissement plus lent comparé aux peaux claires. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles peuvent se passer d’une routine de soins adaptée à leurs besoins.