Monoï pour bronzer

Monoï ou graisse à traire : est-il bon d’en utiliser pour bronzer ?

Senteur incontournable de l'été, l'huile de monoï, pure ou dans la graisse à traire, est parfois utilisée pour accélérer le bronzage. Bonne ou mauvaise idée ? Poursuivez votre lecture pour le découvrir.

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Publié le 4 juin 2024, mis à jour le 4 octobre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 5 min de lecture

Monoï et graisse à traire : de quoi parle-t-on ?

Le monoï est une huile originaire des îles de la Polynésie. Fabriqué à partir de fleurs de tiaré macérées pendant plusieurs jours dans l'huile de coco, il est très apprécié pour son parfum exotique et ses vertus cutanées. En effet, le monoï est réputé pour ses propriétés hydratantes, nourrissantes et réparatrices et est largement utilisé pour formuler des soins cosmétiques. L'huile de monoï pénètre relativement facilement dans l'épiderme et laisse la peau douce et satinée tout en renforçant la barrière cutanée. Ingrédient polyvalent, on la retrouve également en soin capillaire où elle apporte brillance et souplesse aux cheveux.

La graisse à traire est quant à elle issue du monde agricole. En effet, ce mélange d'huile végétale (coco, monoï...), de paraffine et de vaseline était à l'origine utilisé par les agriculteurs pour faciliter la traite des vaches, d’où son nom de graisse à traire. Très riche, elle forme une barrière occlusive à la surface de la peau, l'empêchant ainsi de se déshydrater et la protégeant des agressions extérieures. La graisse à traire est aujourd'hui très populaire comme bronzant intensif.

Peut-on utiliser du monoï ou de la graisse à traire pour bronzer ?

Si l'exposition au soleil d'été est une pratique si répandue, c'est en partie pour le joli bronzage qu'elle apporte. Toutefois, si obtenir est une peau hâlée est effectivement esthétique, cela n'est pas sans risques pour la peau : coups de soleil, taches brunes, mélanomes, carcinomes... En effet, en tant qu'émetteur de rayons UV, le soleil a des effets néfastes sur la peau et favorise la production de radicaux libres. Ces espèces réactives endommagent l'ADN et peuvent causer des mutations et la formation de cellules cancéreuses. Ils réagissent également avec les acides gras des membranes cellulaires et perturbent leur organisation.

Pour protéger la peau de ces désagréments, il est essentiel d'appliquer une protection solaire avant chaque exposition.

Malgré les bienfaits qu'elle apporte à la peau, l'huile de monoï ne saurait remplir ce rôle protecteur. Même si substituer une protection solaire classique à une huile végétale peut sembler être une alternative naturelle intéressante, il s'agit en fait d'une fausse bonne idée. En effet, l'huile de monoï ne contient pas de filtre UV et ne peut donc pas être utilisée pour protéger la peau du soleil et des brûlures qu'il occasionne. Seule conséquence positive de l'utilisation de monoï en été : cet ingrédient est antioxydant et peut s'avérer utile pour lutter contre le stress oxydatif induit par les rayons UV. Par ailleurs, il peut jouer le rôle d'après-soleil et compenser les pertes en eau, relipider l'épiderme et atténuer les inflammations.

Il en va de même pour l'application de graisse à traire pour bronzer : cet ingrédient n'offre aucune protection UV à la peau. Bien au contraire, les dermatologues estiment qu'il agit comme une loupe sur la peau en intensifiant la portée des rayons du soleil, d'où la croyance selon laquelle il s'agirait d'un accélérateur de bronzage. Or, loin de prodiguer le teint bronzé souhaité, la graisse à traire accroît les risques de brûlure et de développer les problèmes cités plus haut. Même si toutes les personnes sont concernées, le risque est surtout présent pour les phototypes clairs qui, déçus de ne pas beaucoup bronzer, sont tentés d'appliquer de la graisse à traire. Toutefois, de même que l'huile de monoï, cette dernière peut éventuellement être utilisée comme après-soleil, en raison de ses propriétés émollientes et nourrissantes.

À retenir : L'application de monoï ou de graisse à traire ne peut ni protéger la peau des rayons UV, ni accélérer le bronzage. Au contraire, cela peut favoriser les brûlures.

Sources

  • ANANTHASWAMY H. & al. Toxic effects of ultraviolet radiation on the skin. Toxicology and Applied Pharmacology (2004).

  • CHAUHAN A. & al. UV-blocking potential of oils and juices. International Journal of Cosmetic Science (2016).

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