Bienfaits vitamine K peau.

Quels sont les bienfaits de la vitamine K pour la peau ?

Indispensable à l’organisme, la vitamine K joue un rôle important dans la coagulation sanguine et le renouvellement cellulaire. Elle contribue en même temps à améliorer l’aspect et la cicatrisation de la peau. Découvrez les bienfaits cutanés de la vitamine K dans cet article.

Bienfait n°1 : La vitamine K a des propriétés antioxydantes.

Henk H. W. THIJSSEN et ses collègues ont voulu tester l'activité antioxydante du cycle de la vitamine K contre la lipoperoxydation, soit la dégradation des lipides par stress oxydatif, dans des fragments de foie de rat. Ils ont mélangé des protéines de foie et la vitamine K époxyde reductase, une enzyme qui réduit la vitamine K en vitamine K-hydroquinone, puis ils ont démarré la réaction du cycle de la vitamine K et ont intégré des oxydants pour induire la lipoperoxydation.

Il faut savoir que dans le cycle de la vitamine K, cette dernière est réduite en vitamine K-hydroquinone par la vitamine K époxyde reductase.

L'activité antioxydante a été mesurée par la quantité de substances réactives à l'acide thiobarbiturique (TBARS), produits de dégradation des lipides. Les résultats montrent une inhibition de la peroxydation des lipides par le cycle de la vitamine K. L'effet de la vitamine K était dépendant de la concentration, avec une inhibition de 90% à une concentration de 1 µM. De plus, on constate une diminution de la peroxydation des lipides avec l'augmentation des niveaux de vitamine K-hydroquinone.

L'espèce antioxydante du cycle de la vitamine K serait donc la vitamine K-hydroquinone. L'effet observé est probablement dû à la rupture de la chaîne des radicaux libres qui provoquent la peroxydation des lipides. Les membranes biologiques sont vulnérables aux réactions de peroxydation, initiée par des radicaux libres produit lors d'un stress oxydatif. Elle peut perturber l'intégrité des membranes, entraînant des perturbations cellulaires. On peut donc penser que la vitamine K pourrait avoir un effet antioxydant sur la peau, et la protégerait de l'impact cutané du stress oxydatif comme le photovieillissement.

Toutefois, cette étude ne montre pas d'effet de la vitamine K seule. Plus d'expériences sur le sujet sont nécessaires pour préciser ces résultats.

Bienfait n°2 : La vitamine K améliore la cicatrisation.

Dans une étude de 2019, Behnam GHORBANZADEH et son équipe ont souhaité étudier les effets d'une application topique de vitamine K sur la cicatrisation des plaies cutanées chez des humains. Pour cela, 63 patients, pour lesquels l'électrocautérisation (destruction de tissus indésirables) était indiquée, ont été recrutés pour un essai. Après électrocautérisation, des patients ont reçu une crème à 1% de vitamine K, alors que d'autres (témoins) ont reçu une crème cicatrisante issue du commerce. L'état de la plaie a été évaluée deux semaines plus tard.

Les résultats ont montré que l'application de la vitamine K a amélioré la cicatrisation de la plaie à partir du quatrième jour avec une signification statistique à partir du septième jour (de 6 mm à 0 mm de largeur en 14 jours) par rapport au groupe témoins (de 6 mm à 2 mm en 14 jours). De plus, le temps de cicatrisation moyen était de 12,4 jours et de 10,6 jours dans les groupes contrôles et vitamine K, respectivement. Utiliser de la vitamine K topique pourrait donc accélérer le processus de cicatrisation.

La vitamine K topique favoriserait la cicatrisation des plaies en raison de sa capacité à augmenter la formation de fibroblastes, de collagène, de vaisseaux sanguins, et la teneur en hydroxyproline, un acide aminé participant à la synthèse de collagène. En outre, il a été rapporté que la coagulation sanguine peut coordonner la cicatrisation. Étant donné que la vitamine K a un effet connu sur la coagulation sanguine, cela pourrait participer à son mode d'action.

De plus, les espèces réactives de l'oxygène (ERO) jouent un rôle central dans la pathogenèse des plaies cutanées. La surproduction d'ERO lors de stress oxydatif entraîne un retard de cicatrisation. La vitamine K pourrait donc améliorer la cicatrisation des plaies, peut-être par élimination des ERO en prenant en compte sa capacité antioxydante.

Cependant, d'autres études visant à élucider le mécanisme d'action exact de la vitamine K dans la cicatrisation des plaies seront nécessaires pour le confirmer.

Bienfait n°3 : La vitamine K a une action anti-inflammatoire.

Michio KOMAI et ses collaborateurs ont souhaité identifier un rôle anti-inflammatoire de la vitamine K en observant son effet sur l'expression des gènes dans le foie de rat. Ils ont induit une déficience en vitamine K chez des rats par l'alimentation, puis ont observé les gènes affectés par la déficience. Ils ont constaté que l'expression d'une famille de gènes impliqués dans la réponse inflammatoire aiguë était plus élevée chez les rats déficients en vitamine K que chez les rats supplémentés en vitamine K. Les gènes codant pour α-1 glycoprotéine acide (AGP), marqueur de la réaction inflammatoire, avait une expression relative de 5 chez les déficients contre 0,5 chez les contrôles.

Ils ont ensuite supplémenté oralement d'autres rats avec de la vitamine K afin de voir l'effet sur l'inflammation induite par le lipopolysaccharide (LPS), qui promeut la libération de cytokines pro-inflammatoires. Le niveau d'ARN du facteur d'inhibition de la migration des macrophages du foie, un marqueur de l'inflammation, a diminué de manière significative chez les animaux supplémentés. Ces résultats indiquent que la vitamine K ingérée par voie orale pourrait supprimer la réponse inflammatoire induite par le LPS.

La vitamine K1 réprimerait aussi l'augmentation de l'expression de l'IL-6, une cytokine pro-inflammatoire impliquée dans des maladies inflammatoires chroniques cutanées. La suppression de l'inflammation par la vitamine K pourrait donc être médiée par la régulation de l'expression des cytokines inflammatoires. De plus, le LPS stimule la production d'IL-6 par la voie du NF-kB. Des facteurs peuvent moduler cette voie, comme la protéine kinase dépendante de l'AMPc (PKA), qui inhibe l'activation du NF-kB dans les cellules humaines. Des études ont montré que l'un des analogues de la vitamine K2, MK-4, pouvait activer la PKA. Par conséquent, l'effet anti-inflammatoire de la vitamine K en prise orale pourrait s'exprimer par une inhibition de la voie NF-kB.

Des études sur des humains pourraient préciser ces résultats.

Bienfait n°4 : La vitamine K réduit les défauts de circulation sanguine.

Leslie BAUMANN et son équipe voulaient étudier les effets de la vitamine K topique sur des ecchymoses après un traitement au laser pour des télangiectasies. 22 patients ont été divisés en deux groupes : ceux du premier groupe ont appliqué une crème à la vitamine K (5%) sur la moitié de leur visage et un placebo sur l'autre moitié deux fois par jour pendant deux semaines avant le traitement au laser, et ceux du second groupe ont suivi la même procédure pendant deux semaines après le laser.

Les ecchymoses ont été évaluées par un score visuel. Dans le premier groupe, il n'y avait pas de différence significative entre les scores de la crème à la vitamine K (4,577) et du placebo (4,778). Dans le second groupe, il y avait une différence significative entre les scores de la crème à la vitamine K (3,858) et du placebo (4,364).

Dans une autre étude, Mohammad Ali SHATALEBI et Fatemeh AHMADRAJI ont évalué l'efficacité in vivo d'un patch anti-rides et anti-cernes pour le contour des yeux composé de 3% de caféine et de 1% de vitamine K. Un essai in vivo a été réalisé pour étudier son efficacité visuellement sur 11 femmes en bonne santé. Ils ont constaté qu'après quatre semaines, la peau autour de l'œil de tous les sujets a connu une réduction de la pigmentation des cernes par rapport à l'utilisation du placebo. Ce résultat pourrait supposer une efficacité de la vitamine K contre les cernes.

On comprend donc que la vitamine K en application topique pourrait améliorer les bleus et autres altérations de la circulation sanguine. Aucun mécanisme d'action clair n'a été mis en évidence. Cependant, on peut supposer son action sur la coagulation sanguine comme potentiellement responsable, à travers par exemple le renforcement des parois vasculaires. Ces résultats représentent un espoir non-négligeable dans le cadre du traitement des cernes ou d'affections sujettes à des défauts de micro-circulation sanguine comme la rosacée.

Aujourd'hui, la vitamine K1 pure est bannie dans les cosmétiques en Europe en raison des risques d'allergies cutanées qu'elle provoque. À la place, les marques utilisent la vitamine K oxyde (forme oxydée), plus stable et moins irritante.

Une étude a montré une efficacité de la vitamine K1 oxyde similaire à la forme pure lors de traitements de rougeurs post-opératoires, cependant concernant les effets antioxydants et anti-inflammatoires revendiqués de la vitamine K1, plus de preuves sont nécessaires.

Sources

  • THIJSSEN H. H. W. & al. The potent antioxidant activity of the vitamin K cycle in microsomal lipid peroxidation. Biochemical Pharmacology (1997).

  • BAUMANN L. & al. The effects of topical vitamin K on bruising after laser treatment. Journal of the American Academy of Dermatology (2002).

  • KOMAI M. & al. Vitamin K suppresses lipopolysaccharide-induced inflammation in the rat. Bioscience, Biotechnology, and Biochemistry (2006).

  • AHMADRAJI F. & al. Evaluation of the clinical efficacy and safety of an eye counter pad containing caffeine and vitamin K in emulsified Emu oil base. Advanced Biomedical Research (2015).

  • GHORBANZADEH B. & al. Wound healing effects of topical vitamin K: A randomized controlled trial. Indian Journal of Pharmacology (2019).

  • MARREIROS C. & al. Vitamin K as a diet supplement with impact in human health: Current evidence in age-related diseases. Nutrients (2020).

  • KOU J. & al. Effect of vitamin K on wound healing: A systematic review and meta-analysis based on preclinical studies. Frontiers in Pharmacology (2022).

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