Informations papules perlées

Tout savoir sur les papules perlées.

Apparaissant souvent à l'adolescence, les papules perlées sont des excroissances cutanées situées au niveau de la couronne balanique du gland qui peuvent parfois inquiéter. Quelles sont les causes des papules perlées ? Sont-elles dangereuses ? Comment les éliminer ? Découvrez ici tout ce qu'il y a à savoir sur les papules perlées.

Sommaire
Publié le 28 octobre 2024, mis à jour le 28 octobre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 8 min de lecture

Papule perlée : qu'est-ce que c'est ?

Retrouvées chez 14% à 48% des hommes, les papules perlées sont des petites lésions roses ou blanches, se présentant sous la forme de dôme ou filiformes, d'un à deux millimètres de diamètre et d'un à quatre millimètres de hauteur, orientées autour de la couronne du gland du pénis, généralement en une ou deux rangées. Elles sont souvent plus proéminentes le long de la face dorsale de la couronne et peuvent entourer entièrement le gland, bien que cela ne soit pas systématique.

Rares chez les enfants, les papules perlées se développement généralement durant l'adolescence. Leur fréquence tend à diminuer chez les personnes plus âgées, ce qui suggère que ces boutons régressent avec l'âge. Contrairement à ce qui est parfois suggéré, les papules perlées sont bénignes et ne sont pas liées à un défaut d’hygiène. Par ailleurs, elles ne sont pas contagieuses.

Les papules perlées ne sont pas indicatrices d'une maladie mais reflètent simplement un aspect normal du gland chez certains hommes.

Comment se forment les papules perlées ?

Les papules perlées sont simplement dues à l'hypercroissance des follicules pilo-sébacés sous l'effet d'un taux d'hormones sexuelles élevé à la puberté, principalement des androgènes. Ces derniers stimulent l'activité des glandes sébacées et activent la prolifération des kératinocytes, les cellules responsables de la formation de kératine. Cette augmentation de kératine et de sébum entraîne une hypertrophie des follicules pilo-sébacés, favorisant l’apparition de petites excroissances, visibles sous la forme de papules perlées.

Les études histologiques menées sur les papules perlées révèlent aussi que ces lésions sont structurellement liées aux angiofibromes, comme les papules fibreuses, des tumeurs bénignes des tissus fibreux dans lesquels on retrouve de nombreux canaux vasculaires, petits et grands, fréquemment dilatés. Il a aussi été observé que les papules perlées coïncident fréquemment avec une augmentation de la taille et du nombre des mélanocytes épidermiques, sans que cela soit totalement expliqué.

Remarque : Bien que ce terme désigne plus souvent les petites papules présentes sur le gland, on parle parfois de papules perlées pour décrire des excroissances similaires observées sur la vulve.

Un traitement possible des papules perlées ?

Totalement bénignes, les papules perlées ne nécessitent aucune prise en charge. Toutefois, pour des raisons esthétiques, certains hommes souhaitent les éliminer, ce qui est possible grâce à plusieurs procédures :

  • La cryothérapie pour traiter les papules perlées.

    La cryothérapie à l'azote liquide provoque une nécrose tissulaire de l'épiderme tout en préservant le derme vascularisé plus chaud, permettant théoriquement d'éliminer les papules perlées. À noter que cette technique peut être douloureuse lorsqu'elle est effectuée sur le gland et peut entraîner des œdèmes, des rougeurs, voire des désordres pigmentaires. Les études évaluant l'efficacité de la cryothérapie pour traiter les papules perlées sont rares et se contredisent : certaines ont mis en évidence la pertinence de cette méthode en cas de papules perlées, tandis que d'autres n'ont montré aucun effet. Davantage de travaux sont encore nécessaires.

  • L'électrodessication pour venir à bout des papules perlées.

    L'électrodessication est une technique destructrice qui implique l'utilisation d'un appareil électrochirurgical pour cautériser les cellules des lésions cibles. La littérature scientifique fait état de deux personnes présentant des papules perlées sur lesquelles une électrocoagulation a été réalisée. Cette intervention a permis l'élimination complète des lésions. Ces résultats sont toutefois assez limités, au vu du faible nombre de cas. De plus, il est conseillé de faire preuve de prudence concernant l'électrodessication, cette technique présentant un fort risque de cicatrices.

  • Le laser CO2 pour éliminer les papules perlées.

    Fréquemment employé en dermatologie, le laser CO2 peut être utilisé pour traiter les papules perlées. Celui-ci émet à une longueur d'onde de 10,6 µm, lui permettant de cibler l'eau des tissus et de la vaporiser, ce qui provoque la destruction des tissus endommagés. Le laser CO2 est généralement bien toléré et demande un temps de cicatrisation faible. Plusieurs études font état de bons résultats obtenus après traitement des papules perlées avec un laser CO2.

  • Le laser ablatif Erbium:YAG : une solution aux papules perlées.

    Le laser Er:YAG émettant à 2940 nm est un autre laser ablatif utilisé pour éliminer les papules perlées. Il est fortement absorbé par l'eau dans les tissus et remodèle efficacement le collagène. Une série de cas portant sur 45 patients a décrit l'utilisation du laser Er:YAG et a montré que deux séances en moyenne permettaient de traiter complètement les papules perlées. En ce qui concerne les effets indésirables, seul un léger érythème a été observé mais le laser s'est révélé être globalement indolore.

  • Le laser Holmium:YAG, un traitement possible des papules perlées.

    Le laser Ho:YAG émettant à 2100 nm possède un fonctionnement et des caractéristiques similaires au laser Er:YAG mais a une pénétration plus profonde de 200 à 400 μm. On lui accorde généralement une plus grande précision. Le recours à ce type de laser est toutefois déconseillé aux personnes ayant la peau foncée car il présente un risque d'hyperpigmentation relativement important chez ces patients.

  • Le laser à colorant pulsé (PDL) pour agir sur les papules perlées.

    Les papules perlées étant en partie caractérisées par une couche de collagène dense sous l'épiderme, il est possible de les cibler à l'aide d'un laser à colorant pulsé. Un rapport de quatre cas fait état de son innocuité et de son efficacité dans la littérature scientifique. Seul un patient a signalé une légère gêne qui s'est dissipée dans la semaine suivant le traitement. Parfois, le PDL peut provoquer des cicatrices mais cela est très rare.

Sources

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