Alternatives à l'acide hyaluronique.

Par quoi remplacer l'acide hyaluronique ?

L'acide hyaluronique est devenu un incontournable dans l'industrie cosmétique. Et pour cause : il est considéré comme un excellent agent hydratant, qui aide à apporter à la peau une texture repulpée et lisse. Or, certaines personnes peuvent en être sensibles. Mais alors par quoi le substituer pour éviter ses effets secondaires ? Voici des alternatives à l'utilisation de l'acide hyaluronique dans les soins.

Acide hyaluronique : dans quelles circonstances le substituer par un autre actif ?

L'acide hyaluronique est très apprécié pour ses fonctions hydratantes et repulpantes. De nature très hydrophile, ce sucre a la capacité à se lier aux molécules d'eau et à en retenir une grande quantité, jusqu'à 1 000 fois son poids en eau, au coeur des cellules. Il aide ainsi à limiter l'évaporation naturelle de l'eau et à rétablir l'équilibre d'hydratation à des niveaux normaux afin de maintenir une peau hydratée. Son application cutanée permet aussi de réduire transitoirement la profondeur et la surface des rides.

Dans les soins du visage, l'acide hyaluronique peut être de haut poids moléculaire et rester à la surface de la peau pour former un film protecteur contre les agressions extérieures et la déshydratation, ou de bas poids moléculaire et ainsi pouvoir traverser la barrière cutanée pour infiltrer les couches de l'épiderme où il capte et gélifie l'eau pour un effet repulpant en surface et une hydratation maximale, en plus de servir de molécule de signalisation pour donner l'ordre aux fibroblastes de synthétiser de nouvelles molécules d'acide hyaluronique. Plus le poids moléculaire de l'actif est petit, plus la pénétration dans la peau et l'hydratation de la peau sont importantes. Bien que pour la majorité des personnes, l'acide hyaluronique de bas poids moléculaire permet d'hydrater la peau en profondeur, pour d'autres ils peuvent en être allergiques.

Quoique ces effets indésirables soient rarissimes, vu que l'acide hyaluronique n'est pas un ingrédient typiquement allergisant, quelques cas d'allergie à l'acide hyaluronique peuvent être décrits. Il peut provoquer des réactions inflammatoires de la peau. Elles se traduisent par des rougeurs, des démangeaisons, une sensibilité cutanée accrue, une irritation et une éruption cutanée, qui vont se manifester immédiatement après avoir appliqué un soin à base d'acide hyaluronique sur la peau.

Mais alors par quoi peut-on le remplacer ?

Si vous ne tolérez pas les soins à l'acide hyaluronique, sachez qu'il existe des alternatives afin de continuer à bénéficier des pouvoirs hydratants.

  • Acide lactique : (nom INCI : Lactic Acid) : Des études ont montré que l'application topique d'acide lactique en faible quantité augmente l'hydratation cutanée. Sa structure unique lui confère la capacité de retenir les molécules d'eau à l'intérieur de l'épiderme, limitant ainsi le phénomène de perte d'eau transépidermique. De plus, une autre étude a démontré qu'il favorise la biosynthèse de lipides de la couche cornée, en particulier les céramides, renforçant ainsi la barrière cutanée. L'acide lactique serait métabolisé en acétyl-coenzyme A, qui serait ensuite utilisé comme source de carbone pour la biosynthèse des lipides ;

  • Aloe vera (nom INCI : Aloe Barbadensis Leaf Juice) : De par sa composition riche en mono-, polysaccharides et en acides aminés (histidine, arginine, thréonine, sérine, glycine et alanine), des études ont révélé que les extraits d'aloe vera permettent d'améliorer l'hydratation de la peau par un mécanisme humectant. En d'autres termes, ils vont agir en attirant l'eau des autres couches de l'épiderme vers la couche la plus superficielle. De ce fait, l'aloe vera a la capacité d'augmenter la teneur en eau de la couche cornée, améliorant aussi les propriétés physiques et chimiques de la surface de la peau pour la rendre lisse et douce ;

  • Bêta-glucane (nom INCI : Sodium Carboxymethyl Beta-Glucan) : Dérivé des céréales (riz, blé, orge, avoine...) ou des micro-organismes (levure, bactérie, champignon...), ce polysaccharide naturel aide à ralentir la perte en eau de la peau et de minimiser l'apparition de ridules de déshydratation. En effet, des études ont découvert que le bêta-glucane pouvait favoriser la biosynthèse des cellules de la peau et du collagène, et ce malgré sa grande taille moléculaire. Il a été démontré que le bêta-glucane pouvait pénétrer profondément dans la peau par l'espace intercellulaire ;

  • D-panthénol (nom INCI : Panthenol) : Ce composé possède également une propriété hydratante. Des études ont montré que l'application de formule contenant du panthénol a produit une diminution significative des pertes en eau transcutanées et une augmentation de l'hydratation de la couche cornée, expliquée par la capacité de la provitamine B5 a stimulé la synthèse des acides gras qui constituent la barrière protectrice de l'épiderme, améliorant ainsi l'hydratation cutanée ;

  • Acide lactobionique (nom INCI : Lactobionic Acid), gluconolactone (nom INCI : Gluconolactone), etc. : Grâce à leur structure, les PHA sont considérés comme étant d'excellents humectants qui ont une forte affinité pour les molécules d'eau en raison de leurs nombreux groupes hydroxylés (-OH). En effet, ils ont la capacité de lier de grandes quantités d'eau et de les retenir dans les couches superficielles de la peau pour maintenir un aspect rebondi et repulpé ;

  • Glycérine (nom INCI : Glycerin) : Elle fait partie des polyols humectants les plus efficaces au côté du sorbitol et du mannitol. Diffusé dans la couche cornée, le glycérol va créer un "réservoir" au sein des bicouches lipidiques, où il a été supposé qu'il interagit avec les structures lipidiques ou les protéines de la couche cornée pour modifier leurs propriétés de liaison à l'eau. C'est sa structure qui lui attribue ces effets hydratants. La glycérine possède trois groupes hydroxyle (-OH) qui sont responsables de son hygroscopicité. En effet, ils vont lier et retenir l'eau. Toutefois, l'effet hydratant du glycérol sur la peau est fonction de la quantité absorbée dans la couche cornée : l'hydratation cutanée augmente linéairement avec la quantité d'humectant accumulée ;

  • Niacinamide (nom INCI : Niacinamide) : Egalement connu sous le nom de vitamine B3, la niacinamide aurait la capacité de stimuler la production de céramides et d'autres lipides intercellulaires dans l'épiderme, qui à leur tour permettent de renforcer la fonction barrière de la peau afin de limiter les pertes d'hydratation, et ainsi conserver une peau hydratée et repulpée plus longtemps ;

  • Sodium PCA (nom INCI : Sodium PCA) : De nombreuses études ont montré que le sodium PCA pouvait augmenter la teneur en eau des couches supérieures de la peau. Grâce à leurs charges ioniques, ce dérivé PCA est capable d'attirer l'humidité de l'air et de contenir les molécules d'eau dans la couche cornée, jusqu'à 250 fois son poids ;

  • Urée (nom INCI : Urea) : L'action hydratante de cette molécule polaire a été largement étudiée au fil des années. Les données ont montré que l'urée peut significativement diminuer les pertes en eau par évaporation, contribuant ainsi à améliorer et préserver les niveaux d'hydratation de la peau. Dans des conditions de forte humidité, l'urée est capable d'augmenter la teneur en eau dans la couche cornée en se fixant aux molécules d'eau.

Sources

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  • CHANDAR P. & al. Effect of lactic acid isomers on keratinocyte ceramide synthesis, stratum corneum lipid levels and stratum corneum barrier function. Archives of Dermatological Research (1996).

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  • SURBER C. & al. Glycerol and the skin: holistic approach to its origin and functions. British Journal of Dermatology (2008).

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  • XU B. & al. Skin health promotion effects of natural beta-glucan derived from cereals and microorganisms: a review. Phytotherapy Research (2014).

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  • CELLENO L. Topical urea in skincare/ A review. Dermatologic Therapy (2018)

  • POLASKOVA J. & al. In vivo efficacy and properties of semisolid formulations containing panthenol Journal of Cosmetic Dermatology (2018).

  • ROTSZTEJN H. & al. Lactic and lactobionic acids as typically moisturizing compounds. International Journal of Dermatology (2018).

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