Souvent localisées au niveau du nez, les papules fibreuses sont des petits boutons de couleur chair ayant une texture ferme et apparaissant suite à une surproduction de collagène par les fibroblastes. Bien que bénignes, les papules fibreuses peuvent être préjudiciables à l'uniformité du teint et être sources de complexes. Heureusement, des solutions existent pour les éliminer. Découvrez ici comment venir à bout des papules fibreuses.
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Comment traiter une papule fibreuse ?
- Traitement n°1 d'une papule fibreuse : le laser CO2
- Traitement n°2 d'une papule fibreuse : la cryothérapie
- Traitement n°3 d'une papule fibreuse : l'électrocoagulation
- Traitement n°4 d'une papule fibreuse : l'exérèse chirurgicale
- Sources
Traitement n°1 d'une papule fibreuse : le laser CO2.
Le plus souvent, les papules fibreuses sont traitées en utilisant un laser CO2. Ce dernier émet une lumière infrarouge à haute intensité qui cible spécifiquement l'eau présente dans les cellules cutanées superficielles. En chauffant cette eau, le laser provoque une vaporisation contrôlée des tissus affectés, sans altérer les cellules voisines. L'énergie thermique élimine non seulement la lésion mais stimule également la coagulation des vaisseaux sanguins, ce qui limite les saignements et favorise la cicatrisation. Le laser CO2 est considéré comme une technique très précise et peu invasive, intéressante pour les petites papules fibreuses.
Une étude menée sur 10 volontaires présentant des papules fibreuses a montré l'efficacité de cette technique. Après une à six séances de laser CO2, espacées de quelques semaines, 9 patients sur 10 ont constaté une disparition complète de leurs papules fibreuses. Toutefois, il est important de préciser que la moitié d'entre eux ont vu leur papule fibreuse remplacée par une légère cicatrice hypertrophique, qui n'a disparu complètement que chez 2 personnes. Malgré cela, 9 volontaires se sont estimés '"satisfaits à très satisfaits" du traitement par laser CO2.
Après une séance de laser CO2, il est courant d'observer une légère rougeur et un gonflement autour de la zone traitée, mais ceux-ci disparaissent généralement en quelques jours. Il est aussi possible de voir de fines croûtes se former pendant la phase de cicatrisation, avant de tomber après environ une semaine. À noter qu'il est important d'utiliser une protection solaire les semaines suivant. Le laser CO2 rend en effet la peau plus sensible aux UV et, sans protection, celle-ci pourrait développer une hyperpigmentation.
Remarque : Les séances de laser CO2 sont déconseillées par principe de précaution aux femmes enceintes ou allaitantes et aux personnes prenant un traitement photosensibilisant.
Traitement n°2 d'une papule fibreuse : la cryothérapie.
Les papules fibreuses peuvent aussi être éliminées par cryothérapie, une méthode reposant sur l'application d'un froid intense pour détruire les tissus indésirables par congélation rapide. Le principe de la cryothérapie est de créer un choc thermique. En effet, le contact du cryogène, comme l'azote liquide, avec la peau, gèle l'eau contenu dans les cellules de la papule fibreuse, formant des cristaux de glace intracellulaires. Ces derniers provoquent des dommages mécaniques et perturbent la membrane cellulaire, entraînant la destruction des cellules. Le froid intense provoque également une constriction initiale des vaisseaux sanguins, suivie d'une vasodilatation lors du retour à la température physiologique, contribuant à la réparation tissulaire.
La congélation de la papule fibreuse provoque son durcissement temporaire et l'apparition d'une légère rougeur et d'un œdème autour d'elle. Une croûte se forme ensuite dans les jours suivant la cryothérapie, avant de tomber spontanément. De même que pour le laser CO2, l'utilisation d'une crème solaire les semaines suivantes est nécessaire pour protéger la peau fragilisée par la cryothérapie. Notons que cette méthode est moins répandue en cas de papule fibreuse car elle comporte un risque cicatriciel plus important que le laser CO2.
Remarque : La cryothérapie est déconseillée aux femmes enceintes ainsi qu'aux personnes souffrant de certaines maladies cardiovasculaires ou respiratoires sévères.
Traitement n°3 d'une papule fibreuse : l'électrocoagulation.
L'électrocoagulation est également une bonne option pour traiter une papule fibreuse. Cette méthode repose sur l'utilisation d'un courant électrique de haute fréquence pour chauffer et détruire l'excès tissulaire de la papule. L'objectif de l'électrocoagulation est de provoquer une coagulation localisée des cellules de la papule, entraînant leur nécrose et leur disparition progressive. En effet, le courant électrique ne se limite pas à l'épiderme, mais peut également pénétrer dans les couches profondes de la peau pour atteindre la totalité de la papule fibreuse. L'électrocoagulation permet d'éliminer le bouton mais est suffisamment précise pour préserver les structures cutanées environnantes.
Un autre avantage de l'électrocoagulation est son effet hémostatique : le courant électrique cautérise immédiatement les petits vaisseaux sanguins, ce qui limite les saignements pendant et après la procédure. Après une séance d'électrocoagulation, la papule fibreuse noircit légèrement et forme une croûte dans les jours qui suivent. En fonction de la profondeur et de la taille de la papule, une ou plusieurs sessions peuvent être nécessaires pour parvenir à sa disparition complète. Encore une fois, une protection solaire stricte est recommandée après la procédure
Remarque : L'électrocoagulation est contre-indiquée aux femmes enceintes, aux personnes hémophiles, à celles souffrant de certaines maladies du cœur, ainsi qu'aux porteurs de pile cardiaque.
Traitement n°4 d'une papule fibreuse : l'exérèse chirurgicale.
En cas de papules fibreuses volumineuses, une exérèse chirurgicale est généralement préférée. Comme son nom l'indique, cette technique consiste à retirer la papule fibreuse à l'aide d'instruments chirurgicaux pour une élimination complète et directe du tissu. Une fois la zone anesthésiée, le chirurgien utilise un scalpel ou un bistouri pour inciser la peau autour de la papule fibreuse et retirer l'excédent de tissu fibreux. Contrairement à d'autres méthodes moins invasives, l'exérèse chirurgicale assure que l'ensemble de la papule, y compris sa base dermique, est éliminée. Si la plaie est importante, elle peut ensuite être suturée.
Il est essentiel d'adopter une bonne hygiène après l'intervention, afin d'éviter toute infection et de favoriser une cicatrisation rapide. Le chirurgien prescrit généralement des pommades antiseptiques et cicatrisantes les premiers jours suivant l'exérèse. Pour limiter les risques de cicatrices et d'hyperpigmentation, il est aussi recommandé de ne pas exposer la zone au soleil pendant la phase de guérison et d'utiliser scrupuleusement une protection solaire si elle ne peut pas être couverte. Enfin, en cas d'écoulement sanguin, de sensibilité anormale ou de rougeur persistante après l'exérèse, il est important que le patient reprenne contact avec son médecin.
Avant de choisir l'une ou l'autre des méthodes présentées ci-dessus, nous vous recommandons de demander conseil à votre dermatologue, afin qu'il vous oriente vers le traitement le plus adapté à votre situation.
Sources
BERNARD A. & al. Fibrous papule of the face. The American Journal of Dermatopathology (1979).
WALKER N. & al. Carbon dioxide and pulsed dye laser treatment of angiofibromas in 29 patients with tuberous sclerosis. British Journal of Dermatology (2002).
USATINE R. & al. Electrosurgery for the Skin. American Family Physician (2002).
ANDREWS M. & al. Cryosurgery for Common Skin Conditions. American Family Physician (2004).
COCKERELL C. & al. Histologic Variants of Fibrous Papule. Journal of Cutaneous Pathology (2008).
BISWAS A. & al. Fibrous Papule: A Histopathologic Review. The American Journal of dermatopathology (2018).
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