Effets alimentation rosacée.

Doit-on avoir une alimentation spécifique si l’on souffre de rosacée ?

Parfois confondue avec l’acné ou l’eczéma, la rosacée est une affection cutanée provoquant des rougeurs intenses sur les joues, le front, le nez et le menton. Si les causes exactes de la rosacée sont encore mal comprises, les scientifiques ont reconnu que certaines habitudes, notamment alimentaires, permettaient de soulager ses symptômes. Découvrons ensemble les aliments conseillés à prendre lorsque l'on souffre de rosacée.

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Publié le 27 février 2023, mis à jour le 29 mars 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 9 min de lecture

Les principales caractéristiques de la rosacée.

Le symptôme propre à la rosacée est la présence sur le visage d'une rougeur diffuse et étendue. Principalement concentrée sur le centre du visage, à savoir le front, le nez, les joues et le menton, celle-ci est la conséquence de la dilatation des vaisseaux sanguins. De plus, ces derniers peuvent devenir apparents, tout particulièrement sur les peaux les plus claires. La rosacée s'accompagne également de nombreux symptômes invisibles, comme une sensibilité importante de la peau, des sensations de brûlure et des picotements autour des zones affectées.

Cette maladie de peau tend à évoluer dans le temps et à fonctionner par cycles. Ainsi, les symptômes se manifestent pendant des semaines ou des mois, puis peuvent disparaître avant de réapparaître plus fortement. En effet, si la rosacée entraîne au début des rougeurs, des symptômes plus graves peuvent émerger au cours du temps, tels que des boutons rouges remplis de pus, un fort épaississement de la peau, voire une atteinte des yeux.

Quatre sous-types de rosacée ont été identifiés.

  • La rosacée vasculaire ou couperose.

    C'est la forme la plus fréquente. Elle induit principalement des bouffées de chaleur, des rougeurs temporaires ou permanentes, appelées érythoses, une sensibilité exacerbée de la peau et la dilatation des vaisseaux sous la peau, devenant visibles.

  • La rosacée papulo-pustuleuse.

    On la confond parfois avec l’acné à cause de la présence de boutons rouges, voire de pustules, en plus des rougeurs. La rosacée papulo-pustuleuse est aussi accompagnée de tiraillements, et de sensations de brûlure et d’inconfort.

  • La rosacée hypertrophique.

    Cette forme rare se manifeste par un épaississement de la peau et une dilatation des pores de la peau du nez, appelés "rhinophyrma". Il s'agit d'une complication majeure de la rosacée, en raison du préjudice esthétique qu’elle entraîne. L’épaississement cutané est parfois associé à des papulo-pustules et peut s’étendre au reste du visage.

  • La rosacée oculaire.

    La rosacée touche parfois les yeux. Dans ce cas, les patients présentent des rougeurs au niveau des paupières, une conjonctivite et une sécheresse oculaire. Souvent, ils souffrent aussi d'une sensation permanente de grains de sable dans les yeux.

Il est important d'aller consulter un dermatologue dès l'apparition des premiers signes. Une rosacée légère peut rapidement entraîner des complications et toucher les yeux notamment.

Des aliments à privilégier en cas de rosacée ?

Tout comme certains aliments peuvent déclencher une réponse inflammatoire et favoriser la rosacée, d'autres peuvent au contraire contribuer à en réduire les symptômes. Découvrons ensemble ces aliments qui permettent parfois de soulager les poussées de rosacée.

La caféine.

La caféine a longtemps été considérée comme un aliment exacerbant les symptômes de la rosacée. Or, plusieurs études récentes ont démontré que c'était en réalité la forte température à laquelle cette boisson était consommée qui en était responsable. En effet, les boissons chaudes favorisent une dilatation des vaisseaux sanguins, ce qui entraîne l'apparition de plaques rouges et de bouffées de chaleur.

Au contraire, il a été montré que la consommation de café diminuait le risque de développer de la rosacée. En effet, dans une étude, la consommation de 400 mg ou plus de caféine par jour, soit environ 4 tasses de café, a permis de limiter les poussées de rosacée. L'hypothèse suivante a été formulée : la caféine contenue dans cette boisson a un effet vasoconstricteur permettant de réduire les symptômes de ce trouble cutané comme les rougeurs. Néanmoins, aucun lien entre la rosacée et d'autres boissons contenant de la caféine comme le thé ou les sodas n'a pu être mis en évidence.

Les aliments contenant de la vitamine B2, comme les noix, les légumes verts et le riz.

C'est en 1947 qu'a été formulé pour la première fois qu'un déficit en vitamine B2 pouvait être responsable d'une intensification des symptômes de la rosacée. Des études ont par la suite montré que l'application topique d'une crème contenant cet actif permettait d'améliorer l'aspect de la peau chez des personnes souffrant de rosacée.

Le mécanisme à l'origine des propriétés bénéfiques de la vitamine B2 fait toujours l'objet de recherches. Il a néanmoins été supposé qu'elle était capable de réduire l'adhérence des cellules pro-inflammatoires à la surface de l'épithélium, ce qui freine les inflammations.

Toutefois, aucune recherche n'a été menée sur la prise orale de vitamine B2 et son effet sur la rosacée. On ne peut ainsi que spéculer que les noix, les légumes verts, le riz et les autres ingrédients riches en cette vitamine ont des bénéfices sur une peau touchée par ce trouble cutané.

Les aliments riches en zinc, comme les fruits de mer, les abats et les viandes.

Plusieurs études ont été menées afin de mettre en évidence un lien entre la consommation de zinc et les symptômes de la rosacée, mais les résultats se contredisent. Par exemple, dans une étude s'étendant sur 3 mois et faisant intervenir près de 45 patients, l'administration orale de 220 mg de zinc deux fois par jour n'a induit aucune amélioration de la rosacée comparativement à l'administration d'un placebo.

En revanche, une autre étude a été par la suite menée pendant 6 mois sur 25 personnes atteintes de rosacée. Cette fois-ci, l'administration orale 3 fois par jour de 100 mg de zinc picolinate, la forme la mieux absorbée par l'organisme, a permis de faire baisser le score de sévérité de la rosacée. Il semblerait que le zinc puisse, dans une certaine mesure, avoir des effets bénéfiques sur une peau souffrant de rosacée.

Plusieurs spéculations ont été faites quant au mécanisme d'action du zinc. Celui-ci interagirait avec la protéine NF-κB et bloquerait son action. Cette protéine est notamment capable d'activer la synthèse de TNF-α et d'IL-1β, des médiateurs pro-inflammatoires. Par ce mécanisme, le zinc aurait ainsi un effet anti-inflammatoire.

Les produits laitiers.

La consommation de produits laitiers par les personnes atteintes de rosacée est très controversée. Les études scientifiques se contredisent à ce propos : certaines mettent en évidence que les produits laitiers favoriseraient les poussées de rosacée, tandis que d'autres suggèrent qu'ils contribueraient au contraire à les atténuer. Les mécanismes derrière ces propriétés restent encore flous. Certaines études suggèrent que les acides gras laitiers, tels que les acides linoléiques conjugés, pourraient moduler la production de cytokines pro-inflammatoires, ce qui conférerait à ces produits des propriétés anti-inflammatoires.

Les personnes atteintes de rosacée ne réagissent pas toujours de la même manière face aux aliments. La meilleure façon de déterminer ce qui est bon ou pas pour vous est de tenir un journal détaillant votre alimentation et d'y noter la fréquence et l'intensité des poussées de rosacée.

Sources :

  • STEINHOFF M. & al. Recent advances in understanding and managing rosacea. F1000 Research (2018).

  • ALI F. & al. Rosacea. British Journal of Hospital Medicine (2021).

  • AL-NIAIMI F. & al. Rosacea and diet: what is new in 2021? Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (2021).

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