Conseils allergie alimentaire cutanée

Que faire en cas d'allergie alimentaire sur la peau ?

Les allergies alimentaires sont fréquentes et concernent environ 5% de la population mondiale. Ces réactions se manifestent souvent par une atteinte cutanée et sont généralement caractérisées par des rougeurs, un gonflement et des démangeaisons. Quels sont les réflexes à adopter suite à une allergie alimentaire ? Voici quelques clés.

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Publié le 14 novembre 2024, mis à jour le 14 novembre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 7 min de lecture

Évaluer la gravité de la réaction.

Le tout premier réflexe à avoir en cas d'allergie alimentaire est d'évaluer la gravité de la réaction. Dans la plupart des cas, celle-ci se limite à une éruption cutanée de type urticaire, caractérisée par des plaques rouges surélevées et prurigineuses. Toutefois, il arrive que le gonflement de la peau touche le larynx ou le pharynx, entraînant alors une gêne respiratoire majeure. Ce type d'allergie alimentaire représente une urgence médicale absolue, en raison du risque d'étouffement qui l'accompagne. Autre danger retrouvé dans certaines allergies alimentaires : l'anaphylaxie, une réaction allergique grave, potentiellement mortelle. Elle se manifeste par des difficultés respiratoires, un gonflement du visage ou de la gorge, des nausées, des vomissements, une chute de la tension artérielle et des vertiges.

En cas d'angiœdème allergique avec choc anaphylactique, il est crucial d'appeler immédiatement les secours en composant le 15 pour le SAMU en France, le 911 aux États-Unis, le 999 au Royaume-Uni ou le 116 117 en Allemagne.

En attendant les secours, si la personne touchée par l'allergie alimentaire porte sur elle une dose d’adrénaline injectable, se présentant souvent sous la forme d’un stylo auto-injecteur, c'est-à-dire d'un épipen, il faut la lui injecter de toute urgence. En l'absence de réponse dans les cinq à dix minutes qui suivent, une nouvelle dose peut être injectée. L’adrénaline agit normalement en quelques minutes pour diminuer la vasodilatation, augmenter la pression artérielle et réduire l’œdème. Le patient doit ensuite être évacué à l’hôpital, où il recevra des soins complémentaires.

Certaines réactions allergiques peuvent être assez impressionnantes et toucher l'ensemble du corps.

Consulter un médecin.

Si l'allergie alimentaire touche uniquement la peau et ne semble pas présenter de risque de choc anaphylactique, il n'est pas nécessaire de prévenir les secours. Néanmoins, il est conseillé de consulter un médecin sans tarder pour s'en assurer et recevoir un traitement adapté. Le plus souvent, des antihistaminiques sont prescrits pour réduire les symptômes allergiques. Comme leur nom l'indique, ces médicaments agissent en bloquant les récepteurs spécifiques de l’histamine, empêchant ainsi la fixation de ce médiateur et la cascade de réactions inflammatoires qu'elle provoque.

En cas d'inefficacité des antihistaminiques et de persistance de la réaction allergique cutanée, le médecin peut prescrire des dermocorticoïdes, comme de l’hydrocortisone ou de la bétaméthasone. Ces crèmes réduisent l’inflammation locale en inhibant la libération de cytokines pro-inflammatoires et en réduisant l'activité du facteur de transcription NF-κB par activation de la transcription du gène de IkB, participant ainsi à soulager les symptômes inflammatoires. Les corticoïdes ne doivent toutefois pas s'utiliser sur une période prolongée car ils sont susceptibles d'entraîner un amincissement et une fragilisation de la peau.

Identifier l'allergène responsable.

Une fois la réaction prise en charge, il faut s'assurer qu'elle ne se reproduise pas à l'avenir en procédant à l'éviction de l'allergène alimentaire responsable. Pour cela, il faut tout d'abord l'identifier, ce qui peut être fait au cours d'un bilan allergologique réalisé par un allergologue. Le plus souvent, un prick test est réalisé. Ce test consiste à poser une goutte de plusieurs allergènes sur la peau, avant de la piquer légèrement de façon à faire pénétrer les substances dans l'épiderme. En cas d'allergie, un gonflement, une rougeur ou des démangeaisons apparaissent au bout de quelques minutes au point d'injection de l'allergène.

Si le prick test ne fonctionne pas, l'allergologue peut effectuer un dosage des IgE spécifiques, consistant en un bilan sanguin. Pour être considéré comme normal, le taux d'IgE totales dans le sang doit être inférieur à 150 UI/ml (Unités Internationales par millilitre). Au-delà de cette valeur, une allergie est suspectée.

La détermination de l'allergène alimentaire responsable doit impérativement se faire avec un allergologue et non en autonomie à la maison, afin d'éviter une nouvelle réaction allergique, potentiellement grave.

Adapter son régime alimentaire et prévenir ses proches.

Une fois l’allergène identifié, il est indispensable d’adapter son régime alimentaire pour éviter les récidives. Cela implique d’éliminer complètement l’aliment incriminé et de lire attentivement les étiquettes des produits alimentaires pour repérer les ingrédients allergènes potentiellement cachés. Des termes comme "traces de" ou "produit dans une usine manipulant des allergènes" ne doivent pas être négligés et peuvent alerter sur le potentiel allergique d'un aliment.

Prévenir ses proches est également une bonne pratique à avoir lorsque l'on souffre d'allergie alimentaire, surtout s'ils ont l'habitude de vous inviter à déjeuner ou à dîner. En complément, il est bon qu'ils sachent reconnaître les signes d'une réaction allergique grave, telle que l'anaphylaxie. Expliquer à votre entourage comment utiliser un stylo auto-injecteur d'adrénaline peut aussi faire la différence dans une situation d’urgence.

Remarque : Ce n'est pas parce que votre enfant souffre d'une allergie alimentaire qu'il ne peut pas déjeuner à la cantine. Si vous souhaitez l’y inscrire, vous devez simplement mettre en place un projet d’accueil individualisé (PAI) avec son établissement scolaire.

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