Conseils allergie sur tout le corps

Allergie sur tout le corps : comment réagir ?

Qu'elles soient dues au pollen, aux poils d'animaux ou à un aliment, les réactions allergiques sur l'ensemble du corps peuvent être assez stressantes. Que faire lorsque cela arrive ? Voici tous nos conseils.

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Publié le 15 novembre 2024, mis à jour le 15 novembre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 8 min de lecture

Comment expliquer une allergie sur l'ensemble du corps ?

Les réactions allergiques sur tout le corps, ou réactions allergiques généralisées, impliquent souvent un mécanisme immunitaire complexe qui mobilise l’ensemble de l'organisme. En effet, lorsqu’un allergène pénètre dans le corps, que ce soit par ingestion, par inhalation ou suite à un contact cutané, il peut déclencher une réponse systémique, surtout s'il est très sensibilisant. Ainsi, les allergènes alimentaires, comme l'arachide, les crustacés ou le soja, les venins de certains insectes, tels que les hyménoptères, une famille comprenant notamment les abeilles et les guêpes, ou certains produits chimiques courants sont susceptibles de provoquer des réactions allergiques étendues sur l'ensemble du corps.

La plupart des réactions allergiques cutanées sur l'ensemble du corps sont médiées par les immunoglobulines E, des anticorps. Lorsque l'organisme est exposé pour la première fois à un allergène qu'il ne tolère pas, des IgE spécifiques sont produites. Ces protéines se fixent ensuite sur des cellules immunitaires, telles que les mastocytes. Si le corps rencontre à nouveau l'allergène, ces cellules se dégranulent, libérant une quantité importante de médiateurs pro-inflammatoires, dont l’histamine. Cette molécule est en partie responsable des symptômes immédiats des allergies cutanées, comme l'urticaire géante, une forme particulière d'urticaire qui touche l'ensemble du corps.

Les réactions allergiques étendues peuvent également être dues à une sensibilisation croisée. Il s'agit d'un phénomène dans lequel des allergènes de structure similaire, tels que certains pollens et certains fruits, provoquent une réaction généralisée.

Que faire en cas d'allergie sur tout le corps ?

Une réaction allergique généralisée n'est pas anodine et peut varier en intensité, allant d'une éruption d'urticaire géante bénigne à une réaction potentiellement mortelle : l'anaphylaxie. Pour l'éviter, il est essentiel de réagir rapidement et d'adopter certaines mesures, la première étape étant d'évaluer l'ampleur de la réaction.

  • Si la réaction allergique est grave.

    Si l’allergie s’accompagne de symptômes graves, tels que des difficultés respiratoires, un gonflement du visage ou de la gorge, des nausées, des vomissements, une chute de la tension artérielle ou des vertiges, cela peut indiquer un choc anaphylactique, une réaction nécessitant une intervention médicale d'urgence : il faut alors composer le 15 pour le SAMU en France, le 911 aux États-Unis, le 999 au Royaume-Uni ou le 116 117 en Allemagne.

    Dans l'attente des secours, si ce n'est pas la première réaction anaphylactique de la personne, il est probable qu'elle porte sur elle une dose d’adrénaline injectable sous la forme d’un stylo auto-injecteur appelé épipen. Il faut alors lui injecter cette dose de toute urgence et, s'il n'y a aucune réponse, lui injecter une seconde dans les cinq à dix minutes qui suivent. L’adrénaline agit normalement en quelques minutes pour diminuer la vasodilatation, augmenter la pression artérielle et réduire l’œdème. Le patient doit ensuite être évacué à l’hôpital, où il recevra des soins complémentaires.

  • Si la réaction allergique est modérée.

    Même si la réaction allergique ne semble pas présenter de risque d'anaphylaxie, il est recommandé de s'en assurer en consultant rapidement un médecin. Si l'allergie s'avère effectivement sans danger, ce dernier peut prescrire un antihistaminique afin de soulager les symptômes et d'apaiser les démangeaisons. Ces médicaments agissent en bloquant les récepteurs de l’histamine, limitant ainsi l’étendue de la réponse inflammatoire. Si la réaction allergique persiste malgré la prise d'antihistaminiques, le médecin peut recommander d'utiliser des crèmes à la cortisone, permettant elles aussi de réduire l'inflammation en inhibant la production de cytokines pro-inflammatoires. Leur utilisation doit toutefois rester ponctuelle car elles peuvent entraîner un amincissement et une fragilisation de la peau.

    Astuce : En parallèle des soins prescrits par le médecin, il peut être intéressant d'appliquer régulièrement des compresses froides sur les zones de prurit. En effet, grâce à ses propriétés vasoconstrictrices, le froid permet de réduire l'afflux sanguin et ainsi de limiter la circulation des médiateurs inflammatoires responsables des démangeaisons

  • Quelle que soit la gravité de la réaction allergique.

    Enfin, même lorsqu'elle ne s'accompagne pas de symptômes respiratoires, une allergie sur tout le corps n'est pas anodine. Ainsi, après la gestion de l'urgence, il est primordial d'identifier l'allergène responsable, afin que la réaction ne se reproduise pas. Pour cela, il peut être intéressant de procéder à des tests allergologiques réalisés par un allergologue, comme le prick test. Celui-ci consiste à poser une goutte de plusieurs allergènes sur la peau, avant de la piquer légèrement de façon à faire pénétrer les substances dans l'épiderme. En cas d'allergie, un gonflement, une rougeur ou des démangeaisons apparaissent au bout de quelques minutes au point d'injection de l'allergène.

    Les prick tests provoquent parfois des réactions cutanées étendues, d'où l'importance de les réaliser chez un professionnel de santé et de ne surtout pas les tenter soi-même.

    Si les résultats des prick tests ne sont pas probants, un dosage des IgE spécifiques peut être proposé. Ce test, nécessitant une prise de sang, est généralement très efficace. Une fois l’allergène identifié, une certaine vigilance est de mise pour l'éviter à l'avenir, qu'il s'agisse d'un aliment particulier ou d'allergènes du quotidien, tels que les acariens. Par ailleurs, si l'allergologue estime que vous présentez un risque élevé de réaction allergique sévère, il peut vous former à l'utilisation d'un stylo auto-injecteur d'adrénaline et vous conseiller d'en garder toujours un sur vous.

Sources

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