L’érythème fessier se reconnaît facilement par les rougeurs qu'il provoque sur la zone du siège, signe d'une réaction inflammatoire. Il est également responsable d'une sensibilité cutanée accrue, voire de sensations de brûlures et de démangeaisons. Comment apaiser un érythème fessier ? Découvrez-le en poursuivant votre lecture.

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Érythème fessier : quels sont les traitements possibles ?
- Les corticoïdes, de puissants anti-inflammatoires
- Les antibiotiques et les antifongiques, en cas de suspicion d'infection
- Les crèmes à base d'oxyde de zinc, une solution douce
- Les extraits de plantes, pour une prise en charge naturelle
- Sources
Les corticoïdes, de puissants anti-inflammatoires.
Fréquemment utilisés pour soulager les poussées d'eczéma, les corticoïdes topiques sont des anti-inflammatoires puissants qui agissent en modulant la réponse immunitaire. Leur mécanisme d’action repose principalement sur leur capacité à interagir avec les récepteurs intracellulaires aux glucocorticoïdes, présents dans le cytoplasme des cellules de la peau. Une fois liés à ces récepteurs, les corticoïdes pénètrent dans le noyau et modifient l’expression de gènes impliqués dans l’inflammation, notamment ceux codant pour les cytokines pro-inflammatoires IL-1 et l’IL-6, impliquées dans l'apparition de rougeurs. Dans le cas de l’érythème fessier, l’inflammation est due à une irritation mécanique et chimique répétée, associée à une altération de la barrière cutanée. L'application de dermocorticoïdes permet de la réduire rapidement.
Les principaux corticoïdes utilisés pour prendre en charge l'érythème fessier sont l'hydrocortisone, à 0,2%, 0,5%, ou 1%, la désonide à 0,05%, la triamcinolone à 0,1% et la bétaméthasone à 0,05% ou 1%. Néanmoins, si ces molécules ont une bonne action immunosuppressive, elles peuvent aussi fragiliser la barrière cutanée et favoriser les infections. C’est pourquoi leur utilisation doit être courte, ciblée et sous supervision médicale. Il est généralement conseillé d'appliquer les corticoïdes en couche fine deux fois par jour pendant deux semaines sur la zone sujette à l'érythème fessier.
Les antibiotiques et les antifongiques, en cas de suspicion d'infection.
Si une infection bactérienne est suspectée, le médecin ou le pharmacien peut conseiller de compléter la thérapie avec des antibiotiques topiques, à utiliser deux à trois fois par jour pendant au maximum dix jours. En l'absence d'amélioration, des antibiotiques oraux efficaces contre les staphylocoques (céphalexine) et les streptocoques (pénicilline-macrolides) sont recommandés. Lorsque le staphylocoque est résistant à la pénicilline, un traitement à base de sulfaméthoxazole ou de clindamycine doit être envisagé. Pour une prise en charge complète de l'érythème fessier, il est important de ne pas interrompre prématurément le traitement antibiotique, même en cas d'amélioration visible, afin d'éviter la récidive de l'infection et la sélection de souches résistantes.
Lorsqu'une infection fongique est supposée, le professionnel de santé administre des antifongiques, le plus souvent de la nystatine. La nystatine se lie à l'ergostérol, un composant essentiel de la membrane cellulaire des champignons, entraînant une fuite de potassium qui conduit à leur mort. La nystatine a également un impact sur la capacité de transport des membranes cellulaires par peroxydation lipidique. Les crèmes à base de nystatine s'utilisent plusieurs fois par jour pendant sept à dix jours. L'application peut être réduite à deux fois par jour lorsque la substance est associée à la triamcinolone, l'un des corticoïdes mentionnés ci-dessus. D'autres médicaments antifongiques permettent de lutter contre l'érythème fessier, comme le clotrimazole, le nitrate de miconazole ou encore le ciclopirox.
Les crèmes à base d'oxyde de zinc, une solution douce.
Autre incontournable dans l'arsenal thérapeutique contre l'érythème fessier : les crèmes à base d'oxyde de zinc, un composé ayant une solubilité presque nulle dans l'eau et des effets anti-inflammatoires et régénérants. Les pommades contenant de l'oxyde de zinc agissent comme une barrière physique à l'absorption de l'eau et, en inhibant l'adhésion et la pénétration des micro-organismes, réduisent les risques d'infections en cas d'érythème fessier. Dans ces crèmes, l'oxyde de zinc est souvent associé à de la glycérine, comme c'est le cas dans l'Eryplast par exemple, ou de la lanoline, comme dans l'Oxyplastine. Autre avantage de ces pommades : elles ne sont associées à aucun effet secondaire important. Pour un meilleur effet thérapeutique, les crèmes à base d'oxyde de zinc doivent être appliquées après chaque changement de couche.
Les extraits de plantes, pour une prise en charge naturelle.
Enfin, en complément des traitements présentés ci-dessus, certaines solutions naturelles permettent d'apaiser efficacement l'érythème fessier.
Le calendula est une plante médicinale aux propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes particulièrement adaptées à l’érythème fessier. Grâce à sa richesse en flavonoïdes, il est capable d'inhiber la production de médiateurs pro-inflammatoires, comme les prostaglandines, réduisant ainsi l’inflammation locale et les rougeurs caractéristiques de l'érythème fessier. En outre, le calendula stimule la fibroplasie, la kératinoplasie et l'angiogenèse. Il agit ainsi positivement sur les phases prolifératives du processus de cicatrisation. Généralement appliqué sous forme de macérât huileux, le calendula aide à apaiser la peau tout en formant une barrière protectrice contre l’humidité des couches et le frottement.
La camomille est elle aussi réputée pour son action anti-inflammatoire, lui venant notamment des terpènes qu’elle contient. Ces molécules modulent l’activité de la cyclooxygénase et de la lipoxygénase, réduisant ainsi la production des médiateurs inflammatoires responsables des rougeurs et des sensations de brûlure observées dans l’érythème fessier. L'extrait de camomille est ainsi une alliée pour calmer les irritations et renforcer la barrière cutanée.
Riche en polysaccharides et en acides aminés hygroscopiques, le gel d'aloe vera est reconnu pour sa capacité à former un film hydratant à la surface de la peau, réduisant ainsi la perte en eau transépidermique et maintenant un environnement favorable à la cicatrisation. Il renferme également du glucomannane, un composé qui régule à la hausse le facteur de croissance des fibroblastes (TGF-β1) et augmente leur activité, accélérant ainsi la régénération cutanée. De plus, le gel d'aloe vera possède un effet rafraîchissant immédiat qui procure une sensation d’apaisement pour le siège.
Enfin, l'huile de tournesol est une source importante d’acide linoléique, un acide gras qui joue un rôle clé dans la reconstruction du film hydrolipidique de la peau. Chez les nourrissons souffrant d’érythème fessier, l’altération de la barrière cutanée entraîne une perte en eau accrue et une plus grande vulnérabilité aux agents irritants comme l’urine et les selles. Par ailleurs, l'huile de tournesol possède des propriétés antibactériennes intéressantes pour prévenir l'infection de la zone du siège en cas d'érythème fessier.
Remarque : La liste ci-dessus n'est pas exhaustive, d'autres extraits botaniques étant reconnus pour leur capacité à prendre en charge l'érythème fessier.
Sources
SCHEINFELD N. Diaper dermatitis: a review and brief survey of eruptions of the diaper area. American journal of clinical dermatology (2005).
TIERNEY N. & al. Diaper Dermatitis: Etiology, Manifestations, Prevention, and Management. Pediatric Dermatology (2013).
NIU G. & al. Safety evaluation for ingredients used in baby care products: Consideration of diaper rash. Regulatory Toxicology and Pharmacology (2017).
HASANPOOR-AZGHADI S. B. & al. A Review Study of Diaper Rash Dermatitis Treatments. Journal of Client-Centered Nursing Care (2018).
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