L'huile de moringa fait-elle partie des huiles dites comédogènes ?

Même s'il présente certaines limites, le concept de comédogénicité des huiles végétales est intéressant pour étudier la compatibilité des ingrédients et des types de peau. En effet, une huile est dite comédogène lorsqu'elle est susceptible d'obstruer les pores de la peau, favorisant de ce fait l'apparition de comédons. Le potentiel occlusif des huiles végétales est évalué selon une échelle allant de 0 à 5 et définissant un indice de comédogénicité. Selon ce classement, un ingrédient ayant un indice de 0 est non-comédogène. De 1 à 2, il est jugé peu comédogène. Un indice supérieur à 3 indique que l'huile végétale est comédogène. On déconseille généralement aux personnes ayant la peau grasse ou acnéique d'appliquer une huile ayant un indice supérieur ou égal à 3. Plusieurs critères sont pris en compte pour évaluer la comédogénicité d'un ingrédient.

• La sensibilité à l'oxydation : L'oxygène de l'air, la lumière, la chaleur, les interactions avec le contenant, sont autant de potentiels facteurs d'oxydation. Or, lorsqu'une huile végétale s'oxyde, sa texture change et sa qualité se dégrade. Elle devient souvent plus visqueuse et donc plus à même de boucher les pores : sa comédogénicité augmente. Les huiles végétales sont souvent définies par leur potentiel oxydatif, indiquant à quel point elles sont sensibles à l'oxydation.

  Qu'en est-il de l'huile de moringa ?

  L'huile de moringa a une bonne stabilité à l'oxydation, pouvant notamment être expliquée par sa composition. En effet, elle est très pauvre en acides gras poly-insaturés (≈ 1%), c'est-à-dire présentant plusieurs liaisons doubles dans leur structure chimique. Or, ces acides gras sont très sensibles à l'oxydation, celle-ci pouvant se faire via une réaction entre un oxydant et une double liaison. Ce sont plutôt des acides gras saturés, sans double liaison, et mono-insaturés, moins sensibles à l'oxydation car n'ayant qu'une seule double liaison, que l'on retrouve dans l'huile de moringa. Par ailleurs, cet ingrédient est riche en vitamine E et en bêta-carotène, des antioxydants protecteurs.

• La texture : Une huile épaisse est difficilement absorbée par l'épiderme et présente le risque d'obstruer les pores. La texture d'une huile végétale est encore une fois influencée par sa composition. En général, les huiles riches en omégas-3 et en omégas-6 ont un toucher plus sec que celles renfermant en majorité des omégas-9. Cette particularité résulte de leur structure chimique. Les nombreuses doubles liaisons retrouvées chez les omégas-3 et 6 rendent ces molécules plus flexibles et moins denses. A contrario, les omégas-9 sont mono-insaturés, donc moins flexibles.

  Qu'en est-il de l'huile de moringa ?

  L'huile de moringa est majoritairement composée d'acide oléique (≈ 70%), un oméga-9. Sa vitesse de pénétration dans la peau est donc relativement restreinte. L'huile de moringa a davantage tendance à rester à la surface de la peau où elle renforce le film hydrolipidique et limite les pertes en eau. L'acide oléique qu'elle contient est d'ailleurs retrouvé dans le sébum du film hydrolipidique.

L'huile de moringa est généralement qualifiée de peu comédogène. Son indice de comédogénicité est de 2.

Les critères détaillés ci-dessus sont inhérents à chaque huile végétale et ne peuvent pas être modifiés. Néanmoins, il existe d'autres facteurs, modulables cette fois, pouvant faire légèrement fluctuer le potentiel comédogène de l'huile de moringa.

• La fraîcheur : Au cours du temps, même lorsqu'une huile végétale est résistante à l'oxydation, il est normal que sa qualité baisse et que sa texture change. C'est pourquoi il est recommandé d'utiliser l'huile de moringa dans les six mois suivant son ouverture. Par ailleurs, pour optimiser sa conservation, nous vous conseillons de la garder à l'abri de la lumière et de la chaleur dans un flacon fermé de façon hermétique.

• Le procédé d'obtention : Une huile végétale extraite par pression à froid conserve toutes ses substances actives, telles que ses acides gras et ses vitamines. En effet, ce processus ne nécessite ni traitement chimique, ni chaleur, des éléments susceptibles de dégrader les acides gras de l'huile et d'entraîner la formation de nouveaux composés, pas forcément bénéfiques pour la peau. Pour minimiser la comédogénicité de l'huile de moringa, nous vous conseillons d'opter pour une huile vierge, c'est-à-dire obtenue par pression à froid.