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Les bienfaits des oméga-3 sur la peau

Bien qu’ils soient indispensables à la santé, les oméga-3, acides gras polyinsaturés essentiels, ne peuvent être synthétisés par l’organisme. Pour éviter les carences et couvrir les besoins quotidiens nécessaires, il est important de les intégrer dans l’alimentation. Les oméga-3 présentent en effet de multiples bienfaits pour la santé, notamment pour la peau. Découvrez lesquels dans cet article.

Bienfait n°1 : Les oméga-3 réduisent le risque de développer des cancers de la peau.

Consommer des oméga-3 peut s'avérer pertinent pour notre peau. En effet, ces acides gras possèdent des effets cutanés intéressants, notamment dans le cadre des cancers. Une étude menée par Yao-Ping LU avait pour objectif d'explorer les effets d'une alimentation riche en acides gras oméga-3 par rapport aux oméga-6 sur la carcinogenèse cutanée induite par les rayons UVB. Des souris ont été irradiées avec 30 mJ/cm2 d'UVB une fois par jour, deux fois par semaine pendant 39 semaines. Un groupe de souris a reçu un régime à base d'huile de poisson riche en acides gras oméga-3 et l'autre groupe de souris a reçu un régime à base de mélanges de lipides riches en acides gras oméga-6.

Les résultats ont montré que, par rapport au régime oméga-6, le traitement par oméga-3 augmentait la latence pour le développement de tumeurs cutanées induites par les UVB, diminuait la formation de lésions tumorales telles que les kératoacanthomes et les carcinomes de 52 et 46%, respectivement et diminuait leur taille de 80 et 83%, respectivement.

Afin de déterminer les mécanismes impliqués, des études mécanistes réalisées à l'aide d'un réseau d'anticorps ont révélé que, par rapport au régime oméga-6, l'administration d'oméga-3 aux souris a considérablement réduit les augmentations induites par les UVB des niveaux de TIMP-1, LIX et sTNF R1 ainsi que d'autres cytokines pro-inflammatoires. Ces protéines favorisent la prolifération des cellules tumorales, leur diminution permet alors de réduire le développement du cancer. De plus, il a été observé que le régime oméga-3 a stimulé l'apoptose induite par les UVB dans l'épiderme. Ainsi, la promotion de l'apoptose permettra d'induire la mort des cellules tumorales.

Bienfait n°2 : Les oméga-3 agissent contre les maladies inflammatoires cutanées.

Hadi ESMAILY et ses collègues ont souhaité vérifier les effets de l'acide eicosapentaénoïque (EPA) alimentaire, un acide gras oméga-3, chez les enfants atteints de dermatite atopique, une maladie inflammatoire cutanée. 48 enfants atteints de dermatite atopique ont été répartis au hasard pour recevoir soit 250 mg d'EPA deux fois par jour, soit un placebo pendant quatre semaines. L'amélioration de l'indice SCORing Atopic Dermatitis (SCORAD, croissant avec la sévérité des symptômes, allant de 0 à 103) et la nécessité d'utiliser un corticostéroïde ont été évaluées.

Les scores ont baissé après deux semaines de 50 à 30,5 dans le groupe EPA, et de 47 à 38,34 dans le groupe placebo. Après quatre semaines, les résultats ont montré une diminution des scores à 18,01 dans le groupe EPA et à 30,11 dans le groupe placebo. Après deux semaines, un corticostéroïde a été nécessaire chez 50 % des patients du groupe EPA et 58,3 % des patients du groupe placebo, et après quatre semaines, il a été nécessaire chez 33,3 % des patients du groupe EPA et 63,6 % des patients du groupe placebo.

Des études ont montré que les acides gras oméga-3 entrent en compétition avec l'acide arachidonique pour l'incorporation dans les phospholipides des membranes cellulaires. Cela entraîne une réduction de la production de métabolites de la prostaglandine E2, du thromboxane A2 et du leucotriène B4, puissants inducteurs de l'inflammation, responsables de symptômes typiques de l'inflammation tels que les rougeurs et le prurit. C'est donc par ces mécanismes que l'ingestion d'oméga-3 peut réduire les symptômes associés aux maladies inflammatoires cutanées comme la dermatite atopique, mais également le psoriasis par exemple.

Bienfait n°3 : Les oméga-3 diminuent la sévérité de l'acné.

Une étude menée par Dae Hun SUH a été entreprise pour évaluer l'efficacité clinique, la sécurité et les changements histologiques induits par l'acide gras oméga-3 alimentaire dans l'acné. Une étude d'intervention diététique parallèle d'une durée de 10 semaines a été réalisée auprès de 45 participants souffrant d'acné légère à modéré, qui ont été répartis dans un groupe acide gras oméga-3 (2 000 mg d'acide eicosapentaénoïque ou EPA et d'acide docosahexaénoïque ou DHA), ou un groupe témoin.

La note de sévérité de l'acné était d'environ 2,4 avant le traitement. Après 10 semaines de supplémentation en acides gras oméga-3, les lésions inflammatoires et non inflammatoires de l'acné ont diminué de manière significative, passant à un score de 1,9. La coloration des lésions acnéiques a montré une réduction de l'inflammation et de l'intensité de la coloration immunohistochimique pour l'interleukine-8, une cytokine pro-inflammatoire.

Il a été démontré que la supplémentation en acides gras oméga-3 inhibe la sécrétion d'IL-1, d'IL-6, d'IL-8 et de TNF-α, qui sont les principaux médiateurs de l'inflammation de l'acné. De plus, les acides gras oméga-3 peuvent contribuer à réduire les réponses inflammatoires en modifiant les niveaux de TLR-2 et TLR-4. Au cours du développement de l'acné, P. acnes induit l'activation de TLR-4 et TLR-2, ce qui conduit au maintien de l'inflammation par les kératinocytes. Ainsi, l'inflammation étant l'un des facteurs pathogènes les plus importants de l'acné, les acides gras oméga-3 pourraient améliorer l'acné en ce sens.

Bienfait n°4 : Les oméga-3 ralentissent le photovieillissement cutané.

Khaled EZZEDINE et son équipe ont étudié les associations entre la consommation quotidienne d'acides gras oméga-3 et la gravité du vieillissement cutané. Une étude transversale a été menée sur 2919 sujets. Au début de l'étude, des enquêteurs ont évalué la gravité du photovieillissement de la peau du visage à l'aide d'une échelle à six niveaux au cours d'un examen clinique. Les apports en acides eicosapentaénoïques (EPA) et docosahexaénoïque (DHA) sont les suivants : les femmes ont pris en moyenne 386 mg/jour d'oméga-3, et les hommes 467 mg/jour d'oméga-3.

Le photovieillissement grave s'est avéré inversement associé à une consommation plus élevée d'EPA chez les femmes, passant de 0,81 à 0,69 pour les femmes avec la consommation d'EPA la plus élevée. Aucune différence significative n'a été identifiée pour les hommes.

Les métalloprotéinases matricielles (MMP) sont une famille d'enzymes qui dégradent la matrice et jouent un rôle important dans divers processus destructeurs, notamment le vieillissement cutané. En outre, l'expression de diverses MMP induites par les ultraviolets (UV) dans les fibroblastes dermiques entraîne la dégradation du collagène et d'autres protéines de la matrice extracellulaire, ce qui provoque l'apparition des rides. Une étude a prouvé qu'un prétraitement de fibroblastes humains avec de l'EPA inhibait l'expression des MMP-1 induits par les UV, en inhibant les voies MEK1/ERK/c-Fos et SEK1/JNK/c-Jun. L'inhibition des métalloprotéinases matricielles pourrait donc être le mécanisme impliqué dans le ralentissement du vieillissement cutané provoqué par l'ingestion d'oméga-3.

Sources

  • CHUNG J.H. & al. Eicosapentaenoic acid inhibits UV-induced MMP-1 expression in human dermal fibroblasts. Journal of Lipid Research (2005).

  • LU Y.P. & al. Effects of high-fat diets rich in either omega-3 or omega-6 fatty acids on UVB-induced skin carcinogenesis in SKH-1 mice. Carcinogenesis (2011).

  • EZZEDINE K. & al. Association between dietary intake of n-3 polyunsaturated fatty acids and severity of skin photoaging in a middle-aged Caucasian population. Journal of Dermatological Science (2013).

  • SUH D.H. & al. Effect of dietary supplementation with omega-3 fatty acid and gamma-linolenic acid on acne vulgaris: A randomised, double- blind, controlled trial. Acta Dermato-Venereologica (2014).

  • MOKOS Z.B. & al. Omega-3 versus Omega-6 polyunsaturated fatty acids in the prevention and treatment of inflammatory skin diseases. International Journal of Molecular Sciences (2020).

  • ESMAILY H. & al. Evaluating the effect of eicosapentaenoic acid in children with atopic dermatitis: A randomized triple-blind clinical rial. The Journal of Pediatric Pharmacology and Therapeutics (2023).

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