Lien entre fragilité de la peau et vitiligo.

Les peaux fragiles sont-elles plus à risque de développer du vitiligo ?

Le vitiligo est une dermatose caractérisée par l'apparition de taches dépigmentées sur la peau. Bien que ses causes exactes restent complexes et multifactorielles, plusieurs facteurs génétiques, immunologiques et environnementaux sont connus pour jouer un rôle dans son développement. Une question revient fréquemment à propos du vitiligo : les peaux fragiles sont-elles davantage touchées par le vitiligo ? Découvrez ici quelques éléments de réponse.

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Publié le 20 novembre 2024, mis à jour le 20 novembre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 5 min de lecture

Vitiligo : les personnes ayant la peau fragile sont-elles plus touchées ?

Une peau fragile peut être définie par une peau dont la barrière cutanée est altérée, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux agressions extérieures, comme le vent, les changements de température, les allergènes, ou encore la pollution. Les personnes ayant une peau fragile présentent souvent des rougeurs et des irritations cutanées et sont plus sujettes de développer des inflammations locales, susceptibles d'entraîner une altération de la structure de la peau et des réactions cutanées de plus grande ampleur. Avoir une peau fragile peut par exemple favoriser la survenue d'eczéma de contact.

La fragilité de la peau ne provoque pas le vitiligo mais pourrait agir comme un facteur déclencheur chez les personnes prédisposées, en exacerbant un phénomène déjà latent, de type auto-immun ou génétique.

En effet, le vitiligo est souvent lié à des facteurs héréditaires. Plusieurs études ont montré que la mutation de certains gènes impliqués dans l'immunorégulation, l'apoptose ou encore la biologie des mélanocytes pouvait augmenter la susceptibilité à cette maladie. Par ailleurs, l'immunité est au cœur du vitiligo, où le système immunitaire attaque et détruit par erreur les mélanocytes, les cellules synthétisant la mélanine. L'absence de ce pigment dans l'épiderme conduit à la formation de taches blanches sur la peau. La composante immunologique du vitiligo est également fortement suggérée par le fait que cette dermatose est souvent accompagnée d'autres maladies auto-immunes, comme l’hypothyroïdie, l’arthrite rhumatoïde ou le diabète de type 1.

Toutefois, il est important de noter que la survenue du vitiligo n'est pas exclusivement liée à la génétique ou à l'auto-immunité : des facteurs externes peuvent également intervenir. Or, comme précisé plus haut, les personnes ayant une peau fragile sont particulièrement sensibles aux traumatismes cutanés, tels que les brûlures, les coupures ou encore les coups de soleil. Ces irritations peuvent déclencher un phénomène de Koebner, une réaction correspondant à la reproduction, dans les suites d'un traumatisme, d'une dermatose préexistante sur une zone de peau saine. Ce phénomène est notamment observé chez les personnes atteintes de vitiligo.

Il semble possible que les peaux fragiles, dont la barrière cutanée est altérée, aient davantage de risques de voir survenir un phénomène de Koebner, et ainsi de nouvelles taches de vitiligo. Cela ne concernerait toutefois que les individus présentant une prédisposition au vitiligo. Toutefois, à ce jour, le lien entre peau fragile et apparition du vitiligo n'a pas été scientifiquement établi. L'idée selon laquelle la fragilité cutanée pourrait être un facteur déclencheur du vitiligo chez les personnes prédisposées en exacerbant le risque de phénomène de Koebner n'est pour le moment qu'une hypothèse.

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