Imperfections, rides, taches brunes, pores dilatés... Les rétinoïdes sont des actifs polyvalents qui peuvent cibler différentes préoccupations cutanées. Néanmoins, leur utilisation est souvent associée à une irritation de la peau. C'est pourquoi, depuis plusieurs années, les marques de cosmétique ont mis en place des solutions pour diminuer les risques d'effets secondaires liés aux rétinoïdes. Lesquelles ? Découvrez-les en poursuivant votre lecture.

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- Les solutions mises en place pour diminuer les effets secondaires des rétinoïdes.
Les solutions mises en place pour diminuer les effets secondaires des rétinoïdes.
- Rétinoïdes : pourquoi sont-ils associés à des effets secondaires ?
- Solution 1 : Encapsuler les rétinoïdes
- Solution n°2 : Modifier la structure des rétinoïdes
- Solution n°3 : Associer les rétinoïdes à d'autres actifs
- Sources
Rétinoïdes : pourquoi sont-ils associés à des effets secondaires ?
Si les rétinoïdes sont réputés pour leur efficacité et leur polyvalence, ils sont également associés à des effets indésirables fréquents, comme des rougeurs, de la desquamation et des sensations de picotements, dus à leur mode d'action. En effet, lorsqu'ils se lient aux récepteurs nucléaires RAR et RXR, ces dérivés de la vitamine A déclenchent une cascade de signaux qui influence la prolifération des kératinocytes, la différenciation cellulaire et la synthèse du collagène. Toutefois, cette activation rapide du renouvellement cellulaire peut temporairement altérer la barrière cutanée, entraînant une augmentation de la perte d'eau transépidermique (TEWL) ainsi que de la sensibilité cutanée.
Pour contrer ces effets secondaires, les marques de cosmétique ont dû trouver des solutions en s'appuyant sur des technologies de vectorisation, des combinaisons d'actifs et la création de rétinoïdes plus doux.
Solution 1 : Encapsuler les rétinoïdes.
La première approche permettant de réduire l'irritation liée aux rétinoïdes est de les encapsuler dans des systèmes permettant une libération progressive et contrôlée. Il peut notamment s'agir de liposomes, des structures constituées de bicouches lipidiques similaires à celles des membranes cellulaires. Encapsuler les rétinoïdes dans des liposomes permet d'avoir une diffusion homogène de l'actif dans la peau et de limiter son accumulation dans la couche cornée, ainsi que l'activation rapide des récepteurs de l'acide rétinoïque. Il est aussi possible d'encapsuler les rétinoïdes dans des nanocapsules polymériques, une approche similaire qui protège les rétinoïdes de l'oxydation tout en assurant une pénétration contrôlée. En permettant une diffusion lente dans l'épiderme, l'encapsulation permet à nouveau de limiter les risques d'accumulation et aide à améliorer la tolérance des rétinoïdes.
Plusieurs travaux ont montré une meilleure tolérance cutanée des rétinoïdes encapsulés par rapport aux rétinoïdes libres. On peut notamment citer une étude réalisée en 2015. Celle-ci s'est intéressée à deux formulations : une crème renfermant 0,025% de trétinoïne et une autre contenant la même concentration de trétinoïne mais encapsulée dans des proniosomes, des vésicules nanométriques. Un test d'irritation, effectué sur dix volontaires, a montré une bien meilleure tolérance de formulation avec la trétinoïne encapsulée. Pour cela, les scores érythémateux moyens ont été enregistrés de 0 à 4, où 0 indique une absence d'érythème, 1 un érythème léger, 2 un érythème modéré, 3 un érythème modéré à sévère et 4 un érythème sévère.
Formulation testée | Score moyen d'érythème |
---|---|
0,025% trétinoïne libre | 1,70 ± 0,755 |
0,025% trétinoïne encapsulée | 0,143 ± 0,377 |
Solution n°2 : Modifier la structure des rétinoïdes.
Tous les rétinoïdes ne se valent pas en termes de puissance et de tolérance. L’acide rétinoïque, ou trétinoïne, uniquement disponible sur prescription médicale, est la forme active la plus efficace mais aussi la plus irritante. En cosmétique, des formes plus douces, comme le rétinol, le rétinaldéhyde ou les esters de rétinol (palmitate, propionate et acétate de rétinyle), qui doivent être convertis avant d'agir, sont privilégiés. Les esters de rétinol comptent parmi les rétinoïdes les plus doux car ils nécessitent le plus d'étapes de conversion. Ils sont donc particulièrement indiqués pour les personnes souhaitant commencer à utiliser un rétinoïde ou ayant la peau sensible.
Une étude clinique de 2023 s'est intéressée à la synergie existant entre le rétinoate d'hydroxypinacolone (HPR) et le propionate de rétinyle (RP), deux rétinoïdes de synthèse, et à leur tolérance cutanée. Pour cela, 33 volontaires ont été recrutés et soumis à des patchs-tests. Différentes concentrations de rétinol ont été testées, ainsi que des formulations contenant du rétinoate d'hydroxypinacolone et du propionate de rétinyle dans un ratio de 5:9. Les résultats montrent que les crèmes contenant l'HPR et le RP ont été significativement mieux tolérées que celles avec le rétinol.

Solution n°3 : Associer les rétinoïdes à d'autres actifs.
Enfin, pour limiter les risques d'irritation, d'érythème et de desquamation associés aux rétinoïdes, il peut être judicieux de les associer à des ingrédients capables de compenser leur impact sur la barrière cutanée. Les céramides, des lipides constitutifs de la couche cornée, sont de bons candidats pour cela. En effet, en occupant l'espace entre les cornéocytes, les céramides améliorent la fonction barrière de la peau et empêchent l'eau de s'évaporer des cellules cutanées, ce qui peut aider à réduire les sensations de tiraillement souvent associés aux rétinoïdes. L'incorporation de certains peptides biomimétiques ou de niacinamide, agissant en modulant la réponse inflammatoire, peut également être pertinente pour limiter les rougeurs.
La sensibilité au rétinol est suspectée d'être liée à des prédispositions génétiques. Avec ce point en tête, des chercheurs ont mené une étude clinique avec 91 volontaires comparant la tolérance d'une crème à 3300 IU de rétinol à une formulation identique mais contenant des ingrédients capables d'inhiber génétiquement l'irritation (glucosamine, tréhalose, ectoïne, sucralfate, omega-9, et 4-t-butylcyclohexanol). L'évaluation des scores d'irritation a montré une tolérance cutanée significativement meilleure avec la seconde crème.

Sources
MAIBACH H. I. & al. The specificity of retinoid-induced irritation and its role in clinical efficacy. Exogenous Dermatology (2002).
KANG K.-S. & al. The mechanism of retinol-induced irritation and its application to anti-irritant development. Toxicology Letters (2003).
WEINDL G. & al. Retinoids in the treatment of skin aging: an overview of clinical efficacy and safety. Clinical Interventions in Aging (2006).
EL RAMLY & al. Formulation of tretinoin-loaded topical proniosomes for treatment of acne: in-vitro characterization, skin irritation test and comparative clinical study. Drug Delivery (2015).
GREWAL P. & al. A Clinician’s Guide to Topical Retinoids. Journal of Cutaneous Medicine and Surgery (2021).
KANG N.-G. & al. Anti-Irritant Strategy against Retinol Based on the Genetic Analysis of Korean Population: A Genetically Guided Top–Down Approach. Pharmaceutics (2021).
YE R. & al. The synergistic effect of retinyl propionate and hydroxypinacolone retinoate on skin aging. Journal of Cosmetic Dermatology (2023).
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