Peut-on développer une dépendance au baume à lèvres ?

Les baumes à lèvres sont des produits du quotidien qu'il est facile d'emporter partout avec soi. Leur fonction est simple : hydrater et protéger les lèvres des agressions extérieures, telles que le froid ou l'air sec. Les baumes à lèvres sont souvent formulés avec des agents émollients, des ingrédients qui permettent de favoriser l'accumulation d'eau dans la couche cornée, mais aussi des actifs réparateurs, tels que le panthénol ou la Centella asiatica, utiles pour prévenir les gerçures. Cependant, malgré tous leurs bienfaits, ils sont parfois accusés de causer une dépendance.

Cette idée d'addiction trouve son origine dans l'observation suivante : certaines personnes, après avoir commencé à utiliser régulièrement un baume à lèvres, décrivent le besoin d'en appliquer de plus en plus fréquemment. Ce comportement laisserait penser que ce type de produit créerait un cercle vicieux où, plus on applique un baume à lèvres, plus on a envie de l'utiliser, ce qui correspond à la définition de l'addiction par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : "un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements". Toutefois, à l'heure actuelle, aucune preuve scientifique ne soutient l’idée qu’un baume à lèvres puisse provoquer une véritable dépendance.

• Les baumes à lèvres ne contiennent pas d'ingrédients susceptibles d'induire une dépendance.

  On ne retrouve pas d'actifs pouvant provoquer un phénomène addictif dans la formule d'un baume à lèvres. Contrairement aux substances telles que la nicotine ou les opioïdes, les composants des baumes à lèvres ne modifient pas les voies de signalisation du cerveau et n’entraînent pas de comportement de dépendance. La sensation de devoir appliquer un baume de manière répétée est donc davantage liée à des perceptions individuelles qu’à un mécanisme biologique réel.

• Le besoin que ressentiraient certaines personnes d'appliquer sans cesse un baume à lèvres s'apparente davantage à un tic qu'à une addiction.

  L'idée d'une dépendance pourrait aussi venir d'une confusion avec le besoin légitime de protéger des lèvres endommagés par le froid. Lorsqu’on applique un baume à lèvres, on ressent souvent un confort immédiat et une diminution des tiraillements. Cette réponse positive pourrait, chez certaines personnes, encourager des applications plus fréquentes, non pas par nécessité, mais pour retrouver cette sensation agréable. Si, sur certains forums, certains décrivent un comportement addictif, il semblerait plutôt s'agir d'un réflexe ancré ou d'un tic que d'une addiction au sens médical du terme. On ne peut toutefois pas exclure que, dans de rares cas, certains individus développent un attachement psychologique au baume à lèvres, comme ils pourraient le faire avec n'importe quel objet du quotidien. Cependant, cela est davantage le résultat d'une anxiété sous-jacente et n'est pas lié au produit lui-même.

Bien que l’idée d’une dépendance au baume à lèvres puisse sembler plausible à première vue, elle ne repose sur aucune base scientifique solide.