Stade avancé de la rosacée, le rhinophyma est une pathologie caractérisée par l'élargissement et la déformation du nez, faisant suite à l'hypertrophie des glandes sébacées et du tissu conjonctif de la région distale du nez. Très visible, le rhinophyma peut entraîner une stigmatisation sociale importante. Par ailleurs, cette déformation augmente les risques d'obstruction nasales : l'intérêt de traiter le rhinophyma le plus rapidement possible est donc double. Lorsqu'il est à un stade précoce, il est possible d'avoir recours à des traitements médicamenteux.
Les thérapies orales permettant de prendre en charge le rhinophyma.
Des antibiotiques oraux, tels que les cyclines, peuvent être prescrits afin de réduire certains symptômes de l’inflammation qui sont associés au rhinophyma. Ils peuvent également être utilisés pour traiter les infections bactériennes cutanées pouvant survenir dans les cas précoces de rhinophyma. L'isotrétinoïne, traditionnellement utilisée en cas d'acné sévère ou récidivante, peut également aider à réduire la taille et l'activité des glandes sébacées. Dans les cas de rhinophyma légers, elle est généralement prescrite à faibles doses, inférieures à 0,5 mg/kg, pour stopper sa progression.
Le tamoxifène, un modulateur sélectif des récepteurs des œstrogènes généralement utilisé dans les cas de cancer, pourrait également être pertinent en cas de rhinophyma. Ce médicament diminue à la fois la production de TGFß2 par les fibroblastes et leur contraction, ce qui pourrait permettre de réduire la fibrose caractéristique du rhinophyma. Des études in vivo sont toutefois nécessaires pour attester de son applicabilité clinique, de son efficacité et de sa sécurité.
Est-il possible d'avoir recours à des traitements topiques en cas de rhinophyma ?
Les crèmes et gels contenant des substances actives telles que le métronidazole, un anti-parasitaire, ou l'acide azélaïque, un anti-inflammatoire, peuvent également aider en cas de rhinophyma précoce, afin d'éviter que celui-ci n'évolue et ne s'aggrave. Elles peuvent également être prescrites pour lutter contre les autres formes de rosacée, comme la couperose et la rosacée papulo-pustuleuse. Le métronidazole et l'acide azélaïque ne sont toutefois pas suffisants pour traiter un rhinophyma ayant atteint un stade avancé.
Les thérapie orales et les traitements topiques peuvent être prescrits en association pour obtenir de meilleurs résultats.